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En Arabie saoudite, on achève bien les défenseurs des droits de l’Homme

Un échec, célébré en grande pompe. Le weekend du 15 septembre dernier, la twitosphère saoudienne triomphe, relayant plus de 300 000 fois, selon la BBC Arabic, un message selon lequel le « mouvement du 15 septembre a failli ». Le mouvement du 15 septembre ? Un appel à manifester lancé par une poignée d'activistes saoudiens, dont certains sont en exil, qui espéraient rassembler leurs compatriotes après la prière du vendredi 15. Leur objectif : dénoncer de manière pacifique la dégradation des conditions de vie, le chômage ou encore le non-respect des droits de l'homme au sein de la pétromonarchie.

Las, l’impressionnant dispositif de sécurité déployé par le régime aura eu raison des velléités protestataires des Saoudiens opposés à la dynastie des Saoud. Les rues sont restées désertes. De fait, il n’y a pas eu de « mouvement » du 15 septembre. De quoi donner du grain à moudre aux zélateurs du régime, le prince Alwalid ben Talal en tête, saluant sur Twitter un jour de protestation transformé en journée « d’amour de la nation ».

Une « campagne de répression » contre les opposants

Est-ce à dire que tout va pour le mieux dans la meilleure des pétromonarchies ? On en est loin. Très loin même : jamais autant qu’aujourd’hui l’Arabie saoudite n’aura montré sa face répressive. A ce titre, les arrestations de dissidents se poursuivent et s’intensifient même. A l’image d’Abdelaziz al-Shubaily et d’Issa al-Hamid, deux Saoudiens fondateurs de l’association Civil and Political Rights (ACPRA), appréhendés au début du mois de septembre.

« C’est un moment sombre pour la liberté d’expression en Arabie saoudite, se désole Samah Hadid, directrice d’Amnesty International pour le Moyen-Orient. Ces deux arrestations ont confirmé nos craintes selon lesquelles le nouveau leadership (impulsé par le prince héritier Mohammed ben Salman) est déterminé à écraser le mouvement des droits de l’homme dans le royaume ».

Les deux opposants sont ainsi menacés de condamnations à de lourdes peines de prison pour avoir appelé à des manifestations ou porté atteinte « à l’image de l’Etat ». Un « crime terroriste », rappellent les autorités saoudiennes, qui ont explicitement encouragé les utilisateurs des réseaux sociaux à dénoncer les messages « extrémistes » relayant les appels du « mouvement du 15 septembre ».

Deux précautions valant mieux qu’une, les forces de sécurité ont procédé à une nouvelle vague d’arrestations à partir du 9 septembre. Dans le viseur du régime, les prédicateurs et les intellectuels. Selon les observateurs, une vingtaine d’opposants auraient ainsi été appréhendés. Autant d’arrestations « politiquement motivées », dénonce l’ONG Human Rights Watch, selon qui on assiste au sein du pays à une inédite « campagne de répression ».

Probable exécution d’un jeune homme : une répression « sans aucune limite »

Une répression qui pourrait prendre le visage d’Abdulkarim al-Hawaj. Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 21 ans, croupit en prison en attendant son exécution, contre laquelle tous les recours ont été épuisés. Mineur au moment des faits qui lui sont reprochés par la justice saoudienne - des manifestations anti-gouvernementales dans la province à majorité chiite de l’Est, en 2012 -, il aurait signé ses aveux sous la torture.

« La répression que mène l’Arabie saoudite semble ne connaître aucune limite, condamne Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International. Sa dernière victime (...) risque d’être exécutée aux mains d’un régime répressif qui se sert de la peine de mort comme d’un outil pour écraser la dissidence ». L’ONG s’inquiète de l’augmentation préoccupante des condamnations à la peine de mort prononcées contre les opposants politiques depuis 2013. En Arabie, plus de 80 personnes auraient été exécutées depuis le début de l’année 2017.

D’autres ont eu plus de chance, si l’on peut dire. C’est le cas du célèbre blogueur Raïf Badawi, engeôlé depuis 2014 et condamné à « seulement » 1 000 coups de fouets. Si la pression internationale lui en a épargné 950, l’opposant paye au prix cher le simple fait d’avoir contesté le régime en place – un acte désormais assimilé au terrorisme et à la trahison, et puni de mort.

Face à la menace, beaucoup choisissent l’exil. Et dénoncent, depuis l’étranger, un régime dont la propagande en matière de droits de l’homme est davantage affaire de communication que de convictions. Se présentant comme un réformateur, le jeune prince Mohammed ben Salman a ainsi lancé le programme « Vision 2030 » : un ambitieux projet d’ouverture économique, sensément appuyé sur une évolution politique plus respectueuse des droits individuels.

Un plan cosmétique, balaie le journal Al-Quds Al-Arabi, selon qui les dernières vagues d’arrestations illustrent « à nouveau le mal qu’ont les autorités saoudiennes à supporter toute forme de liberté d’expression ».

Philippe Nguyen

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Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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