Le capitalisme peut dormir tranquille.
Le résultat des apparences : Depuis hier soir, les merdias, comme à leur habitude éructent de délice. Victoire du F.N, montée des verts, baisse des républicains (L.R), « écroulement de Mélenchon », développant la thèse de la poursuite du « dégagisme » oubliant à ce propos que le théoricien de cette thèse porte le nom de Mélenchon…mais les merdias ne sont pas à une contradiction près, du moment que du papier et des images soient vendus… P.U.B. Si les chiffres bruts, livrés sur l’écran cathodique qui brille, donnent ce résultat, ceux-ci ne sont que des apparences jetées en pâture au bon peuple crédule…
L’union européenne est massivement rejetée par les peuples : le premier fait au-delà des résultats politiques est que l’Union européenne est massivement rejetée par les peuples ce que dévoile l’évolution de l’abstention à chaque nouvelle élection du Parlement.
Les résultats politiques d’apparence : Je vous ai mis deux graphiques pour le même résultat, pur que vous visualiser désormais l’idéologie sous-jacente aux graphiques. A gauche le résultat présenté par l’internaute (https://www.linternaute.com/actualite/politique/1447387-resultat-des-europeennes-2019-pourquoi-la-victoire-du-rn-est-a-relativiser/) dont l’Histogramme est idéologique (classement en fonction de l’idéologie supposée). A droite un histogramme scientifique, qui déroule du plus fort résultat au plus faible. Soulignons immédiatement. Ces chiffres bruts ne sont que des données et détermine un classement. Ces données ne peuvent en aucun cas « produire » une analyse politique.
Les résultats réels : Il est bien qu’un site ait donné les vrais résultats politiques qui permettent ainsi de relativiser les victoires apparentes supposées du F.N…Or ce graphique montre que la victoire est sans bavure pour les abstentionnistes à 44 % des inscrits à quoi il faudrait rajouter les 12 % de non-inscrits. Dans ce cadre, le F.N ne représente qu’un citoyen sur 10 et LREM encore moins. Qui peut oser encore dire qu’il a gagné…C’est surtout la démocratie qui recule et qui perd. Voilà l’enseignement politique majeur de ce scrutin.
LES EVOLUTIONS : Le seul critère qu’il faut regarder pour tenter de comprendre la signification politique du scrutin est de regarder les évolutions en rapport à 2014. L’analyse en rapport aux élections Présidentielles n’ayant aucun sens puisque le périmètre et les listes présentées, ainsi que les modalités de l’élection n’ont rien à voir. Or ce tableau visualise les vraies évolutions électorales et alors qu’observes-t-on ???
{{}} |
2014 |
2019 |
{{}} |
R.N |
24,95 |
23,43 |
MOINS |
LREM |
|
22,31 |
|
EELV |
8,92 |
13,42 |
PLUS |
UMP L.R |
20,7 |
8,48 |
MOINS |
F.D.G-France Insoumise |
6,34 |
6,31 |
EGAL |
P.S |
13,98 |
6,18 |
MOINS |
Debout la République |
5,96 |
3,52 |
MOINS |
La baisse du F.N : A élections comparables, le F.N ne progresse pas, il perd même en %. Ceci ne signifie pas que la question du F.N ne soit pas une vraie question, mais le résultat électoral brut est celui-ci, il baisse en %.
LREM : En arrivant derrière le F.N, alors que la campagne menée par Macron, était de tout faire pour finir devant, on pourrait croire qu’il s’agit d’une défaite. Mais là encore les résultats bruts sont des apparences jetées en pâture au peuple. Les chiffres ne font pas une analyse politique. En rapport à ses vrais objectifs politiques LREM est le vrai gagnant de l’élection. On verra plus tard pourquoi.. ;
La percée des verts : là ce n’est pas la première fois que les verts se présentent et à élection comparable ils progressent. Cependant leur écologie se marie avec le libéralisme social-démocrate, d’où les appels réciproques à l’entente P.S-Verts…
Le Parti-socialiste : Donné à 5 % dans les sondages, ils font mieux et se sauvent d’une nouvelle bérézina et de fait tentent dès maintenant de se repositionner comme force incontournable à …. « Gauuuuuche » visant à marier « sociale démocratie et écologie » = Jadot + P.S. Un certain nombre d’électeurs de gauche ayant voté Macron au premier tour des Présidentielles, sont revenus voter social-démocrate.
Le Parti Communiste : Avec 2,5 %, le P.C.F retrouve malheureusement ses scores de Présidentiel seul (BUFFET 2,5 %). De fait, ils perdent 5 élus, ne sont pas remboursés et pire du fait du scrutin tel qu’il est organisé, les voix communistes sont venus gonfler les résultats des Partis dominants (F.N et LREM). Pas sur que les militants le sachent…
La France Insoumise : Le résultat est profondément décevant, au vu de la campagne menée et de l’investissement des militants…La démobilisation fut plus importante chez nous que dans le XIème arrondissement : « D’après l’étude Ifop-Fiducial du 27 mai 2019, près de 53 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle sont restés chez eux dimanche dernier ».Mais et il faut aussi le souligner, c’est la première fois que les insoumis se présentaient dans le cadre des Européennes et nous faisons seul, le même score qu’il y a 6 ans avec le P.C.F… Il faudrait rajouter la campagne insidieuse menée à notre encontre (rapprochement avec le F.N-Dictature Mélenchon) qui a grandement pesé et le boycott des quartiers populaires. Observons que La F.I passe de 1 à 6 députés. Tous les partis n’ont pas cette évolution…
Les résultats au niveau Européen : Là encore il s’agit d’observer, avec rigueur, l’évolution du nombre de députés.
- L’Extrême droite gagne 20 députés
- Le P.P.E perd 30 députés
- La sociale démocratie perd plus de 40 députés
- La Gauche progressiste perd 11 députés
- Le « centre » gagne 30 députés
- Les verts gagnent 10 députés
La conclusion du nouvel hémicycle européen est qu’il s’est recentré entre députés de droite P.P.E et députés du centre, verts et socio-démocrates. Le Parti qui domine l’Assemblée restant le P.P.E
Une fois traité ces questions de résultats électoraux par les chiffres bruts, il nous faut rentrer dans une véritable analyse politique, qui nécessite de sortir des chiffres pour tenter de décoder les stratégies politiques en œuvre.
Et la première question à se poser est de savoir qui a gagné l’élection, non en termes de vote, de pourcentage ou d’élus, mais de stratégie politique.
Macron a gagné l’élection : Si l’on raisonne sur le strict plan national, celui qui a gagné l’élection, c’est Macron. Mais pour le comprendre il faut se dégager du résultat brut de l’élection et passer à une analyse politique.
Que vise principalement Macron ? C’est en posant cette question d’opportunisme politique que l’on comprend mieux sa victoire. Ce fut déjà le cas en 2017 : « fruit d’une forme de brutalité de l’histoire, d’une effraction, parce que la France était malheureuse et inquiète. » Aujourd’hui il s’agit de reproduire l’effraction. L’objectif de Macron, ce n’est pas l’Europe, c’est 2022 et sa réélection. Or dans cet objectif Macron vient de faire coup double :
- Rallier toute la bourgeoisie à sa cause : Il a perdu des électeurs de gauche qui l’avaient soutenu durant la campagne des Présidentielles, croyant au discours, mais il vient de gagner une grande partie des électeurs de droite classique : « Selon Ipsos, les électeurs de François Fillon au 1er tour de la présidentielle ont voté dimanche à 27% pour la liste macroniste ».Et les ralliements se poursuivront avant 2022.
- Allumer les réflexes de peur : En faisant tout pour permettre la victoire du F.N, mission dévolue au « merdias » qui s’en sont chargés, il s’agit bien de préparer à activer les réflexes de peur pour les Présidentielles de 2022, car c’est son seul objectif, apparaitre comme le seul sauveur suprême.
Une autoroute s’est ouverte : Coincé entre les manifestations et les doléances des « gilets jaunes » d’un côté et les résultats économiques réels déplorables, Macron-Jupiter a vu son trône vaciller. Mais le ralliement de la bourgeoisie classique (les Républicains) et l’importance du vote F.N, qui s’accompagne de plus de l’affaiblissement de la seule force politique qui fait peur à la Bourgeoisie (« France Insoumise ») lui ouvre une autoroute politique pour 2022.
Le Capitalisme peut dormir tranquille : Avec l’irruption des Gilets Jaunes et l’importance de la France Insoumise comme possible choix alternatif, le capitalisme était inquiet. D’où son soutien potentiel à des écuries différentes (LREM, L.R, P.S, Verts, Asselineau, Dupont Aignan et F.N en roue de secours), en vue de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Au vu des résultats, le Capitalisme Bourgeois du XVIème arrondissement et du C.A.C 40 va poursuivre la même stratégie en misant davantage sur l’écurie Macron : « Dans le XVIe arrondissement de Paris, où François Fillon avait réalisé 58,45% en 2017, LR a rassemblé 24,22% des suffrages exprimés, contre 46,10% pour La République en Marche.. » / A.F.P. Les politiques à venir seront encore plus accommodantes avec le Capital et les réformes seront antisociales (services publics, statuts, Retraites, droit des chômeurs, Privatisations, impôts). La Bourse de tendance baissière ces derniers jours en lien avec le conflit commercial Chine-U.S.A, a repris du vert aujourd’hui. Mais devant l’absence visible de mouvement social d’importance et le désespoir (vote F.N) s’étant substitué au vote révolutionnaire progressiste, le capitalisme du C.A.C.40 peut dormir tranquille. A moins que…
La Période Historique : Il ne faut pas se tromper de période historique…Nous ne sommes pas dans le cadre d’une petite crise politique passagère dues à des erreurs de politiques économiques marginales, mais dans le cadre d’un bégaiement de l’Histoire dont l’origine du séisme remonte à 1929 (deuxième crise du capitalisme mondialisée après celle de 1914). C’est la crise de 1929 et ses cohortes de chômeurs et de pauvreté, qui débouchant sur la crise du « libre-échange », engendra l’arrivée démocratique d’Hitler au Pouvoir, déclenchant la second guerre mondiale.
Déjà à l’époque, la bourgeoisie, par peur du communisme, fit le choix d’Hitler. La bourgeoisie Française fit aussi le même choix politique : « mieux vaut Hitler que le Front Populaire ». La Crise mondiale de 2008, dont les causes financières des banques loin d’être réglées, se sont aggravées (endettement privée) a engendré la situation économique et sociale actuelle fondée d’un côté sur la montée des précarités et pauvretés sociales qui toujours dans le capitalisme, servent de piédestal à l’hyper accumulation d’une infime minorité. Victor Hugo écrivait : « c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ». Comme du temps où Hugo écrivait cette phrase pour caractériser son époque, nous en voyons aujourd’hui, comme un refrain, revenir sa matérialisation effective, avec tous les risques de guerre que cela sous tends : « Le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage » / Jaurès.
Plus que jamais la lutte des classes : Le 26 Mai, voilà ce que titre l’A.F.P, qu’il faut vraiment désormais surnommer : « Agence Français de Propagande », car au vu des résultats réels, le titre est à coucher dehors et ne correspond en aucun cas à la réalité que nous venons d’aborder de la manière la plus scientifique possible.
Mais, malheureusement il n’y a pas que l’A.F.P pour nous tirer dessus…l’humanité du 28 Mai en page intérieure titre : « La FI en grande déperdition électorale : le faible score de la liste de Manon Aubry sanctionne les errances stratégiques du mouvement de jean-Luc Mélenchon ».N’en jetez plus la cour est pleine… A se demander qui avait 800.000 militants en 1981 ? Qui avait la moitié des villes de France en gestion communale ? Qui avait deux Départements il y a encore quelques années ??? Mais « l’errance stratégique » ce serait la F.I qui a tout juste deux ans d’existence …En fait le plus grand reproche fait, consiste en cette position qui fait que nous refusons toute alliance et négociation avec la sociale démocratie, là où le P.C ne désespère pas de reconstruire la « gauuuuuche ».
Le populisme de Mélenchon ? Mais il n’y a pas de populisme chez Mélenchon. Il suffit d’écouter ses interventions sur la question des migrants pour constater qu’il n’y a ni populisme, ni démagogie, mais que la position politique est justement plus difficile à expliquer, car s’appuyant sur le temps long de l’Histoire à l’inverse du populisme du « on n’accueille personne » ou la démagogie du « on accueille tout le monde »…. Qui en la matière sont deux extrémismes qui pour le coup se rejoignent et ce sans aucunement réfléchir sur le fond et régler humainement et en coopération la question.
De ce fait il est plus facile lorsque l’on subit la crise au quotidien, de trouver son voisin cause de ses difficultés et de ce fait, de voter F.N que de voter pour une politique qui appelle avant tout à sortir du libre-échange et refonder les relations internationales sur le bien des peuples et l’échange égal (Protectionnisme solidaire). Les études montrent d’ailleurs que ce sont les moins diplômés qui votent en masse F.N, (Marx parlait alors du « Lumpenprolétariat » qui agissait contre son intérêt de classe) d’où la nécessité politique d’organiser partout, des universités politiques, chose que ne fait plus le P.C.F, ce qui pourtant fit à l’époque sa force.
Certes la France Insoumise doit mieux se structurer, mieux s’organiser, et rendre prioritaire la démarche de la VIème République par constituante, mais la responsabilité du résultat n’incombe pas à Mélenchon qui prends tous les coups. Et nos adversaires de classe et les merdias à leur service ne s’en lassent pas, faisant avec lui, comme ils faisaient déjà avec Georges Marchais. Pour une fois qu’on a un Politique intelligent et tribun, il serait fou de l’attaquer. Ce serait se tirer une balle dans le pied. Le jour où il ne sera plus là, on se rendra compte à ce moment-là, de ce qu’on aura perdu.
La matérialisation du refus de se soumettre à l’ordre établi : Il reste aux militants que nous sommes, de bien prendre en compte tous les éléments de la période, ce qui, au vu de la campagne médiatique, n’est pas simple, pour d’une part ne pas tomber dans les explications médiatisées de la responsabilité individuelle dont le seul objectif réel est de nous faire douter, pour ne plus militer et d’autres part, tout faire aussi, pour empêcher que ce qui nous est présenté comme inexorable ne le soit pas.
L’insoumission n’est pas qu’un mot, c’est, depuis Spartacus, la matérialisation du refus de se soumettre à l’ordre établi.
Fabrice
Communiste-insoumis
Le 27 Mai, 2019
P.S du 29 Mai :
Comme une confirmation de l’analyse, voilà un article qui s’intitule : « Une présidentielle opposerait de nouveau Macron et Le Pen », dont je vous mets ci-après le lien https://fr.news.yahoo.com/une-pr%C3%A9sidentielle-opposerait-nouveau-macron-et-le-pen-061414681.html
Comme le montre cet article, la manipulation de l’opinion en vue de 2022 a déjà commencé et elle n’est pas prête de s’arrêter..
Tout sera fait pour nous imposer à nouveau ce duo, complice du pire. Et je le dis déjà, dans le cadre d’un deuxième tour réplique de 2017, à nouveau je boycotterai l’élection.