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Afrique : Laisser la charrue, et scolariser l’enfant, par Joyce Mulama.


Nairobi, 12 avril 2006, IPS.


Des délégués à un atelier organisé récemment dans la capitale kényane, Nairobi, ont mis l’accent sur des préoccupations relatives à la manière dont le travail des enfants sape les efforts pour atteindre l’éducation primaire universelle.


’’Le travail des enfants est un obstacle majeur à l’EPT (Education pour tous), et la suppression du travail des enfants est capitale pour la réalisation de l’EPT’’, a déclaré Bob Prouty de la Banque mondiale, qui a également dit à l’assemblée que 11 pour cent des enfants de moins de 14 ans en Afrique sont engagés dans une quelconque forme de travail. ( N.d.l.r -60 ème anniversaire de Bretton Woods. Le soutien de la Banque mondiale et du FMI aux dictatures, par Eric Toussaint).

Education pour tous : Honorer nos engagements collectifs’ est une déclaration qui avait été adoptée au Forum mondial sur l’éducation, tenu dans la capitale sénégalaise, Dakar, en 2000. Les pays participant au forum avaient promis d’atteindre une éducation de base de qualité pour tous d’ici à 2015, ou plus tôt.

La pauvreté est la force qui sous-tend le travail des enfants. Même si la suppression des frais de scolarité au cours primaire dans un certain nombre de pays africains a permis à plusieurs parents d’inscrire leurs enfants, d’autres trouvent néanmoins qu’il faut que les enfants augmentent les revenus de la famille en travaillant, au lieu d’aller à l’école.

Dans l’effort de changer cette situation, le Kenya a essayé de compenser des parents pour le travail de leurs enfants ; l’argent est une condition pour l’assiduité des enfants à l’école.

’’Nous offrons une petite stimulation aux parents très pauvres dont les enfants travaillent dans des plantations et autres régions, ainsi qu’aux orphelins et enfants vulnérables’’, a déclaré à IPS, Mary Njoroge, directrice de l’éducation de base au ministère de l’Education, de la Science et de la Technologie.

’’Nous donnons entre 500 et 1.000 shillings kényans (environ sept et 14 dollars) par mois par enfant, et nous avons en projet d’amener cela à un maximum de 3.000 shillings kényans (à peu près 43 dollars)’’.

Il y a près de deux millions d’enfants âgés de cinq à 17 ans qui travaillent au Kenya, selon le Bureau central de statistiques du pays. Environ un tiers des enfants sont dans l’agriculture commerciale et la pêche, 23,6 pour cent dans l’agriculture de subsistance, et presque 18 pour cent dans le secteur domestique.

Njoroge a souligné que les mesures incitatives avaient aidé à maintenir les taux d’inscription scolaires, qui avaient augmenté considérablement après l’introduction de l’éducation primaire gratuite au Kenya au début de 2003. Selon des statistiques gouvernementales, l’enrôlement est maintenant à 7,6 millions, une hausse par rapport aux 5,9 millions de 2002.

Toutefois, on craint que les écoles kényanes ne soient mal équipées pour faire face à l’afflux, et que la qualité de l’éducation que les élèves reçoivent ne soit compromise, en conséquence.

Ce pays d’Afrique de l’est connaît une grave pénurie d’enseignants, par exemple. Dans les zones rurales et les habitations urbaines informelles, un éducateur peut avoir jusqu’à 100 élèves dans une classe.

Par ailleurs, il y a trop peu de salles de classe, conduisant à l’introduction de rotations - avec certains enfants allant aux cours le matin, et d’autres plus tard dans la journée. Des pénuries de manuels scolaires et des choses du genre ont été également rapportées.

Alors que le ministère de l’Education consomme 28 pour cent du budget national, une large partie de cet argent finance l’initiative de l’éducation primaire gratuite.

La Tanzanie voisine, qui a supprimé les frais de scolarité au cours primaire en 2001, est confrontée à des défis similaires.

’’La répartition des enseignants était très faible en particulier dans les zones rurales. La plupart des enseignants étaient concentrés dans les zones urbaines, et nous avions dû chercher des moyens pour inciter les enseignants à aller dans les zones rurales’’, a déclaré à IPS, à l’atelier de Nairobi, Oliver Mhaiki, le sous-secrétaire permanent du ministère de l’Education et de la formation professionnelle.

’’Nous construisons présentement des maisons pour des enseignants dans les zones rurales’’, a-t-il ajouté. Afin de pallier le surpeuplement des salles de classe, les communautés ont construit de nouvelles salles de classe.

Le Malawi, où l’éducation primaire gratuite est devenue une réalité il y a plus d’une décennie, a été confronté au défi du maintien des niveaux en face d’un enrôlement accru. Ceci est passé de 1,9 million à 3,2 millions après l’introduction de la scolarité gratuite.

’’Ceci a été une augmentation massive, et nous avons réalisé tout de suite que nous devions recruter plus d’enseignants. Nous avions besoin de 53.000 mais avions seulement 27.000’’, a indiqué Nelson Kaperemera, directeur de l’enseignement de base au ministère de l’Education. Par conséquent, le gouvernement a engagé des efforts concertés pour former et recruter 26.000 enseignants supplémentaires.

Toutefois, Mhaiki a prévenu qu’une initiative de l’éducation primaire réussie ne signifiait pas la fin des maux dont souffre l’éducation dans les pays africains ; l’éducation secondaire gratuite devait également être assurée, si l’Afrique ne veut pas devenir un continent de personnes ayant abandonné les études après le cours primaire.

’’La majorité de la population africaine est pauvre, et c’est pourquoi la suppression des frais de scolarité pour faire en sorte qu’autant que possible d’enfants accèdent à l’école de base (a un sens). Mais cela pourrait ne pas avoir de sens si ces enfants achèvent leur éducation primaire et sont incapables d’aller au cours secondaire parce qu’ils ne peuvent payer les frais de scolarité’’, a-t-il souligné.

’’C’est une question complexe qui implique l’économie d’un pays, mais cela doit être toutefois abordé’’, a ajouté Mhaiki, notant que 20 pour cent seulement des élèves sortis de l’école primaire en Tanzanie l’année dernière étaient allés au cours secondaire.


L’atelier de Nairobi, qui a duré trois jours et a pris fin vendredi dernier, a été organisé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Environ 200 experts de l’éducation, des décideurs politiques et des donateurs ont pris part à la rencontre pour discuter des avancées dans les efforts pour supprimer les frais de scolarité en Afrique.

Ils ont également partagé des expériences sur la manière de s’attaquer aux défis auxquels sont confrontés les pays qui ont embrassé l’éducation primaire gratuite, au nombre desquels figurent le Kenya, la Tanzanie, le Malawi, le Burundi, l’Ethiopie, le Mozambique et le Ghana. (FIN/2006)

Joyce Mulama


- Source : Inter Press Service www.ips.org

Droits de reproduction et de diffusion réservés © IPS Inter Press Service.


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