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Miku et Masahiko en voyage de noces au royaume de Bedoui

Entre l’indispensable et le non essentiel, les opportunistes de tout type se précipitent vers la nouvelle Babel qui cherche un locataire. Dans ce jeu, les fantômes politiques désignent un système, sélecte un parti ou un gouvernement et orientent ses actions au grès de leurs intentions. Ces fantôme rêvent et complotent en tirant des rafales de rumeurs. D’autres enchanteurs parasites cherchent un nouveau roi pour remplacer l’ancien roi. Les rois se confondent dans leurs esprits. Le choix d’un candidat devient alors impossible. Ils se heurtent contre le mur de l’impasse.

Je commence par un passage du livre Voyage en Orient d’Hermann Hesse pour orienter mes idées : « Qui voyage au loin verra plus d’une fois des choses très éloignées de ce qu’il tenait pour vérité. S’il les raconte ensuite dans ses prairies natales, on se moquera de lui, le traitant de menteur, car la foule bornée refusera de croire, ce qu’elle n’aura pas vu de ses propres yeux ».

Même si la foule bornée refuse de me croire je vais vous raconter. Puisque vous appartenez à l’autre foule qui accepte le dialogue, je me permets de vous informer. Le hirak en tant que phénomène spontané a démoli le complexe de l’ancien colon, les courbettes de servilité et la peur de l’ancien régime.

L’Algérien est connu par droiture quand il donne un avis. J’ai entendu un fellah de la région des hauts-plateaux dire à son mulet : « Montre-moi la couleur de tes pattes, je te dirais de quel foin tu t’engraisses ». Un jeune du Hirak reprend les paroles de ce fellah et s’adresse aux candidats opportunistes qui veulent devenir présidents : « Montrez-nous la couleur de vos chaussettes nous vous dirons pour quel clan vous bossez »

Allant de cette anecdote, je comprends pourquoi une partie du monde arabe vit dans l’instabilité depuis la démolition du mur de la honte qui divisait les Allemands. La démolition de ce mur a eu lieu une année après le soulèvement des jeunes algériens le 5 Octobre 1988. Les jeunes de 1988 ont devancé les évènements. Malheureusement les dirigeants du parti unique de cette époque ne les avaient pas compris. Ces dirigeants à "pensée unique" n’avaient aucune vision du futur qui se dessinait.

La "pensée unique" veut que l’argent mal propre installe une stabilité artificielle dans mon cher pays. Hélas ! Les solutions de tapissage des vieux murs d’un système corrompu ont permis à l’argent sale de glisser dans les poches de ceux qui les entretiennent. En langage de tailleur le repassage est déconseillé quand le tissu est trop vieux.

Quelque chose de drôle est en train de se produire dans mon cher pays. Chez nous l’opportunisme et la monstruosité politique sont très à la mode ces jours-ci. Dans certaines circonstances le vice devient un principe religieux par excellence. Nos guignols sont en train de se transformer en politiques et nos politiques sont pris pour des drôles de coco. Le métier de politicien devient une suite sans fin de plaisanteries et d’erreurs. La politique ressemble de plus en plus à un concours de mensonges risibles où les plus mythomanes espèrent gagner.

Face au hirak populaire, certains restes du système corrompu vivent l’erreur d’une équation extravagante où le wait and see balance le résiduel du pouvoir de gangs. Ils encouragent l’opportunisme politique dans un combat clanique excessivement barbare. Ils veulent remplacer un tyran éternel par un vendu transitoire peu crédible, méconnu et rejeté par son peuple. Toutes ces actions se confondent dans cette situation exceptionnelle dans l’histoire algérienne.

Entre l’indispensable et le non essentiel, les opportunistes de tout type se précipitent vers la nouvelle Babel qui cherche un locataire. Dans ce jeu, les fantômes politiques désignent un système, sélecte un parti ou un gouvernement et orientent ses actions au grès de leurs intentions. Ces fantôme rêvent et complotent en tirant des rafales de rumeurs. D’autres enchanteurs parasites cherchent un nouveau roi pour remplacer l’ancien roi. Les rois se confondent dans leurs esprits. Le choix d’un candidat devient alors impossible. Ils se heurtent contre le mur de l’impasse.

Dans cette confusion politique la dictature concubine avec la démocratie pour mettre au monde une marionnette (Miku) candidate.

Ce faux mariage me rappelle l’histoire d’un jeune japonais, Masahiko, qui a épousé Miku, une chanteuse numérique, au Japon. Masahiko et son « épouse-jouet » ont effectué un agréable voyage de noces. Le jeune Masahiko avoue qu’il n’a jamais trompé Miku et qu’il a toujours été amoureux d’elle. Ce jeune a déboursé deux millions de yens (trente millions de centimes) pour organiser une cérémonie de mariage traditionnelle. Aucun membre de la famille de Masahiko ne se trouvait parmi les 40 invités. La chanteuse était présente sous la forme d’une peluche d’une dizaine de centimètres.

Cette histoire peut être le modèle d’un système politique imaginaire. La famille simule le peuple. Les quarante invités peuvent être pris comme un type de gouvernement exclu par son peuple. Chez nous Miku peut imager le chef du RND et le chef du FLN reflète Masahiko sous la gouvernance de la bande

Depuis le 22 Février rien n’a été fait pour satisfaire une société jeune aux controverses de plus en plus complexes. Aucun débat politique séreux n’a pu prendre place et s’adapter aux mentalités jeunes en plein effervescence dans la confusion politique.

La réalité des jeunes du hirak est claire. Pour ces jeunes, toute politique qui veut faire renaître de la cendre le régime de bande s’écrase sous leurs pieds chaque vendredi et se désagrège le Mardi qui suit. Les réformes pour un nouveau régime sont semées dans le sillon du hirak et les jeunes attendent une bonne récolte cette année.

Dans ce paysage en plein dynamique, la classe politique de l‘ère de fakhamatouhou est inapte de s’adapter au nouveau rythme. Elle a échoué dans tous les domaines. Plus de mensonges valables. Cette classe politique doit disparaitre si elle ne veut pas être ridiculisée dans le labyrinthe du hirak le jour de l’élection présidentielle.

Le désir d’attirer les voix des jeunes a conduit des candidats inconnus et non crédibles à varier les solutions plates et les présenter comme de nouvelles versions de l’ancien régime. Cette méthode archaïque les pousse vers la démagogie et le mensonge. C’est trop tard ! La séduction d’un peuple en révolution n’est plus possible.

Presque tous les candidats de l’ancien régime (FLN et RND) ont changé de costume. Ils jouent le rôle d’imam dans des lieux où les pieux ne savent plus à quel dieu demander clémence après la disparition du président cadre. Un dieu en prison et autre en fuite dans une auberge espagnole. Les histoires que j’expose sont des réflexions proches de la réalité.

Le chez nous est en Afrique. Écoutez ! Je vous raconte comment on célèbre la gouvernance en Afrique. Dans ce continent chaque tambour appelle les grands danseurs de sa tribu pour animer la cérémonie d’installation du conseil des sages qui gouvernent. Généralement, les tribus ne divulguent jamais les manières nécessaires à la cadence des coups de tamtams qui satisfeont les occidentaux, invités d’honneur ou contrôleurs des urnes. à cet évènement. Nos candidats se préparent et chacun prétend représenter le hirak. Le patron du cirque n’est plus en fonction mais le cirque Amar n’a pas terminé sa tournée en Algérie. Et le même spectacle continue.
Le manque de sérieux est coutume chez nous. Un des candidats à la présidence était contractuel secrétaire de bureau à notre embrassade de Tunis. Il était à la recherche d’une occasion pour améliorer son train de vie. L’occasion est venue. Il veut être président pour satisfaire les demandes du hirak. La vie politique de ce candidat ressemble au trou de bennier tunisien dont il a l’habitude de le manger dans son maigre petit déjeuner.

Un autre candidat Muki à la Mounfalouti, en balade politique au Burkina-Faso, étale ses idées et démontre ses compétences à la présidence. Ne maitrisant pas le français, il se trouve dans obligation d’être accompagné d’un traducteur de l’embrassade pour véhiculer ses idées de président. Cet ex-ministre est à la tête d’un pari politique responsable de la faillite. Une fois de plus, le manque de sérieux couvre les candidats acceptés par Chourfi. Cette fois-ci je ne dirais pas quel cirque Je dirais avec amertume pauvre Algérie !

Un autre drôle de Masahiko gérant d’une supérette à Blida croit que la présidence est magasin de choux chinois. N’ayant pas réussi, il ferme sa supérette et décide d’être candidat pour nous gouverner. Il propose son expertise pour sauver le pays en important des choux chinois pour apaiser la colère du hirak. Cette fois-ci, je dirais : quelle faillite !

Un autre touriste prend la présidence pour une agence de voyage où les billets se vendent en vrac pour les amis. Cette personne précise que son objectif est « de rompre avec la tyrannie et la corruption et de rétablir la confiance entre le peuple et les institutions de l’État ». Quelle blague ! Il croit que le peuple est atteint d’Alzheimer. Il a oublié son parcours politique. Le hirak se rappelle bien de son parcours politique. Ce touriste était membre du CNT en 1994. Il fut nommé à ce poste par le grand tyran en fuite. Cette fois-ci je dirais Dieu protège l’Algérie des vagabonds invités au mariage de Miku et Masahiko ! .

En conclusion : l’Algérie est un pays extraordinaire avec ses jeunes qui crient pour une Algérie nouvelle. Les jeunes sont conscients et savent qu’on ne devient pas président de la République en ayant un passé corrompu. Bien que les voies qui mènent vers une vraie démocratie soient parfois tortueuses et jalonnées d’obstacles, les jeunes algériens sont déterminés. Ils veulent arriver à leur but pacifiquement. La leçon de violence du premier soulèvement de 1988 est bien apprise. Souhaitons qu’après le passage du compacteur hirak la visibilité du chemin vers le Palais d’El Mouradia sera claire. Unisson pour le bien du pays et barrons la route aux candidats peluches et pour garantir une vie digne et paisible à nos enfants dans une Algérie clame et moderne

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Les États-Unis mènent ce qu’on appelle une « guerre de faible intensité ». C’est la doctrine officielle. Mais les définitions du conflit de faible intensité et celles du terrorisme sont presque semblables. Le terrorisme est l’utilisation de moyens coercitifs dirigés contre des populations civiles dans l’intention d’atteindre des visées politiques, religieuses ou autres. Le terrorisme n’est donc qu’une composante de l’action des États, c’est la doctrine officielle, et pas seulement celle des (…)
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Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

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