RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

A propos de l’incendie au CHU de la Guadeloupe

Le mardi 28 novembre 2017, vers 14h30, un incendie s’est déclaré dans un local technique du CHU de la Guadeloupe. Cet incendie, singulier parce que évoluant en se consumant tout en dégageant une fumée toxique rendant difficile l’intervention des sapeurs-pompiers et devenant progressivement dangereux pour l’ensemble des services, a fini par être maitrisé vers 22h00.

Entre temps et en conséquence, ordre a été donné par les autorités d’appliquer un plan blanc "inversé" pour répondre à la nécessité d’évacuer l’ensemble des patients et du personnel pour les orienter vers d’autres sites sanitaires de proximité mais aussi vers le CHU de Martinique.

La FSAS-CGTG tient à souligner l’engagement et l’efficacité de l’ensemble du personnel du CHU qui n’a pas démérité dans la gestion de la crise, en étant présent l’après-midi et toute la nuit afin de s’assurer de la mise en sécurité et à la continuité des soins des patients. La FSAS-CGTG tient aussi à féliciter les sapeurs-pompiers du SDIS de Guadeloupe qui ont courageusement affronter les difficultés de cet incendie et ont réussi à le circonscrire. L’intervention rapide et efficace de ces derniers et du personnel du CHU a permis d’éviter le pire.

Mais loin de toutes polémiques, la FSAS-CGTG estime que cet événement met l’accent sur la nécessité de ne pas appliquer, en Guadeloupe, la politique nationale qui conduit à réduire ou mutualiser les moyens structurels - matériels et humains. La FSAS-CGTG rappelle qu’elle s’est toujours prononcée :

  • Pour la construction d’un nouveau CHU répondant aux réalités objectives de la Guadeloupe.
  • Pour la prise en compte du caractère particulier de la Guadeloupe, Archipel à risques multiples : Séismes, volcanisme, cyclone, submersion.
  • Pour la prise en compte de l’évolution de la population et des problématiques sanitaires.
  • Contre les GHT même si, la loi s’imposant, la FSAS-CGTG a préféré trois GHT en lieu et place d’un seul au nom du principe de précaution : "Ne pas mettre nos œufs dans un seul panier".

Répondre à la nécessité n’est pas profiter pour restructurer et soumettre les réponses aux seules exigences économiques, les contraintes géologiques – climatiques et humaines ne doivent-elles pas être prioritaires dans les décisions à venir ?

Le CHU a bénéficié d’un redéploiement rapide sur tous les autres centres hospitaliers et autres Cliniques, mais imaginons un tel événement après un séisme ou pendant un ouragan ?

Notre interrogation n’est ni inopportune ni farfelue car cet événement vient de faire la démonstration, comme nous le disions dans une lettre ouverte à l’ancienne Ministre de la santé -Marisol TOURAINE, en date du 24 Février 2016 : " Rien ne peut être pensé comme en Ile-de-France, ce n’est pas de la spécificité, encore moins une vue de notre esprit, mais la réalité". Ainsi, l’ARS, ayant sa lettre de mission et dans une logique comptable et technocratique, n’a qu’une obsession : faire un GHT unique en Guadeloupe autour du CHU. Si le CHU est une nécessité sanitaire, et personne ne peut dire le contraire en dépit de toutes les critiques faites à l’encontre du personnel, nous ne devons pas nous cacher derrière cette nécessité pour faire évoluer la santé en bloc monolithique.

Heureusement que la maternité du CHBT a pu récupérer des nouveau-nés relevant de la néonatologie de niveau 3, et plus généralement 44 patients dont des pathologies cardiaques (les plus lourds étant orientés vers Fort-de-France). Heureusement que la polyclinique est à deux pas du CHU pour accueillir une partie de sa maternité. Or, nous avons pris coutume de n’entendre que l’argument économique pour fermer ces mêmes structures.

Heureusement qu’une collectivité a investi sur deux halles des sports qui servent d’hôpital de campagne, or la cour des comptes ne cesse de prétendre que les collectivités locales font du gaspillage sur ce genre d’investissement.

Heureusement que l’hôpital local de Capesterre-Belle-Eau a fini par ouvrir les portes de son nouveau siège pour accueillir près d’une cinquantaine de patients, or ce projet a failli être abandonné.

L’émotion passée, la réflexion sur le prochain PRS (Plan Régional de Santé) étant en cours, il serait judicieux pour les responsables (y compris politiques) de se mobiliser sur le dossier sanitaire Guadeloupéen qui mérite une réflexion plus profonde, tenant compte du fait que la zone la plus sécurisée est entre Deshaies et Vieux-habitants (BRGM 2012) et des risques naturels ou non mais divers.

L’ exigence est de faire place à la raison, de tenir compte des remontées des professionnels de la santé et de la réalité de terrain afin d’éviter qu’un tel événement ne tourne au drame par manque de vision politique au profit de l’économie qui est incapable de répondre aux questions humaines stricto sensu.

Le secrétaire général,

Philippe BELAIR

URL de cet article 32622
   
Colombie, derrière le rideau de fumée. Histoire du terrorisme d’Etat
Hernando CALVO OSPINA
L’affaire Ingrid Betancourt et la question des otages ont mis la Colombie sous les feux de l’actualité… Mais, derrière le rideau de fumée médiatique, que se passe-t-il vraiment dans ce pays ? La violence politique, conséquence de l’intransigeance de l’Etat et des énormes inégalités sociales, est au coeur de cet ouvrage, Au fil de l’histoire, l’oligarchie nationale vorace, les Etats-Unis et certaines puissances européennes, avides de soumettre un peuple pour s’emparer de ses immenses (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.