RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les Médias font l’impasse sur les révélations sur la guerre en Syrie (The Antimedia)

Quand un magicien vous montre un tour de magie avec sa main droite, il faut toujours observer ce que fait la main gauche. Lors d’un conflit armé, il faut toujours se méfier d’un gouvernement qui bat les tambours de la guerre contre un autre gouvernement ou entité. Posez-vous la question : Pourquoi maintenant, pourquoi cette entité là, et pour quels enjeux ?

Un bon exemple est l’Afrique. Depuis 1998, près de 6 millions de personnes ont été tuées en République Démocratique du Congo en raison de la lutte pour le contrôle des ressources minérales, dont beaucoup sont utilisées dans les téléphones cellulaires à travers le monde. Les grands médias n’en parlent pratiquement pas. En revanche, on nous a dit que la Libye, le pays dont le niveau de vie était le plus élevé de toute l’Afrique, devait être bombardée dans le cadre d’une « intervention humanitaire » pour empêcher un massacre qui allait peut-être, ou peut-être pas, se produire. Bien qu’il y ait des différences de nature évidentes entre ces deux conflits, le fait est que le gouvernement des États-Unis et les médias ont priorisé l’un sur l’autre en fonction de préoccupations géopolitiques.

Par exemple, les courriels de Hillary Clinton confirment que la Libye a été détruite en 2011 non pas par un élan humanitaire, mais en partie parce que l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait l’intention de lier l’approvisionnement en pétrole de la Libye avec ses réserves d’or et de créer une monnaie africaine unifiée, ce qui aurait remis en cause la structure de pouvoir actuelle des marchés financiers.

On peut en dire autant de la Syrie. Comme l’indique AlterNet, les médias ont ignoré un certain nombre de documents gouvernementaux américains et des audios concernant le conflit syrien qui ont été divulgués. Ian Sinclair écrit :

« En discutant des rapports occidentaux sur la guerre en Syrie, le correspondant vétéran du Moyen-Orient, Patrick Cockburn, a récemment noté [texte en français- NdT] que « dans le cas syrien, les nouvelles fabriquées et les reportages unilatéraux ont dominé les informations à un degré probablement jamais vu depuis la Première Guerre mondiale ». Le Professeur Piers Robinson, maître de conférences en politique, société et journalisme politique à l’Université de Sheffield est acquiesce : « Nous devons désormais sérieusement envisager la possibilité que la guerre en Syrie ait connu des niveaux de manipulation et de propagande semblables, sinon plus élevés, que ceux qui se sont produits lors de la Guerre en Irak en 2003. » »

Un bon exemple de fuite qui aurait dû faire la Une de tous les journaux à travers le monde (mais ne l’a pas fait) est l’enregistrement audio de l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry lors d’une réunion avec les groupes d’opposition syriens, en Septembre de l’année dernière. Kerry a admis à ces groupes que les États-Unis savaient que Daesh gagnait du terrain en Syrie, et les États-Unis, à leur tour, espéraient que cela amènerait le président syrien Bashar al-Assad à la table de négociations. Pourtant, en 2014, l’administration Obama avait dit que les États-Unis mèneraient des opérations en Syrie avec l’intention expresse de « faire reculer et de détruire » Daesh – et non pas d’utiliser les groupes terroristes contre le dirigeant du pays qu’ils ont longtemps cherché à renverser.

Néanmoins, selon Kerry, leurs plans concernant Daesh et le gouvernement syrien ont été déjoués par la Russie qui est intervenue ouvertement dans le conflit syrien en 2015 pour soutenir Assad.

En 2012, un rapport de l’agence de renseignement de la Défense US a prédit la montée de Daesh, chose activement encouragée par l’establishment américain. Le rapport indique :

« Si la situation évolue, il existe la possibilité d’établir une principauté salafiste déclarée ou non déclarée dans l’est de la Syrie ... et c’est exactement ce que cherchent les puissances qui soutiennent l’opposition, afin d’isoler le régime syrien »

En octobre 2012, le New York Times a rapporté que :

« Selon des responsables américains et des diplomates du Moyen-Orient, l’essentiel des armes expédiées à la demande de l’Arabie saoudite et du Qatar pour approvisionner les groupes rebelles syriens qui combattent le gouvernement de Bashar al-Assad atterrissent entre les mains de la ligne dure jihadiste islamiste ... »

Encore une fois, les courriels de Hillary Clinton montrent qu’elle savait parfaitement que ces fournitures d’armes bénéficiaient directement à Daesh. Dans un document de l’ancien secrétaire d’Etat, on lit ceci :

« Nous devons utiliser nos moyens diplomatiques et plus traditionnels de renseignement pour faire pression sur les gouvernements du Qatar et de l’Arabie saoudite, qui fournissent un soutien financier et logistique clandestin à Daesh et à d’autres groupes sunnites radicaux de la région ».

Selon le général quatre étoiles Wesley Clark, ancien commandant de l’OTAN, il a officieusement reçu un mémo qui détaille un plan que le Pentagone a adopté peu de temps après le 11 septembre pour renverser les gouvernements de sept pays, dont la Syrie.

Selon d’autres documents publiés par Wikileaks, l’ establishment américain voulait provoquer Assad à réagir de manière exagérée devant la menace d’extrémistes traversant la frontière en Syrie, semblable à ce qui a été fait à la Russie en Afghanistan dans les années 1980. Un rapport divulgué par Wikileaks en décembre 2006, rédigé par William Roebuck, chargé d’affaires à l’ambassade des États-Unis à Damas à l’époque, dit ceci :

« Nous pensons que les faiblesses de Bashar résident dans la façon dont il choisit de réagir face à des enjeux, perçus ou réels, tels que le conflit entre les mesures de réforme économique (aussi limités soient-ils) et les forces corrompues ; la question kurde et la menace potentielle pour le régime de la présence croissante d’extrémistes islamistes. Ce rapport résume notre évaluation de ces vulnérabilités et suggère qu’il peut y avoir des actions, des déclarations et des signaux que le Gouvernement des États-Unis pourrait envoyer, ce qui augmenterait la probabilité que de telles opportunités se présentent. »

Il est également intéressant de noter qu’un rapport secret des services de renseignements a révélé qu’en 1983, les États-Unis ont exhorté Saddam Hussein à entrer en guerre avec Hafez al-Assad, le père d’Assad, pour un simple litige autour d’un oléoduc.

De toute évidence, si les médias traditionnels avaient réellement la volonté de rapporter la vérité sur le conflit syrien, ils présenteraient ces faits plus souvent, au lieu de nous asséner le récit simplifié de « Assad + Russie = mauvais ; Rebelles syriens = bons » qu’ils nous servent depuis 2011.

Cependant, ce n’est que grâce aux médias alternatifs et aux fuites que certains secteurs du public sont au courant de ces éléments, car les médias indépendants ont tendance à les mettre en avant au lieu de simplement les mentionner en passant.

Darius Shahtahmasebi

Traduction "Décodex mon c..." par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

»» http://theantimedia.org/media-refusing-syrian-war-leaks/
URL de cet article 31598
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
TOUS LES MEDIAS SONT-ILS DE DROITE ? Du journalisme par temps d’élection
par Mathias Reymond et Grégory Rzepski pour Acrimed - Couverture de Mat Colloghan Tous les médias sont-ils de droite ? Évidemment, non. Du moins si l’on s’en tient aux orientations politiques qu’ils affichent. Mais justement, qu’ils prescrivent des opinions ou se portent garants du consensus, les médias dominants non seulement se comportent en gardiens du statu quo, mais accentuent les tendances les plus négatives inscrites, plus ou moins en pointillé, dans le mécanisme même de l’élection. Ce sont (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Acheter un journaliste coute moins cher qu’une bonne call-girl, à peine deux cents dollars par mois"

un agent de la CIA en discussion avec Philip Graham, du Washington Post, au sujet de la possibilité et du prix à payer pour trouver des journalistes disposés à travailler pour la CIA. dans "Katherine The Great," par Deborah Davis (New York : Sheridan Square Press, 1991)

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.