"les républicains ne renonceront jamais à leurs machines à voter" a dit un haut fonctionnaire du parti républicain à Charlie Matulka, le candidat démocrate pour le siège du sénat des ETATS-UNIS au Nébraska. Cette affirmation venait en réponse à la protestation très publique de Charlie contre le conflit d’intérêt inhérent à la candidature du sénateur Chuck Hagel (R-Ne). Hagel a occupé des positions de cadre supérieur (Il y possède toujours des parts) dans des compagnies qui possèdent des machines qui ont compté les voix au élections du Nébraska récemment. [1]
Les républicains dominent le marché des machines à voter. C’est pourquoi je m’attendais à ce que les républicains remportent le sénat... au vu des rapports sur les "irrégularités" liées aux machines à voter dans plusieurs états et des résultats de sondages très éloignés du résultat des élections.
Avec des milliards de dollars en jeu, qui pourrait résister à la tentation de tordre les résultats ? C’est du tout cuit. Le Dr. Rebecca Mercuri, principal expert de la nation en matière de technologie de machine de vote, explique que "n’importe quel programmeur peut écrire le code qui montre une chose sur un écran, enregistre autre chose, et imprime encore un autre résultat." [2] Mais ils font en plus des erreurs comme nous le savons suite à la multitude de rapports concernant cette élection et les précédentes.
La vraie crainte de Dr. Mercuri’s est qu’un jour les "irrégularités" cessent quand les programmeurs connaîtront trop bien leur métier clandestin. Dans ce cas, comment pourrons nous dire qu’il y aura eu un problème ? Une analyse opposant sondages de sortie des urnes, sondages pré-électoraux, aux résultats des élections soulève quelques questions, graves. Cette année d’ailleurs nous n’avons pas pu faire appel à Voter News Service (VNS). VNS est un consortium privé Top-secret appartenant à ABC News, The Associated Press, CBS News, CNN, Fox News, et NBC News. Ce service fait des projections électorales sur les gagnants des élections depuis 1964. VNS s’est effondré le jour des élections du fait de problèmes techniques... à ce qu’ils ont dit. Ou était-ce à cause de la lumière que les élections présidentielles de l’an 2000 ont porté sur les extrêmités atteintes par cette charade ? Des questions sont soulevées depuis le début, selon lesquelles VNS était une couverture pour les problèmes de vote le jour des élections ou d’autres malversations. Il est tout de même étrange que quand les équipes dirigeantes de VNS ont fait leur annonce mardi, ils n’aient pas fait un cas particulier des 64.000 intérimaires qu’ils prétendaient avoir embauché pour cette élection [3]
Quoi qu’il en soit, il nous reste le vote pré-électoral à pondérer. Un effort intensif pour passer en revue et interpréter les données est actuellement réalisé par Bev Harris et son équipe à Talion.com . En attendant, j’ai appelé John Zogby du trés respecté Zogby international. Je lui ai demandé si au cours des dernières années il avait noté des variations importantes entre les prévisions pré-électorales et les résultats des élections. Zogby explique qu’il n’a relevé aucun grand problème jusqu’à cette année. Les choses étaient très différentes cette fois. "j’ai raté l’Illinois. J’ai raté le Colorado (et la Géorgie). Et dans le cours de ma vie je ne me suis jamais trompé sur le New Hampshire... mais j’ai raté cela aussi." Ou l’a-t-il vraiment raté ? Cette année pourrait être plutôt une répétition des élections présidentielles de l’an 2000, quand les sondages avaient prévu le gagnant, mais que le système de vote en Floride s’est effondré sous le poids des échecs des machine de vote, les chicaneries du jour des élections, et l’élimination pure et simple de milliers d’électeurs noirs par des fonctionnaires républicains de l’état de Floride. Et pour ceux qui ont cru que la nouvelle réforme de la loi électorale servirait à protéger la sécurité de votre voix... pensez y encore. Les normes fédérales qui doivent être développées et mises en application en raison de la nouvelle loi le seront sur la base du volontariat. Ce que le congrès a fait en réalité, c’est jeter 2,65 milliards de dollars aux états, de sorte qu’ils puissent les prodiguer à une poignée d’entreprises privées anonymes dirigées par des Républicains ultra-conservateurs, des étrangers, et des criminels.
Arrêttons nous un moment au regard vers l’arrière plutôt que vers l’avant. Ces dernières décennies les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres. Ce n’est pas une formule pour un parterre de conservateurs. Pourtant les démocrates conservateurs tout comme les républicains d’extrême droite ont longtemps apprécié le succès aux sondages. Tandis que la majeure partie de l’Europe emploie toujours les votes avec papier, les machines à voter ont été introduites en Amérique depuis 1889. L’utilisation des ordinateurs pour la technologie de vote a commencé aux alentour de 1964. Aujourd’hui, moins de 2% de l’électorat américain utilise des votes papier comptés à la main. La question est... Les élections en Amérique ont-elles été orientées lentement, mais sûrement pour donner le pouvoir à la droite ? Dans le monde très fermé des compagnies des machines de vote, tout est possible. Le fait le plus triste est que la légitimité du gouvernement des Etats-Unis demeurera en question aussi longtemps que plus de 98% des voix sont comptées par des machines qui peuvent être facilement calées, impossible à auditer, et possédées par une poignée d’entreprises privés anonymes. Tant que nous ne nous serons pas débarrassés de ces machines de vote, la démocratie en Amérique risque de n’être qu’un souvenir éloigné [4]