RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Syrie : La supercherie de Bruxelles

Coprésidée par l’Union européenne et les Nations unies, la Conférence de Bruxelles II des « faux amis » de la Syrie s’est tenue le 24 et le 25 avril courant. À cette occasion :

« M. Jean-Baptiste Lemoyne [secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères] a annoncé que l’effort français pour les années 2018-2020 s’élèverait à plus d’un milliard d’euros en faveur du peuple syrien et des communautés hôtes : près de 250 millions d’euros de dons et 850 millions d’euros de prêts. Cet engagement inclut le programme de réponse d’urgence de 50 millions d’euros pour la Syrie, annoncé le 16 avril par le président de la République […]

Ces montants permettront de venir en aide à la population syrienne et de créer en Syrie les conditions d’un retour « volontaire », sûr et durable des réfugiés chez eux, le moment venu. Ils doivent également permettre d’accroître la résilience économique des pays qui accueillent des réfugiés, au premier rang desquels la Jordanie et le Liban » [*].

Est-il nécessaire de faire remarquer que la Syrie n’attend pas autant de sacrifices de la part du peuple français, mais demande officiellement que ses gouvernants cessent de soutenir le terrorisme international pour continuer à la saigner, cessent de nourrir la calomnie pour le couvrir, et cessent de lancer leurs missiles à tort et à travers pour le doper ? [NdT].


Au Liban, la conférence de Bruxelles II a été vendue comme un effort de soutien à l’État libanais dans le dossier des Syriens déplacés, mais elle n’a pas tardé à apparaître pour ce qu’elle est : une conférence entre les pays impliqués dans la guerre « sur » la Syrie et leurs institutions financières respectives.

Ses organisateurs ne cachent pas qu’il s’agit d’une tentative de relance du processus de solution politique en Syrie, à condition que cette solution réponde aux prétentions des États participants, menés par les Saoudiens et les Français.

En effet, la question des Syriens déplacés est au cœur de cette conférence et consiste à empêcher leur arrivée en Europe tout en empêchant leur retour en Syrie, à moins qu’un accord politique ne vienne satisfaire les conditions exigées par ses promoteurs ; les représentants des pays d’accueil ayant été invités dans le but de garantir leur adhésion à ce double objectif, en contrepartie du financement nécessaire à l’intégration des déplacés.

Une manœuvre bruxelloise éventée par le communiqué de protestation de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés [HCR] suite au retour « volontaire » de centaines de déplacés syriens, installés au Liban, vers la localité [libérée du terrorisme] de Beit Jinn en Syrie ; retour organisé par la Sûreté générale libanaise en coopération avec les autorités syriennes.

L’implication du gouvernement libanais dans une conférence réunissant les représentants de l’un des axes de la guerre en Syrie contrevient scandaleusement à sa prétendue politique de distanciation. Elle participe à une supercherie politique destinée à fixer les déplacés syriens là où ils sont rendus, contrairement aux hypothétiques efforts de l’État libanais en faveur de leur retour chez eux.

Nasser Kandil

25/04/2018

Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal

Source : Brève / Top News

http://topnews-nasserkandil.com/final/Full_Article.php?id=8464

[*] Syrie - Contribution de la France à la conférence Bruxelles II (Bruxelles, 25 avril 2018)

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/syrie/evenements/actualites-2018/article/syrie-contribution-de-la-france-a-la-conference-bruxelles-ii-bruxelles-25-avril

Nasser Kandil est un homme politique libanais, ancien député, et Rédacteur en chef du quotidien libanais « Al-Binaa ».

URL de cet article 33297
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

La gauche radicale et ses tabous
Aurélien BERNIER
Le constat est douloureux, mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, le Front national réussit bien mieux que le Front de gauche à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche « radicale » qu’à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme ! Tel est le paradoxe analysé dans ce livre. Paralysé par la peur de dire « la même chose que Le Pen », le Front de gauche (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si les lois de Nuremberg étaient appliquées, chaque président des Etats-Unis de l’après-guerre aurait été pendu.

Noam Chomsky

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.