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Ce soir je suis heureux et triste à la fois !

Dès mon retour de la Place d’Italie où avec mes amis de Montreuil nous étions allé manifester pour nos revendications, j’ai ressenti le besoin d’exprimer mes sentiments partagés. Satisfait de la soirée anniversaire tenue la veille, soirée politico festive à laquelle plusieurs centaines de participants ont échangé, partagé, rêvé, je partai joyeux à la manifestation montreuilloise de Croix de Chavaux jusqu’à Place d’Italie. Sans incident, entourés d’une empathie populaire, nous voici arrivés sur la place du 13e arrondissement.

Soudain des explosions de grenades lacrymogènes, des charges policières, des gilets jaunes désemparés, des poubelles incendiées. Nous nous rendons dans un café bordant la place pour prendre un sandwich et consommer une boisson. A nouveau, lacrymo, charges, débandades. Ce coup-ci, les gaz pénètrent dans le bistrot. Mes yeux se mouillent, l’air m’est irrespirable malgré le mouchoir en papier me servant de masque. Je suffoque ainsi que mes voisins. nous sortons pour nous mettre à l’écart. Nous prenons une ruelle, nous rencontrons une amie montreuilloise en larmes. Les gaz l’ont surprise dès son arrivée. On se sépare et je conduis une autre amie prendre le métro à la station Chevaleret.

Je reviens sur mes pas, je croise des manifestants qui se dirigent vers la gare d’Austerlitz, j’observe les manoeuvres de la flicaille qui cherche à nous cerner. Je pense que le pouvoir en difficultés face à la montée du mécontentement et de la colère tente par la répression aveugle de mater l’insurrection pacifique qui le discrédite depuis une année.

Je pense qu’il n’y parviendra pas. Ce soir les médias à sa dévotion vont tenter de nous opposer aux syndicats, nous opposer entre nous. Les zélés commentateurs vont habler sur l’anniversaire qui a mal tourné sans inviter un seul gilet jaune sur les plateaux. Les directions de chaînes ont reçu l’ordre de n’inviter que des propagandistes macroniens. Mais la vérité chemine. Le mouvement aussi. Ça remue dans beaucoup de quartiers. La police apparaît nue devant des millions de français. l’État devient policier et que fait la police ? Ça crève les yeux comme le clame la majorité des gilets jaunes. Ce soir mon coeur est triste. Le pays s’enfonce dans un autoritarisme digne des pays totalitaires tant honnis par les peuples qui l’ont subi.

Ce soir, d’autres victimes des violences policières, des arrestations, des blessés, des gazés vont rejoindre le panthéon des héros anonymes qui luttent pour défendre les libertés, les droits républicains foulés aux pieds par ce pouvoir aveugle, sourd, méprisant. En réponse aux questions d’une télé étrangère, je viens d’expliquer que la répression aussi forte est l’expression d’une grande faiblesse et d’une peur du rassemblement en vue de la grève interprofessionnelle du 5 décembre. Les gilets jaunes sauront faire front en participant nombreux aux manifestations de syndicalistes et d’étudiants.

Ce soir, après avoir écrit ce post, je retrouve mon optimisme. En préparant l’action de demain à Montreuil. La vie continue et la lutte aussi. ¡Ramos a triumfar !

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Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
Bernard GENSANE
Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient (…)
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Les Occidentaux ont pour système de soutenir et de porter aux nues à l’Est des gens qu’ils s’empresseraient de jeter en prison chez eux.

Slobodan Despot

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