RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les larbins de France 2 et France 3 aiment les virus qui cassent le Code du Travail

Titre du GS.

Les journaux télévisés de France 3 de 19 h 30 et de France 2 de 20 h 25 mars 2020 annonçaient que le gouvernement allait adopter des ordonnances qui "assouplissent" le droit du travail. Les salariés pourront travailler 60 heures sur une semaine au lieu de 48 heures aujourd’hui. Et, sur une période consécutive de 12 semaines, ils pourront travailler 48 heures au lieu de 44 heures. Le travail du dimanche pourra être assoupli pour travailler 7 jours sur 7. Des règles qui pourraient s’appliquer jusqu’en décembre prochain. [Et un bandeau portant "la semaine des 60 heures" défilait sur l’écran].

Remarque 1. Le verbe assouplir est révélateur par ses connotations positives, c’est-à-dire par ce à quoi il s’oppose, par ce à quoi il est contraire. Il est révélateur par ses antonymes, ses opposés. "Assouplir", c’est rendre plus souple. Or, quels sont les contraires de souple ? Ce sont les adjectifs buté, cassant, dur, empesé, gourd, inflexible, intraitable, intransigeant, lourd, rigide, sévère, strict...

C’est-à-dire des termes à connotation négative, qu’ils soient pris au sens propre (physique) ou au sens figuré (moral). On peut donc en déduire que si on "assouplit" le droit du travail ce droit est quelque chose de buté, cassant, dur, empesé, gourd, inflexible, intraitable, intransigeant, lourd, rigide, sévère, strict... donc, de souverainement antipathique, désagréable, gênant, anti-naturel, etc.

Remarque 2. Il est à cet égard révélateur – et, au passage scandaleux – que le droit (et, spécialement le droit du travail) soit présenté d’une façon aussi négative alors que, selon la belle formule de Lacordaire "entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit". En effet, depuis le XIXe siècle, tout le droit du travail a été élaboré pour encadrer et limiter les pouvoirs discrétionnaires du patron en matière de salaire ou de condition de travail. Si, au journal télévisé, on présente ainsi le droit c’est donc qu’implicitement, au journal télévisé, on se place du point de vue patronal...

Remarque 3. Le journal ajoute que les syndicats sont inquiets et l’on donne la parole à une porte-parole de la CFDT, qui dit qu’il y a des risques d’épuisement et d’accident de travail... mais le tout en quelques secondes, après un panoramique sur l’immeuble de la CGT et un autre sur celui de FO. Ce que l’on peut noter, au passage, c’est que la communication de la télévision est pour ainsi dire uniquement gouvernementale. On entend très peu les syndicats, les partis de gauche, les journaux de gauche, les intellectuels de gauche, les associations de gauche.

Remarque 4. Il est dit, dans le reportage, que les mesures (des 60 heures, du travail le dimanche...) pourraient s’appliquer jusqu’en décembre prochain. Or, décembre, c’est bien au-delà des dates de fin probable de l’épidémie et du confinement, prévus en mai ou en juin. [Déjà, le journal signale que la situation sanitaire a arrêté de se dégrader en Italie, pays le plus touché au monde].

Il est néanmoins possible que le gouvernement affirme qu’en décembre le pays n’aura toujours pas remonté la pente et qu’il faudra rattraper les retards de production. Mais pourquoi, sur sa lancée, ne prolongerait-il pas la période de rattrapage jusqu’à la mi-2021 ? Jusqu’à décembre 2021 ? Jusqu’à l’été 2022 ? Et pourquoi, tant qu’il y serait, n’en reviendrait-il pas en catimini aux 39 heures, voire aux 40 heures ? Après tout, il pourrait prétendre que 40 heures, c’est moins que 60 heures et pourrait même présenter cette régression subreptice comme un cadeau ! Même chose pour le travail du dimanche : une fois qu’on aura travaillé tous les dimanches jusqu’à la Saint-Sylvestre 2020, pourquoi ne pas étendre le travail du dimanche à tous les corps de métier ? Notamment à ceux auxquels les syndicats s’opposaient le plus fermement ?

Remarque 5. Ces questions posent le problème des faits accomplis et des habitudes acquises. Une fois que l’on a fait passer dans la réalité un certain nombre de choses, il est très difficile de revenir à la situation antérieure. Cela se vérifie dans les deux sens : il y a 76 ans (depuis la Libération) que la droite, les riches et le patronat ne cessent de miner, saboter, détruire, annihiler les conquêtes sociales du CNR. Et ils se disent peut-être que l’actuelle pandémie constitue une occasion rêvée (une "divine surprise") pour en finir avec les régimes honnis existant depuis 1944.

Philippe ARNAUD

URL de cet article 35856
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Maxime Vivas : le gai Huron du Lauragais
Bernard GENSANE
C’est sûrement parce qu’il est enraciné dans les monts du Lauragais que Maxime Vivas a pu nous livrer avec ce roman une nouvelle version de l’ébahissement du Candide face aux techniques asservissantes censées libérer les humains. Soit, donc, un Huron né à des milliers de kilomètres de l’Hexagone, sur l’àŽle Motapa, d’une mère motapienne et d’un père parisien. A l’âge de 25 ans, ce narrateur décide de voir Paris. Motapa est une île de paix, de sagesse, de tranquillité. La lave de son volcan charrie (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La seule véritable passion qui mérite qu’on se laisse guider par elle est le non-conformisme.

Julian Assange

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.