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« Avoir tort tous ensemble » permettra-t-il à nos dirigeants d’échapper à la vindicte populaire ?

« Avoir tort tous ensemble », l’expression n’est pas de moi. Je l’ai reprise à Laurent Faibis qui interviewait l’économiste Robert Boyer sur Xerfi Canal. Ce dernier expliquait que ce qui l’avait frappé dans la gestion de la crise sanitaire, c’était le mimétisme. La Chine a confiné massivement et la plupart des états occidentaux, qui pourtant ne ratent pas une occasion de souligner le caractère autoritaire de cette puissance asiatique, se sont tous engouffrés dans la brèche comme un seul homme, faisant même assaut de mesures répressives et liberticides, arbitraires et injustes, à qui brimera le plus et le mieux sa population, coupable de véhiculer le virus.

L’économiste fait remarquer que les gouvernements occidentaux abordent la crise sanitaire comme celle de 2008, alors que cela n’a rien à voir. Celle de 2008 avait été causée par l’éclatement d’une bulle financière. Injecter de l’argent avait permis à l’économie de redémarrer. Là le défi est beaucoup plus grand, car il s’agit d’une recomposition de l’économie. Sous l’effet des mesures, certains secteurs s’effondrent complètement, d’autres progressent rapidement.

Les dirigeants sont perdus. Ils ont peur d’être accusés de milliers de morts et ils multiplient les mesures restrictives, en se copiant les uns les autres, espérant ainsi s’assurer l’impunité. Malheureusement ce mimétisme « aggrave la crise », car alors il devient impossible de progresser en évaluant les différentes expériences et leurs résultats pour définir la meilleure approche. Malgré tout, il y a, selon Robert Boyer, quelques cas d’hétérogénéité, notamment Taiwan, qui permettent d’amorcer une analyse du meilleur moyen de se protéger.

Tout cela est fort intéressant. En peu de mots, Robert Boyer dit beaucoup de choses.

Les gouvernements ont peur d’être accusés de milliers de morts

En France, les gouvernants sont passés maîtres dans l’art d’organiser leur impunité. Mais le Covid-19 les a pris par surprise et une partie des ministres qui ont géré la première étape de la crise se sont retrouvés devant la Haute cour de justice. Ils n’aiment pas ça, même si on peut penser qu’au bout du compte, ils s’en sortiront très bien, à l’instar de Fabius dans le scandale du sang contaminé.

Le gouvernement s’est donc attelé à renforcer son impunité. C’est à peu près la seule question qu’il ait plus ou moins résolu, car pour le reste (l’épidémie), l’improvisation et la répression sont restées la norme. Macron a mis en place deux parades :

— La première est celle que souligne Robert Boyer : tout le monde fait comme nous. Il n’y a pas d’alternative. Nous n’avons pas le choix.

— La seconde est le Conseil de défense qui a succédé au Conseil scientifique dont les conflits d’intérêt étaient devenus trop visibles. Désormais, les privations de libertés individuelles et les mesures toutes plus folles, plus contradictoires et plus destructrices les unes que les autres, qui n’affectent d’ailleurs que ceux qui n’ont pas de puissants lobbys pour les défendre et dont on peut se passer pour faire tourner l’économie : enfants, retraités, femmes au foyer, petits commerçants, étudiants, chômeurs, malades, sont décidées par un Conseil de défense, soumis au secret défense, et composé principalement de hauts représentants de l’armée, de la défense et de la sécurité, comme s’il s‘agissait d’une véritable guerre et non d’une épidémie. Une guerre contre qui ? le peuple ?

Mélenchon est enfin sorti de sa léthargie pour dénoncer ce fonctionnement illibéral, pour reprendre un terme que Macron aime appliquer aux dirigeants qu’il n’aime pas : « Une république démocratique ne peut pas être commandée par une série en chaîne de maillons déclarés irresponsables ».

Comment appelle-t-on déjà un régime dans lequel un homme dirige seul dans le plus grand secret ?

Un mimétisme contreproductif

Mais la peur d’avoir à rendre des comptes n’explique pas à elle seul le mimétisme que regrette Robert Boyer.

Comme on peut le voir tous les jours, il n’y a pas besoin d’être menacé de poursuites judiciaires pour hésiter à prendre le contrepied de l’opinion dominante, surtout quand les gens sont emportés par des émotions aussi violentes que la peur et la haine, des émotions soigneusement entretenues par le pouvoir pour des raisons d’ingénierie sociale. Il suffit de voir comment les quelques médecins et scientifiques, qui osent s’élever contre l’hystérie collective, sont calomniés, vilipendés, ostracisés, menacés. Ils ont beau dénoncer les conflits d’intérêt des médecins stipendiés qui viennent affoler les foules sur les plateaux, montrer les chiffres incontestables (ceux de l’INSEE), du nombre et de l’âge des morts ; ils ont beau souligner le fait qu’il n’y a pas de surmortalité par rapport aux autres années, faire état des résultats probants, en termes de soin, des pays qui utilisent la Chloroquine ; ils ont beau parler des pays qui ont pris avec succès des mesures à la fois moins dramatiques et plus rationnelles comme tester, tracer, isoler (ce qui n’a pas été fait en France, selon le professeur Caumes, qui ne fait pourtant pas partie des médecins « contestataires »), rien n’y fait, personne ne les écoute.

J’en ai fait moi-même l’expérience hier. Je disais à une amie que le pouvoir et les médias exagéraient énormément la létalité de la maladie et, devant son air sceptique je lui ai proposé de lui envoyer un peu de documentation : « Non, non ! » m’a-t-elle rétorqué vivement, avec un geste de défense. Elle ne voulait pas savoir. Elle préférait se conformer sans se poser de question, tout en trichant un peu, car tout le monde triche désormais. Les gens ont compris comment le confinement fonctionnait et ils utilisent ses failles pour survivre, comme sous l’occupation pendant la guerre. Preuve d’ailleurs qu’ils n’y croient plus autant qu’au printemps dernier où tout le monde était tétanisé.

À ce propos je vous recommande le Point de situation sur le Covid du samedi 7 novembre du Général Dominique Delawarde, qui montre que, lorsque l’épidémie est bien gérée, elle est tout à fait maîtrisable et qu’il n’est nullement nécessaire de détruire les moyens de vivre des habitants et de faire de leur vie un enfer.

Une hystérie plus contagieuse que le virus

On l’a dit et redit, si les gens, même les plus éduqués, sont devenus insensibles aux raisonnements logiques, c’est qu’ils sont sous l’emprise d’une terreur qui n’a plus rien de rationnel. Cela me rappelle le Maccarthysme. N’importe qui, à l’époque, aux États-Unis, pouvait être accusé d’être communiste et voir sa vie réduite à néant, tant la haine du communisme avait pris des proportions maladives.

Il y a un effet d’entraînement de l’hystérie. On peut se mettre à hurler avec les loups sans même sans rendre compte. Cela m’est arrivé autrefois pendant une soirée mondaine. Une femme, un peu éméchée, est allée sur la piste, armée d’un grand foulard, et a commencé à jouer au toréador avec les danseurs. Tout à coup, toute la salle a poussé un hurlement de haine, un hurlement sauvage, bestial, contre cette pauvre femme qui dérangeait une réception huppée. Mon regard a croisé celui d’une amie assise en face de moi. Sa bouche était fermée. Toutes les autres étaient ouvertes y compris la mienne. Je hurlais à l’unisson, sans m’en rendre compte.

La honte et la peur m’ont envahie en prenant conscience de ma fragilité émotionnelle et intellectuelle. Et l’admiration aussi pour cette femme qui avait assez de force d’âme pour résister à l’hystérie collective. Ce premier indice de mon manque d’indépendance d’esprit et de contrôle de moi-même a été suivi de tant d’autres que j’ai fini par faire une thérapie, pour me « trouver », comme Delphine Seyrig dans la pièce de Luigi Pirandello. À l’époque, je n’avais pas de colonne vertébrale. Je ne pensais pas par moi-même. Je n’étais pas capable de me former un jugement. J’étais comme un bouchon sur les flots de la bien-pensance. Je me contentais de répéter ce que j’entendais. Je suivais le courant, comme presque tout le monde, sans m’en rendre compte.

C’est pourquoi je sais qu’il n’y a rien à faire. Le tsunami de la peur/haine collective emporte tout sur son passage, l’intelligence, le jugement, la conscience. Il faut faire le dos rond et attendre que ça se passe. Comme on disait autrefois, on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif. Qui plus est, vouloir convaincre quelqu’un qui ne veut rien entendre, ne fait que le braquer davantage. Seul l’humour, par l’effet de surprise et de détente qu’il produit, peut parfois décrisper un esprit suffisamment pour que, tout à coup, il voit des incohérences ou des abus que la panique l’empêchait de voir.

Il faut attendre, attendre, attendre qu’à force les gens se lassent de l’imposture et de la folie ambiante, mais c’est long, parce que les pouvoirs publics et leurs médias, qui ont peur du retour de bâton, mentent à tour de bras et instrumentalisent tout ce qu’ils peuvent instrumentaliser pour maintenir les gens dans la peur et garder leur emprise sur eux.

Ces dirigeants et ces éditorialistes qui nous manipulent sont eux-mêmes des pantins sans colonne vertébrale, sans indépendance d’esprit et sans force d’âme, des produits décérébrés du système, des loques psychologiques, morales et intellectuelles, qui essaient de faire illusion avec leurs beaux habits, leur arrogance et leur pouvoir. Et Macron est un des pires. On dirait un somnambule qui avance à l’aveuglette. Il n’a jamais réfléchi à autre chose qu’à rouler les gens. Son pouvoir de séduction et son cynisme l’ont propulsé aux sommets pour y servir le Grand Capital, mais, là, il a rencontré des problèmes qui ne pouvaient pas être résolus par la séduction : la révolte des Gilets jaunes, et le Covid-19. Et quand la séduction est inopérante, il ne reste plus aux imbéciles prétentieux que la culpabilisation et la répression de ceux qui sont à leur merci.

Ainsi, le ministre de la santé, Véran, après avoir changé cent mille fois d’avis, d’indicateurs, de vocabulaire, de conseils, de menaces, d’interdictions et d’obligations, tente de stigmatiser ses victimes : « Je vais vous le dire comme je le pense, en de pareilles circonstances, la désinvolture, la légèreté ne sont malheureusement pas seulement irresponsables, elles sont dangereuses », sans même s’apercevoir qu’il se décrit lui-même.

Taïwan et la Suède (les lecteurs qui se sont déjà fait leur opinion ou qui trouvent, à juste titre, l’article trop long peuvent passer directement au chapitre : Liberté, Egalité, Fraternité... et Justice)

Robert Boyer nous donne Taïwan comme modèle alternatif, mais, je pense que ce n’est pas le bon modèle pour la France, car Taiwan avait l’expérience des épidémies (SARS de 2003 et virus HIN1 de 2009) et il était prêt (et pas nous, malgré les rodomontades ministérielles) : « Très vite, ses dirigeants ont adopté des mesures toujours en place aujourd’hui : fermeture des frontières, obligation du port du masque dans les lieux publics, repérage et traçage des personnes ayant été en contact avec les cas déclarés, surveillance des personnes en quarantaine avec les technologies mobiles ». Il n’y a jamais eu « de confinement aveugle, les écoles n’ont jamais fermé (la rentrée a juste été retardée de 15 jours en février), les universités, les transports, les magasins, les entreprises sont restés ouverts ».

Je pense que notre situation était plus proche de celle de la Suède au départ, sauf que :

— Les dirigeants suédois n’ont pas délégué la gestion de l’épidémie à des experts. Comme l’expliquent brillamment Jean-Claude Paye et Tülay Umay, dans un article intitulé : Pandémie ou le retour du grand Pan, la France, entre autres, a « délégué la gestion de l’épidémie à des « experts », généralement des représentants de firmes pharmaceutiques, qui constituent des oracles, dont les injonctions sont suivies à la lettre par les « gestionnaires » de la « pandémie », gouvernements et médias. Ces derniers déterminent qui peut parler et diabolisent les médecins qui veulent soigner les malades. Le contrôle du discours est l’aspect principal de l’intervention des autorités sanitaires. La question de l’administration des soins se limite à l’organisation de mesures dites « de précaution », en excluant la possibilité même d’un traitement de la maladie. »

—  Les dirigeants suédois ont fait le choix rapide, courageux et réfléchi de l’immunité collective. Ils n’ont pris aucune mesure coercitive, même pas le port du masque en population générale, et ils n’ont jamais dévié de leur trajectoire, sauf corrections à la marge, et ils n’ont jamais menti à leur population, pendant que Macron, à l’aide « d’experts » nous abreuvait de mensonges, nous envoyait la police pour nous forcer à faire tout et son contraire et détruisait nos vies et nos moyens de vivre.

—  La gestion de la Suède n’a pas aggravé les injustices, les inégalités, la précarité. La Suède n’a pas sacrifié les enfants, les petits commerces, les autres malades, les personnes en difficulté économique, physique ou mentale, les élèves, les étudiants, ni personne, sur l’autel des multinationales sous couvert du Covid-19. Le tissu social, économique, culturel, et académique du pays n’a pas été détruit ou endommagé. Les libertés élémentaires de circulation, de travail, de soins, n’ont pas été supprimées, les amendes n’ont pas plu sur les citoyens, ils n’ont pas perdu leur travail, ni fait faillite, ils ne se sont jamais retrouvés en garde à vue ou en prison sous prétexte de Covid-19, et la pauvreté n’a pas explosé. En Suède, la vie a continué et personne n’a souffert plus que de raison, parce que l’épidémie a été gérée comme une maladie, et n’a pas été transformée en guerre contre le petit peuple et contre les médecins et autres spécialistes qui essayaient de lui ouvrir les yeux.

—  En Suède, on n’a pas martyrisé (censuré, calomnié, ostracisé, insulté, dégradé, licencié) ceux qui exprimaient une opinion différente de la version officielle. Nous savons comment ont été traités en France le professeur Raoult, le docteur Péronne, les 350 signataires de la tribune qui critiquent la dérive de la politique sanitaire du gouvernement français et d’autres. Voilà le témoignage d’une épidémiologiste anglaise, la professeure Sunetra Gupta qui a vu la haine des experts stipendiés se déverser sur elle parce qu’elle a osé signer une tribune alertant sur les effets dévastateurs et injustes du confinement : « Le confinement est une politique brutale et aveugle qui oblige les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables à porter le poids de la lutte contre le coronavirus. En tant qu’épidémiologiste spécialisée dans les maladies infectieuses, je pense qu’il doit y avoir une meilleure solution. »

Où en est l’épidémie en Suède ?

« La Suède est aujourd’hui le seul pays d’Europe dont on peut dire qu’il n’est pas touché par une hausse importante des décès. Son taux de mortalité depuis le début de l’épidémie est aujourd’hui inférieur à celui de la France qui aura confiné sa population 55 + 30 jours = 85 jours ... en 2020. Cherchons l’erreur ... La comparaison France-Suède va encore s’aggraver lourdement au détriment de la France dans les semaines qui viennent car la Suède ne compte que 92 cas critiques, alors que la France en compte plus de 4 500 ».

Le confinement

Véran, lui-même, était contre le confinement, le 21 avril dernier : « C’est le confinement qui provoque la circulation du virus ». Et il avait raison car aujourd’hui « la comparaison des résultats entre la Suède, la France et l’Argentine montre que plus on confine, plus le taux de létalité de la covid-19 augmente ».

Alors pourquoi nous a-t-on confiné et reconfiné ? Qu’est-ce qui explique le choix diamétralement opposé de stratégie de la France et de la Suède ?

— La Suède a un système de santé qui pouvait absorber le surplus de malades qu’engendre une épidémie, alors que le nôtre a été détruit par 40 ans de restrictions budgétaires imposées par une technocratie parasitaire surdimensionnée et l’Union européenne, dont l’unique horizon est de supprimer des lits. Et elle a mobilisé efficacement l’armée.

— Les hauts-fonctionnaires et les politiciens suédois sont infiniment moins corrompus que l’aristocratie stato-financière française car le système est ultra-transparent. Les dirigeants suédois sont globalement compétents et honnêtes et ont la confiance du peuple.

— Le ministre de la santé suédois et tout le gouvernement ont soutenu l’épidémiologiste Anders Tegnell, un homme d’une grande valeur et d’une grande force morale, qui a piloté la gestion de l’épidémie sans se plier aux modes, sans se laisser influencer par ce que faisaient les autres, sans jamais changer de stratégie, malgré les critiques et les calomnies des dirigeants et élites aux abois d’autres pays d’Europe de l’ouest.

Que faut-il en conclure ? Eh bien que le confinement n’est pas tant une mesure de santé qu’une mesure permettant à des dirigeants corrompus et discrédités de faire tourner la machine capitaliste pour le plus grand profit de leurs amis de la finance, sans investir un centime dans l’hôpital.

Liberté, Egalité, Fraternité... et Justice

Presque tout le monde en France est conscient qu’en 40 ans, depuis que le grand Capital a pris le pouvoir à travers la finance internationale, la Liberté, l’Egalité, et la Fraternité ne sont plus ce qu’elles étaient. Je ne reviendrai pas sur les mesures liberticides prises à l’occasion de chaque nouvelle « crise », ni sur les inégalités croissantes avec la concentration des richesses dans les mains de quelques milliardaires, ni sur l’individualisation des citoyens avec la guerre de tous contre tous, tout cela est amplement analysé et dénoncé.

Mais ce qui est moins souligné, bien que tout aussi grave à mes yeux, c’est l’injustice. On sait que ce système mondialiste qui exploite la masse des gens pour le profit insensé de quelques-uns est injuste. Mais là, tout à coup, on touche du doigt cette injustice à travers la gestion française de l’épidémie. Tout le monde perçoit, en France, l’injustice des mesures du Macron qui n’hésite pas à détruire la vie des sans-dents, sans-pouvoir, sans-argent, sans-lobby pour montrer qu’il fait quelque chose, tout en sauvegardant ou augmentant les profits de ses amis, ou plutôt commanditaires, du Grand Capital.

Les adultes ont appris que la vie n’est pas juste. Ils savent que tout le monde n’a pas les mêmes chances au départ, ni les mêmes talents, ni les mêmes opportunités, et ils l’acceptent. Pourtant, quand ils étaient enfants, rien ne les révoltait davantage que l’injustice. Les enfants peuvent accepter les privations, les punitions, les réprimandes, sauf si « c’est pas juste ! ».

Il y a des sociétés qui tentent de pallier aux injustices de la nature en prônant le respect et l’entraide, comme les sociétés amérindiennes. D’autres comme la société indienne ont réglé le problème en institutionnalisant l’injustice à travers un système de caste. Les sociétés capitalistes, elles, en ont fait une source de profit, en poussant les gens à la comparaison, la compétition, la rivalité.

Celui de nos hommes politiques qui est le plus sensible à l’injustice, peut-être parce qu’il a gardé une âme d’enfant, c’est Ruffin. Les injustices lui soulèvent le cœur et il ne cesse de les dénoncer dans ses écrits, ses films, ses interventions à l’Assemblée, avec impétuosité et humour.

Dernièrement il s’est indigné de la violence du gouvernement envers les petites gens et de sa soumission aux grands groupes, dans son langage fleuri habituel : « Vous êtes capable de nous interdire d’aller pisser à plus d’un kilomètre de chez nous pendant le confinement, de nous interdire de mettre un pied dehors après 21h aujourd’hui... Face aux citoyens vous êtes des lions, mais face à Amazon et Bridgestone, vous êtes des paillassons ! »

Que l’injustice soit acceptée, exploitée ou dissimulée, elle a ses limites. Plus encore que la pauvreté, c’est l’injustice qui a poussé les Gilets jaunes dans la rue. Plus que l’incohérence, la violence, les amendes, les mensonges, ce qui finira par réveiller les Français ce sera l’injustice, symbolisée en l’occurrence par la fermeture des petits commerces et des restaurants (et le chômage et les faillites programmés), au profit des supermarchés et autres fastfood, le télétravail versus les transports bondés, le confinement dans une grande maison avec un jardin, versus un HLM de 50m2 pour 6 personnes, et en fin de compte, le sentiment d’avoir beaucoup perdu et parfois même tout perdu, à cause d’une aristocratie stato-financière parasitaire et incompétente, qui a géré la crise sanitaire, comme elle gère la France depuis 40 ans, c’est-à-dire en abreuvant le petit peuple de belles paroles ou de coups de communication, tout en faisant ruisseler l’or et l’argent du pays (produits par le travail du petit peuple) dans les poches des milliardaires (et souvent les siennes au passage).

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Un futur présent, l’après-capitalisme, de Jean Sève
Michel PEYRET
Une façon de dépasser le capitalisme Le livre de référence L’essai de l’historien Jean Sève intitulé Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006). Ce livre propose une interprétation du mouvement historique actuel dans le sens du dépassement possible du capitalisme. Il énonce ce qu’il envisage comme des preuves de l’existence actuelle de « futurs présents » qui seraient autant de moyens de ce dépassement du capitalisme déjà à l’oeuvre dans le réel. Sur la question (…)
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Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

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