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La politique rajeunit les vieillards : Je suis jeune a 84 ans

Sigmund Freud nous parle de la force des mots pour réussir en politique "Les mots faisaient primitivement partie de la magie, et de nos jours encore le mot garde beaucoup de sa puissance de jadis. Avec des mots, un homme peut rendre son semblable heureux ou le pousser au désespoir, et c’est à l’aide de mots que le maître transmet son savoir à ses élèves, qu’un auditeur entraîne ses auditeurs et détermine leurs jugements et décisions. Les mots provoquent des émotions et constituent pour les hommes le moyen général de s’influencer réciproquement."

En mathématiques, on parle de la fonction monotone. Une fonction monotone est une fonction qui a toujours le même effet sur la relation d’ordre. Notre politique suit le chemin d’une fonction monotone. Les conséquences de la pente de cette fonction et la permutation de la relation d’ordre reflètent le domaine des âges sur l’échelle de Noé. Les livres sacrés nous rapportent que le prophète Noé a vécu 950 ans.

Suivant le même raisonnement, Djamel a le même âge qu’Abdelaziz. Abdelaziz est né en 1945. Djamel est né en 1934. Sur l’échelle de Noé, les 11 ans de différence représentent un mois chez Djamel. Le docteur Djamel oublie que le temps impose l’âge et les rides témoignent le passage du temps. Le docteur Djamel est intelligent. Il utilise l’échelle de Noé pour annoncer son âge. Les redresseurs du FLN pensent qu’il n’est pas nécessaire d’interpréter les miracles du FLN. Djamel veut dire qu’il vivait dans une caverne avec les moudjahidines pendant la révolution. Par la violenté divine, les compagnons de la caverne ont subi l’expérience du changement dans le temps mais ils sont restés jeunes après un sommeil de trois siècles dans la grotte. Un chien du FLN raconte cette histoire et nous fait avaler un escargot espagnol.

L’expression "jeunes gens" fut employée deux fois dans le Coran. Une fois pour les compagnons de la caverne et une autre fois pour décrire le prophète Abraham. Les compagnons de la caverne n’étaient des militants dans un parti politique et Abraham n’était pas un chef de parti politique.

Si vous êtes un jeune militant dans un parti politique algérien et vous voulez comprendre le langage des jeunes de quatre-vingts ans sur l’échelle de Noé. Voici un guide de décodage !

Certaines expressions traversent les âges du jargon et des dialectes parlés et changent de sens et de conception dans le temps. Dans votre jeunesse virtuelle quelques expressions peuvent signifier le contraire de ce que vous avez connu dans votre jeunesse réelle. Vous les avez utilisés vous-mêmes mais beaucoup de ces mots sont devenus inappropriés au jargon des rappeurs de ce temps.

Un commentaire sur un réseau social peut causer un déséquilibre dans les esprits quand le décalage dans le temps dépasse dix années. Dans ce décalage la confusion enveloppe la politique et les choses se mélangent.

La viande du vison américain n’est plus étrange aux marchés politiques algériens. Elle retrouve une place dans la sauce politique algérienne. En langage Boussaâdi, le z’viti politique est un mélange de tout. Le piment dans ce mélange masque le gout des ingrédients. Le peuple ne fait plus la distinction entre la viande d’un cheval, d’un chien ou d’un cochon. En politique improvisée, une écurie peut être habitée par un cochon. Un chenil peut bien être utilisé pour un cheval. C’est ainsi que le chien se trouve forcement dans une porcherie et le vison américain dans un préfabriqué à Sidi Yahya.

La parole joue un rôle important dans la vie politique. Elle différencie un politicien d’un animal. Un chien aboie pour exprimer sa colère. Un bon politicien adoucit sa colère politique par un discours calme et convaincant. Chez les H’myanes de Sebdou, on dit à celui qui mange et parle politique en même temps « heureusement que tu n’as pas deux bouches ». Cette expression signifie que la bouche est un tunnel où s’exécute un passage à deux sens : la nourriture vers l’intérieur et les mots vers l’extérieur. Le milieu intérieur reçoit la nourriture et la transforme en déchets. Ces déchets retournent à l’extérieur. Le monde extérieur reçoit les mots qui le déçoivent et les déchets qui le dévalorisent. Mieux vaut être clair sur les rôles des deux sorties quand la politique est mise sous les feux des caméras et les appareils aux lumières invisibles.

Les politiciens ont passé un temps fou à nous répéter une politique dans une langue qu’ils ne maîtrisaient pas. La parole politique est un acte de communication compliqué. Elle constitue une spécialité dans les instituts de science politique. La parole politique a un sens dans un contexte donné. Elle figure un sujet exprimé dans un temps bien précis. Elle décrit un objet traité pour un destinataire réel ou fictif dans un espace donné. La parole politique a besoin d’un moyen qui la transmet. La presse, la radio et l’image.

Quand des élus, bien élus, poursuivent une idée politique, les mots sont là pour leur servir. Une idée politique est bien exprimée quand le vocabulaire est riche et sélectionné. La parole est au service du politique. On peut l’utiliser pour le bien comme pour le mal. Une parole politique ne peut pas sortir de son contexte quand elle est prononcée. Les mots d’un discours politique valables aujourd’hui peuvent être nuisibles demain. Bruno Tessarech explique ce principe : « ce ne sont ni les hommes, ni les passions, encore moins les idées qui mènent le monde. Mais les mots, rien que les mots ».

Chez nous, les mots ont fait grand scandale lorsque si Amar a prononcé un discours parsemé de mots bizarres contre des personnes politiques de haut niveau. Amar voulait jouer le rôle de Louis XVI au cœur tendre. Il envisageait de faire démolir le Grand Châtelet. Ses mots ont démoli Amar. Pauvre Amar ! Les mots lui ont couté une place dans Khabarkane. Khabarkane est un village où habitent les politiciens du cachot et l’oubliette. Khabarkane, c’est notre Grand Chatelet.

Les mots de nos pensées et de nos bouleversements émotionnels sont notre bien le plus cher. L’armature d’un dialogue politique incontestable suppose le respect des mots utilisés dans le discours politique. Chaque image du mieux vivre, chaque action de bienêtre, chaque désir au développement s’exprime dans un discours politique propre, avec des mots précis pour le faire vivre et le communiquer. Les paroles politiques sont ce que les gouvernants sont. S’il y avait un seul Amar au FLN, la politique serait autre.

Amar est parti pour Khabarkane. Khabarkoun est un petit village. C’est le village de l’oubliette historique. Djamel est venu de Khabarkoun pour le remplacer. Khabarkoun est un endroit situé entre Khabarkane et la Moravia péruvienne. Les narrateurs de l’oubliette nous disent que Mohamed Boudiaf, Elwatani, était titulaire de la carte n°1 du Front de libération. Les jeunes militants du FLN sont curieux. Ils veulent savoir les numéros de carte du FLN de Si Djamel et ses prédécesseurs.

Si Djamel parle de l’odeur du sac qui pollue la politique du FLN mais il garde dans le secret absolu le numéro de sa carte. Il a juré de désinfecter le FLN de cette odeur. Il l’a dit dans une phrase claire : « Fini le temps de la chkara. Je ne veux pas sentir son odeur ». Si Djamel promet que les candidatures aux prochaines législatives auront comme conditions obligatoires : la vertu et le mérite. Fini les relations fantoches entre copains. Les relations de Sidi et ould Sidi n’auront aucune valeur. Si Djamel reconnait que la "chkara" a sali le parti de la libération. L’argent sale, ce fléau qui a pollué la classe politique et les élections en Algérie ces dernières années. Il reconnait aussi que sac poubelle a fait son apparition dans le dictionnaire du FLN, avec l’arrivée d’Abdelaziz à la tête du parti. S’il dit vrai et donne ses preuves, il mérite un bon point. Il affirme qu’il est jeune et qu’il peut mener une bataille d’Alger dans un sac poubelle.

Après une suite de plat bien garnis de couleuvres, de boas et des petits serpents, Si Djamel annonce sa nouvelle fonction. Il faut qu’Aziz sache irrémédiablement que le patron du vieux parti, c’est Si Djamel.

Si Djamel parle allemand. Je lui dis : « Ich danke ihnen Si Djamal ». La jeunesse à quatre-vingts ans a besoin d’une force jeune entre 30 et 40 ans. En conclusion : sur l’échelle de Noé la classe politicienne est jeune et nos jeunes sortants des facultés de science politique sont des bébés.

Si Djamel, Si Larbi et Si Bensaleh sont tous jeunes et le temps givre dans leurs esprits. L’homme de la rue pose deux questions aux jeunes de quatre-vingts ans « Avez-vous côtoyé des jeunes de moins de 25 ans ? Osez-vous nous dire que vous comprenez tous leurs propos ? ». J’ai peur de dire : « Le peuple doit attendre quatre mois sur l’échelle de Noé pour espérer à un changement réel en Algérie ».

»» http://www.lematindz.net/news/22262...
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« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, (…)
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