RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Ni Clinton, ni Trump

Au fur et à mesure que s’approche la date des élections aux États-Unis, la crainte de l’élection de Donald Trump est de plus en plus palpable. Une peur justifiée par les propos du candidat républicain qui propose entre autres d’expulser et de ne plus accueillir de musulmans sur le sol américain ou encore d’ériger un mur le long de la frontière mexicaine afin d’empêcher l’arrivée de latinos-américains clandestins. Un mur qui serait construit aux frais du Mexique selon les dires de Trump. Ces seuls propos peuvent laisser imaginer le pire pour un pays qui nous a déjà habitué au pire.

Or, si tout le monde sera d’accord – pour une fois – à ce sujet, les avis concernant l’autre prétendante à la Maison blanche, divergent. Ainsi pour beaucoup Clinton est le rempart au populisme de Trump, tandis que pour d’autres elle n’est ni plus ni moins qu’une candidate pro-système. De mon point de vue Clinton n’est pas pire que Trump, mais elle est presque aussi dangereuse.

Ceux qui pensent que l’arrivée au pouvoir d’Hillary Clinton serait bénéfique pour les Etats-Unis et pour le reste du monde, se trompent de toute évidence, tout comme ceux qui pensent que celle de Trump en serait une bonne. Mais faut-il rappeler les dévastes et les ravages de la politique extérieure de Clinton en Libye ou en Syrie ? Cette politique qui a consisté, et qui consiste toujours, à armer et à financer des groupes terroristes prétendus « démocratiques et modérés ». Peut-être d’ailleurs que sur ce sujet, Donald Trump a choisi la voix de la raison, puisqu’il a clairement exprimé son refus d’intervenir et sa volonté de mener une politique plus isolationniste. Pour le reste, ces propos racistes anti-musulmans, anti-noirs, et plus généralement contre tous les immigrés font froid dans le dos.

Malgré tout il est assez amusant de remarquer que, comme d’ordinaire, les principaux médias nous montrent ce qu’ils veulent qu’on écoute. Ainsi, si l’accent est mis sur ses propos nauséabonds- ce qui certes suffit amplement à détester le personnage – les médias oublient de nous évoquer les autres points du programme de Trump, à croire qu’il n’aurait pour seul programme le mur à la frontière américano-mexicaine. Ainsi rien n’est dit sur son refus de baisser les allocations, ou bien son projet de réindustrialisation des Etats-Unis et notamment dans les régions où les travailleurs ont été le plus durement touchés. Ces aspects du programme du candidat républicain peuvent ainsi expliquer pourquoi, malgré son racisme avéré, Trump est autant populaire parmi les classes moyennes qui sont fortement touchées par la crise. A ce propos il convient de lire l’article paru dans le Monde diplomatique d’Octobre 2016 : « les Etats-Unis tentés par le risque » .

A l’inverse Hillary Clinton est, dans la plupart des cas, présentée sous un aspect positif, érigée en défenseur des minorités et des droits de l’Hommes, alors même que son programme économique et social est profondément dangereux pour le peuple étasunien. Outre sa politique étrangère d’ingérence, sa vision de l’économie a ainsi déjà fait ses preuves d’incompétences et d’inefficacité. Ainsi, alors que des millions d’américains vivent sous le seuil de pauvreté, Clinton propose une baisse toujours plus accrue des dépenses publiques ce qui n’aura pour conséquences que d’amplifier cette situation au lieu de la résoudre comme c’est aujourd’hui le cas en Europe.

C’est pour cette raison qu’à mon sens la candidature de Bernie Sanders (voir : La surprise Bernie Sanders) aurait été une réelle chance pour le peuple étasunien et un réel espoir. D’une part d’un point de vue démocratique, cela aurait évité une nouvelle fois un affrontement entre deux candidats pro-système. Et même si Trump réfute ce terme et s’érige en candidat anti-système, sa fortune personnelle parle pour lui. D’autre part pour ses idées révolutionnaires, en tout cas révolutionnaires pour les Etats-Unis. Mais qu’importe puisque le système, finalement si peu démocratique, en a décidé autrement.

Le peuple des EU a ainsi un choix à faire, celui d’une rupture raciste incarnée par Trump ou celui de la continuité d’une politique ultralibérale et impérialiste caractérisée par Clinton. Dans les deux cas cette situation pourrait conduire au pire, pour le reste du monde et pour les Etats-Unis eux mêmes, puisqu’il n’est pratiquement pas envisageable d’avoir recours à un « vote utile » afin de désigner le candidat qui, à défaut d’être le meilleur, serait le moins pire.

Ce qui est certains en revanche, c’est que la politique d’Obama pendant ses deux mandats consécutifs aura grandement contribué à l’arrivée de cette situation. L’action d’Obama aura ainsi été globalement mauvaise, voire néfaste, en dépit des discours et des bonnes paroles. Outre un appauvrissement de la société américaine, un chômage accru, ou encore la non tenue d’un grand nombre de promesses, il se sera caractérisé par une politique extérieure agressive, fondée sur le non respect d’Etats souverains, d’ingérence et de déstabilisation, tout comme l’avait fait son prédécesseur Bush. Il y a eu la Syrie, la Libye, mais également le Soudan, l’Iran, le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur, et plus récemment le Brésil. C’est à dire toutes les Nations s’opposant de près ou de loin à l’unilatéralisme et au leadership américain.

La question cubaine

Par rapport à Cuba,et malgré ses appels à une normalisations des relations, la situation n’a guère changé pour le peuple cubain. Certes il y a eu la réouverture d’ambassades, certes en apparence les relations sont rétablies, certes Obama s’est rendu à Cuba. Et puis ? La réalité, elle, est bien différente. Washington continue toujours de financer des groupes d’oppositions cubains et n’a pas renoncé à voir le socialisme cubain s’effondrer. De fait, le blocus économique, mis en place en 1962, est toujours en vigueur et continue d’asphyxier l’économie cubaine. De même que la prison de Guantànamo, lieu où se pratiquent régulièrement la torture et les violations des droits de l’Homme n’a toujours pas été fermée. Ainsi, non seulement les Etats-Unis violent les lois internationales en pratiquant la torture mais de plus la présence américaine sur le sol cubain constitue une violation d’un territoire appartenant à un Etat souverain. Que dirait-on si un autre pays possédait une prison, où sont régulièrement commises des exactions contre les prisonniers, en France ?

A propos de Cuba, et pour en revenir au sujet initial, Trump s’est là encore distingué en affirmant vouloir libérer le pays de l’oppression communiste. Une preuve de plus de son ignorance, de sa naïveté et de sa dangerosité. Comme Clinton il semble que Trump soit partisan d’une vision du monde héritée de la guerre froide, celle qui constituerait à ériger les Etats-Unis en modèle de justice, de démocratie et de droits de l’Homme contre le communisme. Fidel Castro, le leader historique de la Révolution cubaine, en a d’ailleurs profité pour signaler que Trump s’était « disqualifié » lors du premier débat.

Ni Clinton, ni Trump

De notre canapé, loin de la réalité politique étasunienne, il est ainsi facile de juger et d’émettre des commentaires à propos de ces élections. Et il est certain, en tant que non étasunien, qu’il est beaucoup plus aisé – même si c’est effectivement le cas – d’affirmer que ni Clinton ni Trump ne seront une bonne solution puisque de fait nous n’aurons pas ce difficile choix à faire. Pourtant, les grands électeurs américains, chargés du vote, auront une lourde responsabilité, et en raison du poids des Etats-Unis dans la géopolitique mondiale, ce vote ne concernera pas seulement le peuple américain, mais tout le reste du monde.

»» https://republiquesocialeblog.wordpress.com/2016/10/11/ni-clinton-ni-trump/
URL de cet article 31007
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

LA CRISE, QUELLES CRISES ?
Eric TOUSSAINT, Damien MILLET
Les médias et les économistes de la tendance dominante donnent généralement à propos d’un phénomène aussi profond qu’une crise des explications partielles, partiales et biaisées. Cette vision teintée de myopie caractérise tout ce qui touche aux questions économiques. Damien Millet et Eric Toussaint en spécialistes de l’endettement lèvent le voile sur les racines profondes et durables du déséquilibre économique qui caractérise toute la vie sociale. En 2007-2008 a éclaté la crise financière internationale (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La convention qui rédigea la Constitution des Etats-Unis était composée de 55 membres. Une majorité d’entre eux étaient des avocats - pas un seul fermier, ouvrier ou paysan. 40 possédaient du Revolutionary Scrip [monnaie émise pour contrer la monnaie coloniale]. 14 étaient des spéculateurs de terrains. 24 étaient des prêteurs. 11 étaient des marchands. 15 possédaient des esclaves. Ils ont crée une Constitution qui protège les droits de propriété, pas les droits de l’homme.

Senateur Richard Pettigrew - "Plutocratie Triomphante" (1922)

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.