RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Vous avez dit "liberté de réunion" ?

1er octobre dans un foyer Sonacotra de Saint-Ouen-l’Aumône (95) : Cheikh Ouma Diallo, résident au foyer et président de la coordination des sans-papiers du Val-d’Oise, reçoit des élus communistes, dont Bernard Calabuig (conseiller général), le maire de Fosses, Alain Lacombe, ainsi qu’Evelyne Gilibert qui milite depuis des années pour la régularisation des sans-papiers dans le Val d’Oise.

La chambre de M. Diallo, comme toutes celles de ce foyer mesure neuf mètres carrés. C’est peu pour recevoir. On demande une salle de réunion, mais celle-ci est refusée par la direction de la Sonacotra : "Pas de politique dans les foyers !". Il ne faudrait tout de même pas que ces gens là puissent s’organiser ou simplement recevoir des élus !

Cheikh Diallo et ses invités s’installent donc autour d’un café dans une cuisine collective du foyer, au deuxième étage.

Papiers !

A 15 heures, le police fait irruption dans la cuisine : contrôle d’identité pour tout le monde ! Raison invoquée par les nombreux policiers alors présents sur les lieux :"L’absence d’autorisation préalable de la tenue de réunion publique". Or, il s’agissait en l’espèce d’une invitation privée de quelques personnes, laquelle ne saurait s’apparenter à un quelconque attroupement ou manifestation. Et n’avait aucun lieu d’être soumise à une autorisation administrative préalable. Aucune convocation, aucun affichage, « juste une visite de courtoisie ». Protestation indignée des personnes présentes, coup de fil à la préfecture, rien n’y fait : les élus présentent leurs papiers. Départ des policiers. Poursuite de la conversation dans la cuisine.

A 18 heures, rebelote ! Même motif, même punition : deuxième intervention de la police, deuxième contrôle d’identité (ils avaient sans doute oublié qui était qui), deuxième série de protestations. Les policiers menacent d’expulser tout le monde par la force : tout le monde finit par rentrer chez soi.

Le contrôle d’identité opéré, à la demande de la direction du foyer, sur les personnes présentes ce jour au foyer n’a pas été motivé par une atteinte à l’ordre public, objectivement constatée, et ce d’autant moins que le contrôle s’est déroulé non pas dans un lieu public, mais au sein du foyer. Celui-ci s’est par ailleurs étendu à des personnes résidant habituellement au foyer, pourtant non présentes, à l’origine, dans la cuisine collective.

On peut se demander si en opérant ainsi, les officiers de police judiciaire n’ont pas entaché les contrôles d’identité ainsi effectués d’une grave irrégularité.
En outre, en menaçant d’expulser par la force les quelques personnes présentes lors de leur seconde intervention, lesquelles encore une fois rendaient visite à Mr Le Président de la coordination des sans-papiers, les services de police ont porté gravement atteinte à leur liberté individuelle d’aller et de venir.

L’avocate des élus, Me Christelle Monconduit, est bien décidée à demander des explications à qui de droit. "Ces contôles rappellent certaines époques où il n’y avait pas de liberté de réunion". C’est le moins qu’on puisse dire. Il faut se méfier de ces moments de l’histoire où l’on nous explique que certaines libertés fondamentales sont inutiles, qu’il vaut mieux les supprimer, pour notre bien, pour notre sécurité... On sait ce que cela donne !

Dans un communiqué, le comité de résidents déclare : "La liberté est la règle, la restriction de police est l’exception (...) Nous appelons tous les citoyens, les démocrates à être vigilants, à condamner de tels agissements car ce sont nos libertés fondamentales qui sont en cause."

URL de cet article 346
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

La traque des lanceurs d’alerte
Stéphanie Gibaud
Préface de Julian Assange Les lanceurs d’alerte défrayent l’actualité depuis une dizaine d’années. Edward Snowden, Chelsea Manning et Julian Assange sont révélateurs des méthodes utilisées pour faire craquer ceux qui ont le courage de parler des dysfonctionnements et des dérives de notre société. Pourtant, ces héros sont devenus des parias. Leur vie est un enfer. Snowden est réfugié en Russie, Assange dans une ambassade, Manning était en prison, Stéphanie Gibaud et bien d’autres sont dans une situation (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La propriété privée nous a rendus si stupides et si bornés qu’un objet n’est nôtre que lorsque nous le possédons.

Karl Marx

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.