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Intervention de Cuba à l’ONU, le 26 Octobre 2016 (Texte intégral)

Intervention de Bruno Rodríguez Parrilla, Ministre des Relations Extérieures de Cuba, avant le vote du projet de résolution : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d’Amérique », à l’Assemblée Générale des Nations Unies, New York, le 26 octobre 2016

 

Monsieur le Président ;

Messieurs les représentants permanents ;

Mesdames et messieurs,

Presque deux années se sont écoulées depuis que le président des États-Unis a annoncé qu’il était disposé à recourir à ses facultés exécutives et à travailler avec le Congrès de son pays pour que celui-ci lève le blocus imposé à Cuba.

Durant cette période, les trois combattants antiterroristes cubains sont rentrés dans notre pays, Cuba a été radiée de la liste injustifiable du département d’État sur les États qui parrainent censément le terrorisme, les relations diplomatiques ont été rétablies entre nos deux pays et les ambassades respectives ont été rouvertes dans les capitales, le président Obama, le secrétaire d’État et d’autres membres de l’administration ont visité Cuba, ainsi que des dizaines de sénateurs, de représentants et de personnalités de nombreux secteurs.

Des progrès ont été enregistrés en ce qui concerne le dialogue et la coopération sur des thèmes d’intérêt commun, et une douzaine d’accords rapportant des bénéfices réciproques ont été signés.

Les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils s’abstiendraient sur le vote de ce projet de résolution.

Il n’en reste pas moins que le blocus économique, commercial et financier se maintient, cause des préjudices au peuple cubain et entrave le développement économique de notre pays.

Compte tenu de sa nature extraterritoriale, il lèse aussi directement les intérêts de tous les États membres des Nations Unies.

Le président des États-Unis et d’autres hauts fonctionnaires l’ont qualifié de périmé, d’incapable de faire progresser les intérêts de leur pays, de fiasco, d’insensé, d’invivable, de fardeau sur les citoyens, de préjudiciable au peuple cubain et de facteur d’isolement pour les États-Unis : bref, selon eux, ce blocus doit être levé.

Les États-Unis ont mis vingt-quatre ans à rectifier leur vote solitaire dans cette salle. Vingt-quatre ans, comme l’a dit l’ambassadrice Samantha Power, d’isolement et d’échec. Mais derrière ce qui vient de se passer, il y a cinquante-huit années de résistance héroïque de notre peuple. Je pense en ce moment-ci à mon peuple, à Fidel et à Raúl, aux jeunes Cubains héritiers de cette longue et glorieuse lutte.

Certains m’ont demandé : pourquoi présenter à nouveau cette résolution à l’Assemblée générale ? On ne saurait absolument pas sous-estimer le puissant message politique et moral que cette Assemblée envoie aux peuples du monde. La vérité finit toujours pour se frayer un passage. La justice finit toujours par s’imposer. L’abstention que viennent d’annoncer les États-Unis constitue assurément un pas en avant vers l’amélioration future des relations entre notre deux pays. Je sais gré à l’ambassadrice Samantha Power de son intervention et de ses efforts.

Et pourtant, la plupart des réglementations exécutives et des lois qui le sous-tendent sont toujours en vigueur, et les agences gouvernementales les appliquent dans toute leur rigueur.

Tout en reconnaissant que les mesures exécutives adoptées par l’administration étasunienne sont des pas dans la bonne direction, nous disons que leur effet et leur portée sont très limités.

Celles qui concernent les télécommunications poursuivent – il est regrettable de devoir le dire – des visées ouvertement politiques et sont marquées du sceau de l’ingérence, mais elles prouvent en tout cas que le président des États-Unis dispose de vastes facultés pour, s’il le voulait, autoriser des opérations commerciales, des crédits privés et des investissements dans notre économie.

Les mesures relatives aux opérations commerciales avec de petites entreprises privées, dont les motivations politiques – il est de nouveau regrettable de devoir le dire – sont tout aussi clairement affichées, ne fonctionneront pas à une échelle appréciable tant qu’on ne tiendra pas compte de l’organisation économique et des structures du commerce extérieur de Cuba. Mais elles prouvent aussi, néanmoins, qu’il serait possible de faire des progrès dans le domaine du commerce, même au cas où les lois du blocus ne seraient pas modifiées.

Des porte-parole étasuniens ont affirmé que le système cubain entravait l’application de ces mesures. Ils savent que c’est faux. C’est le blocus dans son ensemble qui surdétermine la réalité actuelle.

Il est de notoriété publique que le président étasunien dispose de vastes prérogatives exécutives qu’il n’a pourtant pas employées autant qu’il le pourrait pour modifier substantiellement le blocus et alléger ses retombées humanitaires et économiques.

Le changement annoncé signifie-t-il qu’il les utilisera avec décision ?

Voilà à peine douze jours, les départements du Trésor et du Commerce ont annoncé de nouvelles mesures qui, bien que constructives, sont très limitées dans leur portée. La plupart visent à amplifier des transactions déjà autorisées et favorisent les États-Unis plutôt que Cuba et le peuple cubain.

Il y a du sympathique en tout cas dans ces mesures : désormais, les Étatsuniens qui reçoivent l’autorisation de leur gouvernement de visiter Cuba ou qui voyagent dans d’autres pays pourront acheter et ramener à titre d’effets personnels des produits cubains sans limitations de valeur, dont du rhum et des cigares. Mais les exportations de ces produits cubains aux États-Unis restent interdites. Pourquoi ?

Les nouvelles mesures ne permettent pas non plus, sans autorisations spécifiques, les investissements étasuniens dans notre pays ; pas question non plus de sociétés mixtes ni de crédits, même pas pour la production de produits pharmaceutiques de la biotechnologie cubaine dont la commercialisation et la distribution aux USA viennent pourtant d’être autorisées – et nous nous en félicitons – une fois qu’ils auront reçu l’autorisation de l’Agence des aliments et des médicaments (FDA).

Aucune amplification des exportations étasuniennes à Cuba, au-delà des ventes limitées déjà autorisés et qui excluent les secteurs clefs de l’économie cubaine ; aucune annonce de nouvelles modifications dans le domaine financier, de sorte que les banques cubaines n’ont toujours pas le droit d’ouvrir des comptes correspondants dans des institutions financières étasuniennes.

De son côté, le Congrès des États-Unis n’a adopté aucune des vingt amendements ou initiatives législatives qui, avec l’appui des deux partis, proposent d’éliminer quelques restrictions du blocus ou la totalité de cette politique. Au contraire, plus de cinquante initiatives législatives ont été présentées pour durcir des aspects fondamentaux du blocus, empêcher le président d’approuver de nouvelles mesures exécutives ou de mettre en œuvre celles qui ont été déjà été adoptées. On ne connaît par ailleurs aucun effort concret de l’administration dans ce sens.

Il faut donc juger les choses par les faits. Ce qu’il y a d’important et de concret, c’est le démantèlement du blocus, plus que les discours, les déclarations de presse, voire le vote d’une délégation dans cette salle. Il faut, je le répète, juger les choses par les faits.

Monsieur le Président,

Les préjudices humains infligés par le blocus sont incalculables. Il n’existe aucune famille cubaine ni aucun secteur du pays qui n’en souffre les effets : santé, éducation, alimentation, services, prix des produits, salaires et pensions.

Les conditions discriminatoires et onéreuses de pair avec les effets dissuasifs du blocus restreignent nos achats d’aliments et l’acquisition sur le marché étasunien de médicaments, de réactifs, de pièces détachées pour équipements, d’instruments médicaux et autres.

Ainsi, la société étasunienne Medtronic n’a pas voulu tout récemment, du fait des restrictions du blocus, passer de contrats avec des entreprises cubaines concernant la vente d’équipements de stimulation cérébrale profonde qui serviraient au traitement de patients cubains atteints du mal de Parkinson et d’autres troubles neurologiques.

La multinationale SIGMA-ALDRICH n’a pas non plus fourni des moyens de protection et des produits chimiques et biotechnologiques que lui demandait l’entreprise cubaine FARMACUBA pour produire certains médicaments dans notre pays.

En mai dernier, la Nuclear Regulatory Commission des USA a fait savoir à la filiale de la société allemande Eckert and Ziegler dans ce pays qu’elle ne l’autorisait pas à fournir à la société néerlandaise Philips une source de calibrage pour un équipement médical acheté en 2013par l’Institution d’oncologie de Cuba, ce qui porte préjudice à un service vital pour les cancéreux.

Le 26 septembre dernier, le fournisseur italien d’équipements médicaux EMILDUE a fait savoir à l’entreprise cubaine MEDICUBA que la société étasunienne Boston Scientific Corporation (BSC) refusait de lui vendre un générateur de radiofréquences de la marque COSMAN pour le diagnostic du cancer.

Le blocus touche aussi les intérêts des Étatsuniens eux-mêmes qui pourraient profiter de différents services à Cuba, dont ceux de santé.

Je remercie l’ambassadrice Samantha Power de son évocation émue – que je partage – du cas emblématique, symbolique, du docteur Félix Báez Sarría, exemple de tout ce qu’il est possible de faire quand prévaut la coopération internationale.

Mais je ne saurais toutefois passer sous silence qu’à l’époque tragique de l’épidémie à virus Ébola en Afrique de l’Ouest, l’aide médicale cubaine a été entravée par le refus de la Standard Chartered Bank, de Grande-Bretagne, de faire des virements entre l’Organisation mondiale de la santé et les brigades de médecins cubains dont faisait partie le docteur Báez Sarría et qui risquaient leur vie au contact direct des patients, car, même dans ces circonstances extrêmes, il lui fallait obtenir des autorisations directes du département du Trésor. La filiale de cette banque en Ouganda vient de fermer les comptes personnels des travailleurs de la santé cubains et la filiale de la Barclays Bank, elle aussi britannique, les empêche de faire des virements à Cuba.

Il en est de même pour les coopérants cubains du secteur éducatif dans d’autres pays.

Ce sont là des exemples qui prouvent toute la complexité de la réalité existant entre les États-Unis et Cuba. Mais l’approche qui vient d’être annoncée est assurément encourageante. Les États-Unis ayant modifié leur vote, on pourrait se demander : ces pratiques vont-elles dès lors cesser ?

En août dernier, il a été impossible de faire les virements associés aux services de la mère et de l’enfant et aux services ophtalmologiques prêtés en Algérie à cause du refus des banques correspondantes, la Commerzbanz d’Allemagne et la KBC Bank de Belgique.

Par leur ignoble programme de « Parole » visant le personnel médical cubain travaillant dans d’autres pays, les États-Unis s’efforcent d’empêcher cette coopération et de priver, aussi bien ces pays que Cuba, de ressources humaines hautement qualifiées indispensables.

Le mois dernier, des banques du Pakistan ont refusé d’ouvrir une lettre de crédit demandée par une société de ce pays pour pouvoir acheter cent mille vaccins cubains contre l’hépatite B sous prétexte que Cuba est un pays frappé par les sanctions des États-Unis.

Les Étasuniens n’ont toujours pas le droit de se rendre librement à Cuba, ce qui viole leurs droits et libertés civils, même si l’administration a assoupli les conditions de voyages des seules douze catégories autorisées légalement.

Un Étasunien qui a voyagé à Cuba avec plusieurs amis est menacé d’une amende de cent mille dollars.

Le blocus reste une violation massive, flagrante et systématique des droits humains de tous les Cubains et de toutes les Cubains, et figure comme un acte de génocide aux termes de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, de 1948. Il entrave notre coopération internationale de nature humanitaire.

Les dommages économiques directs provoqués par le blocus se sont chiffrés, d’avril 2015 à mars 2016, à 4 680 000 000 de dollars à prix courants, calculés d’une manière rigoureuse et plutôt prudente.

Les dommages totaux causés par cette politique génocidaire vieille de presque soixante ans se montent à 753 688 000 000 de dollars, compte tenu de la dépréciation de l’or ; à prix courants, ils équivalent à plus de 125 milliards de dollars.

Le blocus constitue le principal obstacle au développement économique et social de notre peuple.

Il constitue une violation du droit international, de la Charte des Nations Unies et de la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, signée par les chefs d’État ou de gouvernement de notre région en janvier 2014. Son extraterritorialité renforce son essence, qui est une violation du droit international.

Qui peut contester ces affirmations ? Il suffit de lire les textes légaux.

Nous nous sommes félicités que le département étasunien du Trésor ait autorisé mon pays, en mars dernier, à utiliser le dollar dans ses transactions internationales. Néanmoins, à ce jour, Cuba n’a pu faire ni dépôts ni paiements en liquides dans cette monnaie, parce que les amendes infligées dans le cadre du blocus ont des effets intimidants sur les banques et que les fermetures d’opérations, les suppressions de comptes en banque cubains à l’étranger, les dénis d’octroi de crédits et les refus de virements vers ou depuis Cuba se sont aggravés dans des pays tiers.

Quand on tente d’accéder depuis Cuba au site web de Norton, une division de la société Symantec, qui prête des services de prévention et d’élimination de logiciels malicieux, on voit apparaître l’annonce suivante : « Conformément aux lois des USA, nous n’avons pas le droit de répondre à votre demande. »

Bien d’autres sites répondent que « le client n’est pas autorisé à obtenir l’adresse d’un site internet depuis ce serveur » ou, tout simplement, « accès dénié ».

D’autres motifs, en sus du blocus, déterminent nos difficultés économiques : ordre économique international injuste, crise mondiale, déformations historiques et faiblesses structurelles inhérentes au sous-développement, forte dépendance d’envers les importations d’énergie et d’aliments, effets des changements climatiques et des catastrophes naturelles, et, enfin, nous ne le cachons absolument pas, nos propres erreurs. Peuple et gouvernement se battent d’arrache-pied pour surmonter cette réalité.

Monsieur le Président,

Le 16 avril 2016, le président Raúl Castro Ruz a affirmé : « Nous sommes décidés à mener un dialogue respectueux et à construire un nouveau type de relations avec les États-Unis, d’un genre qui n’ont jamais existé entre nos deux pays, parce que nous sommes convaincus que cela ne peut être que mutuellement avantageux. »

Le 17 septembre, voilà quelques jours, il a réaffirmé : « Nous ratifions notre volonté d’avoir des relations de coexistence civilisée avec les États-Unis, mais nous ne renoncerons pour autant à aucun de nos principes, ni ne ferons des concessions en matière de souveraineté et d’indépendance. »

Au fil de l’histoire, le gouvernement étasunien s’est proposé d’abord d’annexer Cuba, puis, à défaut, de la dominer. Au triomphe de la Révolution, il s’est attaché à « provoquer la désillusion et le désenchantement de la population par l’insatisfaction économique et les pénuries…, en refusant à Cuba de l’argent et des livraisons afin de faire chuter les salaires nominaux et réels et de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ».

La Directive de politique présidentielle, publiée le 14 octobre, tout en affirmant que le gouvernement étasunien « reconnaît la souveraineté et l’autodétermination de Cuba » et que « c’est au peuple cubain qu’il incombe de prendre ses propres décisions sur son avenir », n’occulte pourtant pas, sous son langage fallacieux, que l’intention du gouvernement étasunien est de perturber l’ordre constitutionnel cubain et de fomenter des changements dans le système économique, politique, social et culturel de Cuba, ainsi que de poursuivre des programmes marqués au sceau de l’ingérence et répondant aux intérêts des États-Unis et dans lesquels il cherche à impliquer différents secteurs de la société cubaine.

Le président Obama affirme dans cette Directive ne pas chercher « un changement de régime à Cuba », mais il avoue toutefois : « Nous… aiderons la société civile qui émerge largement à Cuba, et encouragerons des partenaires et des acteurs non gouvernementaux à se joindre à nous pour prôner des réformes. Tout en nous engageant à continuer d’aider les activistes démocratiques, comme nous le faisons dans le monde entier, nous interviendrons aussi auprès de leaders communautaires, de blogueurs, d’activistes et d’autres leaders en questions sociales qui pourraient contribuer à un dialogue interne à Cuba sur la participation citoyenne. »

Il affirme aussi qu’il maintiendra « nos programmes en faveur de la démocratie et de radiodiffusion et de télévision, tout en protégeant nos intérêts et nos actifs, telle la station navale dans la baie de Guantánamo ». Il souligne : « Le gouvernement des États-Unis n’a pas l’intention de modifier le traité de bail en cours et d’autres accords en rapport avec la station navale de la baie de Guantánamo ».

Son administration a affirmé lors de la présentation de la Directive : « Nous ne pouvons pas croiser les doigts sans nous impliquer en attendant que Cuba change. »

La Directive, pour sa part, que Cuba « reste en défaut de paiement envers le gouvernement des États-Unis au sujet des dettes bilatérales contractées avant la révolution cubaine ».

Les États-Unis prétendraient-ils par hasard que la Révolution cubaine paie les dettes de la dictature sanguinaire de Fulgencio Batista ?

L’administration Obama devrait comprendre que nous sommes désormais libres, justement parce que nous nous sommes libérés de l’impérialisme étasunien et de sa dictature en 1959.

Quand, le 19 mai 2002, George W. Bush a émis l’ « Initiative pour une Cuba nouvelle » qui prétendait conditionner un assouplissement des prohibitions en vigueur au sujet des voyages et du commerce à des changements politiques et économiques internes, huit millions de Cubains lui ont répondu le 26 juin en signant la Loi de réforme constitutionnelle qui proclame l’irréversibilité du socialisme à Cuba.

Il serait bon de reconnaître une fois pour toutes que les changements à Cuba relèvent de la souveraineté exclusive des Cubains et que Cuba est un pays vraiment indépendant. Et elle l’est parce qu’elle a conquis toute seule son indépendance et qu’elle a su et qu’elle saura la défendre au prix des plus grands sacrifices et malgré les plus grands risques.

Il serait temps de comprendre que notre peuple a conquis le pouvoir, qu’il s’est « autonomisé » par lui-même et qu’il exerce jour après jour le pouvoir souverain, le pouvoir populaire. C’est bien pour cela que nous sommes ici, ce matin !

Nous sommes fiers de notre histoire et de notre culture qui sont notre trésor le plus précieux. Nous n’oublierons jamais notre passé, car c’est là la manière de ne plus jamais y retourner. Nous avons déjà décidé notre chemin vers l’avenir, nous savons qu’il est long et difficile, mais nous ne nous en écarterons pas par naïveté, pour écouter le chant des sirènes ou par erreur. Aucune force au monde ne pourra nous y contraindre.

Nous avons converti en réalité de nombreux rêves, les nôtres et ceux d’autres peuples. Nous sommes hantés de rêves encore à concrétiser, mais ce sont nos rêves à nous. Nous n’avons pas besoin de chimères étrangères à notre culture et à notre histoire.

C’est par les jeunes et pour eux que la Révolution cubaine s’est faite et continue de se faire jour après jour. Les jeunes Cubains, tout en ressemblant à leur époque, sont aussi patriotes et anti-impérialistes que leurs parents et leurs grands-parents.

Nous défendrons nos valeurs et nos symboles à nous que nous irons enrichissant, mais ils seront toujours cubains. Nous ne les troquerons pas pour d’autres qui ne le sont pas.

Nous nous battrons pour édifier une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable. Nous ne retournerons pas au capitalisme.

Comme l’a dit le leader historique de la Révolution, Fidel Castro Ruz, le 19 avril dernier : « Nous perfectionnerons ce qu’il faut perfectionner, fort de notre loyauté éclatante et de notre unité, à l’image de Martí, de Maceo et de Gómez, en une marche irrésistible. »

Monsieur le Président ;

Chers représentants permanents ;

Chers délégués,

La levée du blocus constitue le facteur clef qui conditionne la normalisation progressive de nos relations avec les États-Unis et qui donnera du sens, de la profondeur et de la solidité à ce qui a été fait à ce jour.

Le blocus est injuste, inhumain, immoral et illégal, et il doit être levé unilatéralement et inconditionnellement.

Le changement de vote que l’ambassadrice Samantha Power vient d’annoncer est un signal prometteur. Nous espérons qu’il se reflétera dans la réalité.

Nous savons profondément gré aux gouvernements, aux peuples, aux parlements, aux forces politiques et aux mouvements sociaux, aux représentants de la société civile, aux organisations internationales et régionales qui ont contribué année après année, par leur voix ou par leur vote, à justifier la justesse et l’urgence de notre réclamation : la levée du blocus.

Nous remercions aussi le peuple étasunien pour son appui croissant à ce noble propos.

Je vous remercie.

Traduction J-F Bonaldi, la Havane

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Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
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