Julian Assange, militant et fondateur de Wikileaks, a écrit une lettre adressée au nouveau roi d’Angleterre Charles III, lui demandant ironiquement de lui rendre visite en prison. L’épouse du journaliste, Stella Morris, a confirmé la requête, qui a été officiellement transmise au monarque. Assange, détenu depuis le printemps 2019 dans la prison de haute sécurité de Belmarsh (au sud-est de Londres), où il lutte contre son extradition vers les États-Unis d’Amérique, souligne à plusieurs reprises dans ses écrits les conditions dégradantes dans lesquelles se trouvent ses prisonniers, évoquant même le suicide tragique d’un codétenu.
À quelques kilomètres de la prison, Charles a été couronné roi le 6 mai 2023, dans la plus traditionnelle et la plus fastueuse des cérémonies. La cérémonie solennelle, qui a duré environ deux heures, s’est déroulée dans l’abbaye de Westminster, puis le cortège royal s’est rendu au palais de Buckingham, où le souverain et son épouse sont retournés avant de saluer la foule depuis le balcon de la famille royale. Tandis que le cérémonial royal, abstrait et « orné de bijoux », est retransmis à la télévision dans le monde entier, M. Assange décrit dans sa lettre une situation inhumaine. Et, ligne après ligne, il désacralise brillamment ce pouvoir qui l’a oublié (en fait a sciemment voulu l’abandonner) derrière les barreaux.
Nous publions la lettre dans son intégralité :
Si Washington veut en découdre avec la Chine, ce n’est pas parce que les Chinois sont opprimés par une abominable dictature et qu’ils rêvent secrètement de connaître le bonheur de vivre à l’américaine, avec fusillades dans les collèges, discrimination raciale, mafias en tout genre et soupes populaires. C’est, tout simplement, parce que ce pays est attaché à sa souveraineté, qu’il est doté d’un système performant, que ses dirigeants en ont fait la première puissance de la planète et que les perspectives de profit de l’oligarchie financière mondialisée dont le quartier général est à Wall Street, dans ces conditions, tendent sérieusement à s’amenuiser au même rythme que l’espoir, pour les Etats-Unis, de préserver une hégémonie vacillante.
« Sous un gouvernement qui emprisonne quiconque injustement, la véritable place pour un homme juste est en prison. »
Vous n’êtes pas de l’espèce des poissons rouges qui auraient oublié que Maduro était condamné naguère par la « communauté internationale » ?
Un citoyen de Montpellier, se croyant dans un pays libre et démocratique, veut, dans les rues, faire entendre la sauvagerie réservée aux Palestiniens. Pas de chance il froisse des tympans et trouble le macadam. Alors le maire et ses flics en font un gibier.
Lors d’une audience au tribunal de première instance de Westminster vendredi matin, la juge de district britannique Vanessa Baraitser a décidé que Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, restera en prison. Ceci, malgré le fait que sa peine d’emprisonnement pour s’être « soustrait à la justice » expire le 22 septembre.