RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Parlons encore de privilégiés

LE PSG : le Pognon Sainte Gangrène

Jadis le football se jouait dans les cours de récré et les prairies verdoyantes des villes et villages. On s’entraînait après le turbin. Les sous ? Ils étaient comptés. Le « staff », comme l’on dit aujourd’hui, totalement bénévole, et en avait même souvent de sa poche... Le maillot, on le lavait à la maison.

Je n’ai été que quelques mois un médiocre arrière-droit de l’équipe junior de l’Union Sportive Bastidienne. L’USB reposait sur le dévouement popu de mordus du cuir, instituteurs, ouvriers du textile. Parmi les joueurs, on trouvait de tout... y compris des « bourrins ». Ils étaient bons, eux, les Taillade, les Rouanet, les Molina, les Ribas... Ils avaient même joué la Gambardella. Au village, les fils de pauvres tapaient dans le ballon et les fils de péseux dans la balle de tennis. Les bourges, çà ne se mélange pas. Le match du dimanche, on en parlait toute la semaine. Contre Mazamet ou Saint-Amans, villes de droite, contre Lavelanet, Cazères, les crampons taclaient souvent bas. Tradition oblige. La lutte des classes passait par les semelles ! Le club était municipal...

Aujourd’hui le foot se joue à la Bourse,au tapis vert. A ceci près qu’une addition de « mercenaires » ne fait pas forcément une équipe, ni des structures, ni un projet sportif, ni un esprit de club.... Comme tout un chacun (panem et circenses, ou reproduction de la force de travail ?), j’ai regardé « le match du siècle » : PSG le qatari contre Real MADRID du président Florentino Pérez, magnat du BTP. Ce président, comme son pote jadis, Santiago Bernabeu, sent le « franquisme pas mort », « héritier » de grandes familles qui s’enrichirent avec le franquisme, et le travail esclave de milliers de prisonniers politiques. Bilan : nouvelle humiliation après la déroute de « la remontada », une correction 6-1 flanquée par le FC Barcelone. Ce soir, Ronaldo : impérial, « salaire » et autres primes, contrats Mercato, faramineux, indécent « tot aquò »... et grand talent.
Le PSG a été livré par des marchands à un fonds « souverain » (faut-il en rire ?) d’investissement qatari, le Qatar Sports Investments. Nom de code de l’opération ? « Oryx ». Une sorte de gazelle à cornes droites. A droite toutes ! Pauvre animal ! L’émir du Qatar a donc acheté en 2011 le PSG pour 69 millions de dollars, (estimé à cent millions) comme j’achète ma baguette tous les matins chez Mimi. Sarkozy, président, avait fait de l’opération un objectif d’affichage politicien. Ils sont comme çà... Ils vendent la France, les Versaillais d’aujourd’hui, et en plus, ils s’en croient honorés. A chacun ses saints. « Collabos » et fiers de l’être les « vendepatrias », les « capitulards ».

Objectif des Qataris ? Gagner coûte que coûte le « siège », « pays hôte du « Mundial » 2022, et avant, remporter la Ligue des Champions pour servir de cache sexe à une pétromonarchie qui ne sent pas que le pétrole, une peu ragoutante monarchie de droit divin (SVP !), accusée en juin dernier, par ses voisines (des modèles d’éthique), l’Arabie Saoudite (bien placée pour savoir), l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, etc. (toutes des démocraties d’appellation contrôlée), accusée (répét.) de financer « le terrorisme »... Tiens, tiens, tiens. C’est du joli. Les Messieurs propres. Doha s’achète une respectabilité. Une société gère le club pour le compte du prince héritier et compte (répét.) sur les bonnes manières et le sourire de l’homme de confiance du prince à Paris, Nasser Al-Khelaïfi. Le prince n’est pas chiche. Il raffole de la pêche au gros ; cette année le surdoué Brésilien Neymar, recruté une fortune, et son papa argentivore, pour le fun, l’image, la comm. En une journée, combien d’années de SMIG ? Ce Neymar est un fabuleux artiste du ballon, et, en coulisses, pas modeste pour deux sous. Aux dents longues. Les sous, les sous, c’est sûr... Il dicte ses quatre volontés : je veux que tu recrutes un tel un tel... Limogez-moi ce basque d’entraîneur... ! Je fais ce qui me passe par les c. dit-on en espagnol. Le PSG est devenu le NSG, le Neymar Saint Germain, la cour du roi... Etre surdoué ne donne pas tous les droits. Mais qu’importent les valeurs ! Vous pouvez devenir comme lui, lance-t-on, mêlant morgue et cynisme, aux gamins de banlieue.

Côté jardin, la monarchie achète à Paris le trop plein d’armes. Macron à peine élu s’y précipita... 28 hélicos MH90 vendus ; et quelques Rafale supplémentaires (plus de 3 millions de dollars). Faut-il vous les envelopper ? L’OTAN a besoin que le Qatar, ce maillon de la chaîne, soit solide. Le reste n’est que mise en scène, esbroufe, poudre aux yeux. Il paraît même que, lorsqu’on est riche, on peut acheter un « Mundial »... !

Et après tout cela, les cheminots seraient des privilégiés...

Jean ORTIZ

URL de cet article 33067
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
CHE, PLUS QUE JAMAIS (ouvrage collectif)
Jean ORTIZ
Recueil d’interventions d’une vingtaine d’auteurs latino-américains et européens réunis à Pau en avril 2007 pour un colloque portant sur l’éthique dans la pratique et la pensée d’Ernesto Che Guevara, une pensée communiste en évolution, en recherche, qui se transforme en transformant, selon les intervenants. Quatrième de couverture On serait tenté d’écrire : enfin un livre sur le Che, sur la pensée et la pratique d’Ernesto Guevara, loin du Che désincarné, vidé d’idéologie, doux rêveur, marchandisé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.