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Voter Mélenchon.

J’adresse ce mot à des amis qui, pensant voter Mélenchon, disent tout à coup que ces récentes prises de position le rendent odieux et ne veulent surtout plus voter pour lui.
Je suppose qu’ils vont s’abstenir car je les vois mal voter Le Pen, Fillon ou Macron. Quoique, chez eux, le vote Le Pen , vote de colère, ne serait pas impossible. D’autant plus que Le Pen a été reçue par Poutine. Et que l’attitude de Mélenchon à l’égard d’Assad et de Poutine est au coeur du débat.

Mélenchon est soutenu par un parti, le PG qui a depuis toujours des positions atlantistes. Pour le PG, Assad est un criminel de guerre et Poutine doit rendre la Crimée.

Que son ex-parti soutienne ces positions, c’est évidemment plus que gênant. Je le méprise pour ça.

Mais que Mélenchon, dans des tweets, nous propose la même soupe, voilà qui m’enrage et je ne suis pas la seule.

Moi aussi , j’aurai pu, comme eux dire : "Je ne voterai pas Mélenchon puisque c’est comme ça !". Et je l’avoue, je l’ai pensé.

Mais la situation est critique si je puis me permettre de l’expliquer.

Grâce à une campagne remarquable, Mélenchon est dans le carré de tête, peut-être candidat du second tour.

Dès que cette situation a été connue , il a été assailli d’attaques.

De son côté, il a choisi, pour ces derniers jours de campagne de ne pas heurter les socialistes qui pourraient voter pour lui. Car il a besoin de ces voix. Voilà pourquoi il a dit chez Ruquier, ce qui m’a exaspérée au possible, qu’il pourrait demander conseil à Montebourg !!Montebourg, le parfait "Young Leader de la French-American Foundation" ! Et voilà qu’il a dit au sujet de l’Europe "qu’il n’entendait pas en sortir", clin d’oeil aux Hamoniens qui réfléchissent plus que ls autres.

Le problème, c’est que ces négociations qui autrefois se passaient en secret, se passent à présent au nez et à la barbe des réseaux sociaux et que ces volcans modernes réagissent au quart de tour.

Mélenchon, comme tous les candidats, sauf les petits qui n’ont aucun enjeu, puisqu’ils ne risquent pas d’être en finale, est obligé de louvoyer.

Certains trouvent que c’est moche. Moi aussi.

Mais j’ai aussi un autre point de vue.

Si ce n’est pas Mélenchon, ce sera qui ?

Pas Asselineau.

Votez pour lui, tant que vous voulez, il reste marginal.

Pas Le Pen, qui fera un score impressionnant mais moins impressionnant que prévu, vu la campagne prodigieuse de Mélenchon qui a aspiré la jeunesse et les révoltés.
Ainsi donc, en disant : "Je ne vote pas Mélenchon", vous votez pour Fillon ou Macron.
Ainsi, tout ce que Mélenchon peut proposer pour le pays n’a aucune importance.
La cantine gratuite pour vos gosses, vous vous en foutez, la sécurité sociale gratuite, au diable, puisqu’il condamne Assad, la survie du monde et des espèces, vous crachez dessus, plus tard, son humanité, c’est de la comédie, attendez celle de Fillon ou Macron et on verra qui joue le mieux.

Il n’y a pas dans la vie de choix sans risques.

Oui, il se peut que Mélenchon soit un futur Tsipras.

Oui, il se peut que quelqu’un aille le voir après son élection et lui dise : "Ou tu te couches ou on te fait péter le métro demain."

Oui.

Mais il y a du moins un moment où avec sa petite aile de papillon, on peut tenter de faire basculer le monde dans un sens qui nous paraît un progrès.

Car Mélenchon, au sujet d’Assad, demande une enquête de l’ONU et ne désigne aucun coupable.

Car Mélenchon, qui rêve d’une Europe des peuples, voilà pourquoi il ne veut pas détruire cette construction, veut sortir des traités qu’appliqueront les admirables Fillon et Macron. Là, du moins, il n’y aura pas de surprise.

On n’a pas tellement le choix. Mais du moins dans ce petit espace, personnellement, c’est en remerciant Mélenchon pour sa campagne et pour l’élan qu’il a insufflé à mon pays que je voterai pour lui .

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1914-1918 La Grande Guerre des Classes
Jacques R. PAUWELS
Dans l’Europe de 1914, le droit de vote universel n’existait pas. Partout, la noblesse et les grands industriels se partageaient le pouvoir. Mais cette élite, restreinte, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir « purifiée » de la guerre, et « grandie » par l’extension territoriale. Et si la Première Guerre mondiale était avant tout la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas initiée dès 1789 ? C’est la thèse (…)
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