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Moment culture : la Compagnie Jolie Môme et Brecht

"L'exception et la règle" de Bertolt Brecht Jusqu'au 22 avril 2017 Théâtre La Belle Etoile 14 rue Saint-Just, 93200 Saint-Denis

Il s’agit d’une troupe, qui a pignon sur rue (et même, disons-le, sur pavé).
Il s’agit d’un auteur, tellement classique et actuel à la fois qu’il est enseigné à l’école (ah ... en fait non, semble-t-il ... mais pourquoi ?)
Il s’agit d’un lieu qui a une histoire de plus de 100 ans, lieu de fêtes, de jeunes, de paroles et de travail.

La troupe, Jolie Môme, est créative et engagée, elle aime écrire ses textes, comme reprendre ceux des autres, les bons, ceux qui traversent les décennies tout en restant actuels. Elle chante, lyrique ou gouailleuse. Elle siffle, rossignol ou signal codé. Elle gratte, bat et souffle tous les instruments.

L’auteur, Bertolt Brecht, nous plonge dans la fiction d’un voyage qui finit mal pour tous les protagonistes dans un premier temps (attention spoiler ! le guide est licencié, le porteur est mort, tué par le marchand accablé de remords) avant de nous faire observer une certaine justice faire son travail de maintien de l’ordre social. Un porteur ne peut que vouloir du mal à son employeur, d’autant plus que celui-ci l’a maltraité. L’état de légitime défense dudit marchand est donc acquis, quelque soient les preuves à décharge apportées. Et même s’il y en a, le comportement d’exception de ce porteur inoffensif justifie amplement les circonstances atténuantes pour que l’ordre reste établi, la règle respectée et le marchand acquitté.

Le choix de mise en scène peut surprendre, en évoquant les codes du cinéma muet, certains acteurs prêtent leur voix aux autres, mais le procédé se fait vite oublier. La Jolie Môme est polymorphe, multiple, partageant et échangeant ses visages et ses voix. Les visages des uns portent les voix des autres (ou l’inverse), nous ramenant à l’époque du cinéma muet, lorsque l’intertitre à l’écran suspendait un instant le jeu de l’acteur.

La soirée à la Belle Etoile était joyeuse, le repas (préparé par des Joli(e)s Mômes) était savoureux et animé, tout comme la rencontre qui a suivi le spectacle.

Ne vous privez pas de ce moment de théâtre revigorant, et de tous les autres spectacles de la Compagnie, des moments de vie à partager pour rester éveillé !

Compagnie Jolie Môme : www.cie-joliemome.org

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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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