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C’est désormais clair : Hillary Clinton est la candidate de la guerre (Consortium News)

Daniel Lazare

L’élite politico-médiatique des Etats-Unis n’autorise que la version propagandiste du conflit syrien – chose que Hillary Clinton a totalement assumé dans ses commentaires belligérants lors du deuxième débat présidentiel,

Au cas où il y aurait eu encore quelques doutes, Hillary Clinton les a balayés lors de son deuxième débat avec Donald Trump. Un vote pour elle est un vote non seulement pour la guerre, mais la guerre au nom d’Al-Qaeda.

Ceci apparaît clairement dans sa réponse à la question péniblement orientée de la journaliste Martha Raddatz, de ABC, au sujet du conflit syrien. Raddatz s’est longuement étendue sur les centaines de morts provoqués par les jumeaux maléfiques, Bachar al-Assad et Poutine, réussissant même à mentionner au passage l’Holocauste, pour faire bonne mesure. Clinton s’est engouffrée dans la brèche :

« Eh bien, la situation en Syrie est catastrophique et chaque jour qui passe nous voyons les résultats du régime - de Assad en partenariat avec les Iraniens au sol et les Russes dans les airs - bombardant des lieux, notamment à Alep, où il y a encore des centaines des milliers de personnes, probablement environ 250.000, et où il y a un effort déterminé par la force aérienne russe pour détruire Alep afin d’éliminer les derniers rebelles syriens qui résistent encore au régime d’Assad. »

« La Russie n’a pas prêté attention à Daesh. Ils ne sont intéressés qu’au maintien d’Assad au pouvoir. Donc, moi, quand j’étais secrétaire d’Etat, j’ai préconisé, et je le préconise encore aujourd’hui, une zone d’exclusion aérienne et des zones de sécurité... Mais je tiens à souligner que ce qui est en jeu ici est l’ambition et l’agressivité de la Russie. La Russie a décidé de tout miser sur la Syrie, et ils ont également décidé qui ils veulent voir devenir président des États-Unis, et ce n’est pas moi. Je me suis dressée devant la Russie, devant Poutine et d’autres, et je le ferai encore en tant que Présidente. »

Ce fut une performance étonnante, même pour un débat présidentiel. On a rarement vu autant de mensonges et d’inexactitudes entassés dans une seule déclaration de deux minutes.

Par où commencer ? Commençons par ceci : il n’y a pas 250.000 personnes à Alep, mais environ 1,75 millions, et seulement une petite partie d’entre eux vivent dans une enclave contrôlée par les rebelles dans l’est de la ville. Malgré l’affirmation de Clinton que la Russie tente de « détruire Alep, » la majorité de la ville parvient à survivre plutôt paisiblement malgré les « canons de l’enfer » des rebelles qui lancent à intervalles régulières des bombes à gaz explosifs dans des zones contrôlées par le gouvernement.

« Une des choses les plus frappantes à Alep, » a écrit Declan Walsh, journaliste du New York Times, en mai dernier, « est de voir combien la ville semble fonctionner relativement normalement. Une grande partie de la périphérie a été réduite à des décombres. Mais dans le centre-ville, je voyais des gens dans la rue, un trafic fluide, des hôtels et des cafés remplis de clients, et les universités et les écoles ouverts pour les étudiants. »

Ce qui n’est pas le cas dans l’autre partie de la ville, tenue par les rebelles. Juan Cole décrit la zone comme « un bidonville bombardé, » une ville fantôme avec une population peut-être aussi faible que « quelques dizaines de milliers. » La vie sous les rebelles est « misérable », poursuit-il. « Certains quartiers sont contrôlés par Al-Qaeda, d’autres par la ligne dure Salafi Jihadi « Hommes libres de Syrie » (Ahrar al-Sham), certains par des milices de, principalement, les Frères musulmans. »

La vérité sur les Rebelles

Bien que Clinton semble considérer de tels éléments comme de vaillants combattants de la liberté, un porte-parole du Département de la Défense des Etats-Unis a confirmé en avril dernier qu’al-Nosra, la filiale d’al-Qaeda qui s’est rebaptisée récemment Jabhat Fateh al-Sham, ou Front de Conquête de la Syrie, contrôlait la zone d’une main ferme. « C’est principalement al-Nosra qui contrôle Alep », a déclaré le colonel Steve Warren lors d’une conférence de presse.

Lorsque le secrétaire d’Etat John Kerry a essayé de persuader les forces rebelles « modérés » de rompre leurs liens avec al-Nosra pendant le bref cessez-le-feu le mois dernier, le Wall Street Journal a rapporté que certaines des plus importantes factions ont répondu par « un retournement d’alliance » et en se rapprochant encore plus d’al-Qaeda. En d’autres termes, Kerry s’est vu répondre par un bras d’honneur.

Les personnes que Clinton soutient sont donc les mêmes forces qui ont fait tomber le World Trade Center il y a 15 ans, tuant près de 3000 personnes et déclenchant une guerre mondiale contre le terrorisme qui a permis à Al-Qaeda de métastaser à travers la moitié du globe, y compris via son groupe affilié, l’Etat Islamique ou Daesh.

L’affirmation selon laquelle « la Russie n’a pas prêté attention à Daesh » fut tout aussi bizarre. Lorsque Daesh a convergé sur Palmyre, dans le centre de la Syrie, en mai 2015, les États-Unis ont retenu leurs bombardiers, alors que les combattants de Daesh auraient fait des cibles parfaites lorsqu’ils ont traversé des kilomètres de désert. Pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas attaqué Daesh pour les empêcher de mettre la main sur les antiquités de Palmyre ?

Le New York Times explique : « Les frappes aériennes contre les militants de l’État islamique dans et autour de Palmyra seraient probablement bénéfiques pour les forces du président Bachar al-Assad. Jusqu’à présent, les frappes aériennes menées par les États-Unis en Syrie ont surtout été effectuées sur des zones éloignées des zones contrôlées par le gouvernement, afin d’éviter de donner l’impression d’aider un dirigeant dont l’éviction a été demandée par le président Obama. »

En d’autres termes, les États-Unis ont permis à Daesh de prendre un des sites archéologiques les plus riches du Moyen-Orient, alors même qu’ils auraient pu les arrêter dans leur élan. A comparer avec les frappes aériennes russes – les plus violentes, en fait, depuis l’entrée en guerre de Moscou au mois de septembre 2015 - qui ont permis aux forces syriennes de reprendre la ville au mois de mars suivant.

L’idée que la Russie ne se soucie pas de Daesh constitue un renversement de la réalité. En outre, lorsque les avions américains ont tué le mois dernier au moins 62 soldats du gouvernement à l’extérieur de la ville de Deir Ezzor assiégée par Daesh, Daesh en a profité pour lancer une offensive quelques minutes après la fin du bombardement.

Ainsi, en s’abstenant d’agir à Palmyre mais en se déchaînant à Deir Ezzor, Washington - par inadvertance ou non – permet à Daesh d’avancer, puis s’offusque lorsque quelqu’un proteste. L’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations-Unies, Samantha Power, lorsque la Russie a eu le culot de convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, a répondu : « Même selon les normes de la Russie, la pirouette de ce soir, un coup rempli de moralisme et de démagogie, est particulièrement cynique et hypocrite. »

Les mots étaient choquantes non seulement parce que des dizaines de personnes étaient mortes, mais aussi parce que Power défendait un raid qui s’était produit sur le territoire syrien en violation flagrante du droit international, alors que le gouvernement souverain de la Syrie avait demandé l’assistance de la Russie, et s’est opposé à la violation de son territoire par les États-Unis et leurs alliés. Cela signifie que la coalition des Etats-Unis n’a pas le droit, en vertu du droit international, d’intervenir en Syrie.

Une Escalade Dangereuse

Quant à la « zone d’exclusion aérienne » que Clinton a invoquée, le général Martin E. Dempsey, président des Chefs d’Etat Major, a mis en garde au début de 2012 que cela signifierait la mobilisation de jusqu’à 70.000 soldats américains pour neutraliser le vaste système anti-aérien syrien - et ça c’était avant que la Russie ne décide de renforcer les défenses de la Syrie en installant des missiles sophistiqués S-300 et S-400. Une « zone d’exclusion aérienne » constituerait également un acte de guerre où les États-Unis pourraient tirer sur les forces syriennes, mais aussi sur les forces russes et iraniennes. Le résultat serait une vaste escalade.

Enfin, le dénigrement systématique de la Russie par Clinton montre à quel point sa vision du monde est devenue belliqueuse. Si Trump fut le premier lors d’un débat présidentiel à menacer son rival de prison, Clinton a été la première à accuser son adversaire d’être un agent d’une puissance étrangère hostile.

Pourtant, les efforts de Clinton pour blâmer la Russie de la débâcle en Syrie n’ont aucun sens. Après tout, la Russie n’est entrée en guerre qu’en septembre 2015, soit plus de quatre ans après que le sang ait commencé à couler. Plutôt que d’ambition et d’agressivité, il est clair que les visées Russes sont beaucoup plus pragmatiques. Le président russe Vladimir Poutine sait trop bien que si Assad tombe, ce sera une répétition de la victoire des talibans en Afghanistan en 1996, mais à une échelle beaucoup plus grande.

Comme Alastair Crooke, un diplomate et vétéran du renseignement militaire britannique, observait à la fin de 2015, Poutine voit la Syrie comme « la véritable ligne de front de la Russie » :

« La Russie rappelle comment, après la guerre en Afghanistan, un islam radical de type wahhabite s’est étendu de l’Afghanistan jusqu’en Asie centrale. La Russie rappelle également comment la CIA et l’Arabie Saoudite ont enflammé et utilisé l’insurrection tchétchène pour affaiblir la Russie. …

« Mais aussi, le président Poutine partage la perception de beaucoup dans la région que l’Amérique et ses alliés ne sont pas sérieux au sujet de vaincre Daesh. En sentant que l’Occident était sur le point d’être convaincu par la Turquie d’établir une zone d’exclusion aérienne - qui aurait fini comme en Libye, dans le chaos - Poutine a joué son joker : il est entré en guerre contre le « terrorisme », bloqué le projet de la Turquie de « re-Ottomaniser » le nord de la Syrie, et défié l’Occident de se joindre à lui dans cette entreprise »

L’idée était de forcer les États-Unis à mener une véritable guerre contre les salafistes violents qui menaçaient la Russie à travers son ventre mou. Si tel est le cas, l’initiative n’a pas produit l’effet escompté car elle n’a réussi qu’à provoquer la colère de l’establishment intransigeant de la politique étrangère à Washington, et qui sera sans doute furieux si les rebelles à l’est d’Alep sont vaincus.

Trump dans le brouillard

Trump, en homme d’affaires stupide qu’il est, semblait perdu dans son propre brouillard. Une ou deux fois, cependant, il semblait avoir une vague idée des enjeux. « Maintenant, elle joue aux durs », a-t-il dit de Clinton :

« Elle joue aux durs contre Poutine et Assad. Elle parle en faveur des rebelles. Elle ne sait même pas qui sont les rebelles. Vous savez, chaque fois que nous soutenus des rebelles, que ce soit en Irak ou ailleurs, nous armons des gens. Et vous savez ce qui se passe ? Ils finissent par être pires que ceux qu’ils renversent. Regardez ce qu’elle a fait en Libye avec Kadhafi. Kadhafi a été éliminé. C’est la pagaille. Et soi-dit en passant, Daesh contrôle une bonne partie de leur pétrole. Je suis sûr que vous en avez entendu parler. Ce fut un désastre. Le fait est que pratiquement tout ce qu’elle a fait a été une erreur et un désastre »

Le commentaire de Trump était correct, plus ou moins. Soit Clinton ne sait pas qui sont les rebelles, soit elle est tellement obnubilée par sa haine pour Poutine et Assad qu’elle s’en fiche.

Trump a eu raison aussi en disant que les rebelles se révèlent être souvent pires que les hommes forts qu’ils renversent. Dans la vraie vie, Mouammar Kadhafi était un guignol grotesque. Mais par rapport à certains coupeurs de têtes salafistes qui ont rempli le vide du pouvoir en Libye, il paraît, rétrospectivement, plus comme un Desmond Tutu.

La même chose peut être dite d’Assad. Il est sans doute plus proche d’un Michael Corleone syrien, mais pour avoir réussi à survivre à cinq années de massacres par les Etats-Unis-Turquie-Arabie-Saoudite - et en comparaison avec les fanatiques barbares d’Al-Qaeda et Daesh - il serait plutôt un Nelson Mandela.

En tout état de cause, Hillary Clinton a clairement annoncé la couleur. Un vote pour elle est un vote pour une guerre considérablement élargie au Moyen-Orient et une confrontation, probablement militaire, ailleurs avec la Russie. Aussi mauvaise que soit la situation en Syrie, dans quelques mois elle pourrait être bien pire. Ne dites pas que vous n’étiez pas prévenus.

Daniel Lazare

Traduction "à choisir, je préfère un raciste à un assassin" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

EN COMPLEMENT

"Dans un mail divulgué par WikiLeaks, Hillary Clinton assure que l’Arabie saoudite finance l’Etat islamique" http://www.itele.fr/monde/video/dans-un-mail-divulgue-par-wikileaks-hillary-clinton-assure-que-larabie-saoudite-finance-letat-islamique-171430 (curieusement, iTele omet dans son titre de mentionner le Qatar...)

 https://consortiumnews.com/2016/10/10/hillary-clinton-candidate-of-war/

COMMENTAIRES  

11/10/2016 08:26 par vagabond

Reste l’espoir que sa maladie l’emporte en enfer avant qu’elle ne transforme ce qui reste du monde en enfer.
Cette femme est folle, ses rires hystériques me donnent froid au dos.
Si jamais, elle ne peut assurer sa fonction qui la remplacera ?vaga

11/10/2016 10:57 par aldamir

Hillary comme Trump sont de simples marionnettes que le Pouvoir Financier dirige et utilise pour donner le change au peuple américain sur le déroulement d’une élection pseudo démocratique et libre ,que le peuple n’en maîtrise aucune décision ou volonté et est contraint de s’y souscrire dans un spectacle féérique de joutes truquées. Il ne manque que le défilé des Pom Pom Girls. En France on suit le même chemin bien que le procédé soit différent.

11/10/2016 14:55 par Louise de Bretagne

Vraiment elle ne manquent pas d’air la yan-kee spécialiste du complot d’état, la première a se plaindre des autres qu’elle a d’abord provoqués et elle n’est pas contente d’être giflés à son tour, elle oublie seulement que ; qui sème le vent récolte la tempête..!

11/10/2016 18:19 par DVA

Cela serait dommage que Trump ne l’emporte pas...Avec lui , toutes les contradictions du système éclateraient plus vite et une forme de révolution US changerait vraiment les USA ..En attendant, les russes acculés ne vont plus rien làcher.La confrontation indirectes sur des théâtres d’opérations différents ( Ukraine, Syrie...) vont s’intensifier sans aller jusqu’au nucléaire...et puis...On verra

11/10/2016 19:38 par ozerfil

Et JM Ayrault qui dit la préférer pour ses positions intransigeantes (sous-entendu guerrières...) envers la Russie en Syrie : au fou !!

Je vais sérieusement finir par croire qu’emportés par leur incapacité à résoudre les crises du Monde, dont ils ont pourtant TOUS les leviers capitalistes en main, les occidentaux ont choisi l’ahurissante option de la guerre mondiale...

11/10/2016 21:18 par Palamède Singouin

@DVA

Cela serait dommage que Trump ne l’emporte pas...Avec lui , toutes les contradictions du système éclateraient plus vite

Ce raisonnement pourrait aussi bien s’appliquer à la France en remplaçant Trump par Le Pen, non ?

11/10/2016 21:20 par macno

D’accord, mais à moitié, avec aldamir : « Hillary comme Trump sont de simples « marionnettes » ».
Les Républicains soutiennent Killary car ils ont très certainement prise sur elle, et donc elle n’aura pas plus de pouvoirs que n’en a eu Obama, c’est dire....Faut donc pas s’affoler !
Trump serait une marionnette de lui-même que ce ne serait pas étonnant : "Trump sabote-t-il volontairement sa campagne ?"
http://lesakerfrancophone.fr/trump-sabote-t-il-volontairement-sa-campagne
Hé, hé ! Cette analyse tient la route...
Mais le risque est grand qu’il soit élu et qu’il continue ses...bêtises et que surtout, il se prenne au sérieux !
Je n’arrive plus à retrouver un article (du Saker) mais disons qu’il expliquait en gros qu’il y avait de grosses frictions dans "l’État Profond américain" entre la Finance (Wall Street) et les Acteurs Économiques de l’Économie réelle, ces derniers en ayant plus qu’assez de la désertification industrielle des USA, des délocalisations, des guerres et du gouffre qui risquait de s’ouvrir devant eux. Le dollar même bien cuisiné, ça ne se mange pas. Trump entre ses élucubrations, dans ses moments de clair-voyance ne dit pas autre chose en déclarant vouloir rapatrier les usines "at home"...
Qui détiendra les ficelles de la marionnette qui va être élue ? Telle est LA question ?...
À mon avis, ce seront les Acteurs Économiques qui joueront les manipulateurs, et si Killary est élue, elle aura tellement de ficelles emmêlées sur elle qu’elle pourra à la rigueur faire office de première Dame, guère plus.

11/10/2016 22:02 par vagabond

Oui La France cherche à s’attaquer au russe. Je n’ai pas compris à quoi elle joue ?
A la grenouille qui se croit plus grande qu’un ours ?
Mais où donc le peuple français ?

12/10/2016 09:00 par cunégonde godot

palamède singouin :
@DVA

Cela serait dommage que Trump ne l’emporte pas...Avec lui , toutes les contradictions du système éclateraient plus vite

Ce raisonnement pourrait aussi bien s’appliquer à la France en remplaçant Trump par Le Pen, non ?

Ça y est ! L’épouvantail à moineaux "antifachisse" ressort du placard. Pour la réélection du génie "socialiste" Hollande, sans doute...

12/10/2016 09:48 par cunégonde godot

macno :
D’accord, mais à moitié, avec aldamir : « Hillary comme Trump sont de simples « marionnettes » ».
Les Républicains soutiennent Killary car ils ont très certainement prise sur elle, et donc elle n’aura pas plus de pouvoirs que n’en a eu Obama, c’est dire....Faut donc pas s’affoler !
Trump serait une marionnette de lui-même que ce ne serait pas étonnant : "Trump sabote-t-il volontairement sa campagne ?"
http://lesakerfrancophone.fr/trump-sabote-t-il-volontairement-sa-campagne
Hé, hé ! Cette analyse tient la route...
Mais le risque est grand qu’il soit élu et qu’il continue ses...bêtises et que surtout, il se prenne au sérieux !
Je n’arrive plus à retrouver un article (du Saker) mais disons qu’il expliquait en gros qu’il y avait de grosses frictions dans "l’État Profond américain" entre la Finance (Wall Street) et les Acteurs Économiques de l’Économie réelle, ces derniers en ayant plus qu’assez de la désertification industrielle des USA, des délocalisations, des guerres et du gouffre qui risquait de s’ouvrir devant eux. Le dollar même bien cuisiné, ça ne se mange pas. Trump entre ses élucubrations, dans ses moments de clair-voyance ne dit pas autre chose en déclarant vouloir rapatrier les usines "at home"...
Qui détiendra les ficelles de la marionnette qui va être élue ? Telle est LA question ?...
À mon avis, ce seront les Acteurs Économiques qui joueront les manipulateurs, et si Killary est élue, elle aura tellement de ficelles emmêlées sur elle qu’elle pourra à la rigueur faire office de première Dame, guère plus.

Je trouve proprement scandaleux vos commentaires, macno.
Qui in fine dédouanent sans le dire explicitement la politique fondamentalement néo-conservatrice et impérialiste de l’ "immense humaniste" Obama, pas seulement une marionnette, loin s’en faut. C’est curieux comme les "démocrates" américains sont toujours considérés avec mansuétude, irresponsables et comme par enchantement ne faisant pas partie de l’ "Etat profond" (sic), au contraire des dirigeants "républicains" américains, considérés eux comme entièrement responsables de leurs actes (et constituant organiquement en quelque sorte "l’Etat profond", élément de langage devenu tarte à la crème des penseurs "progressistes" aujourd’hui). Des "démocrates" qui font pourtant la même politique, sinon pis...
Quand un candidat américain dit qu’il veut rapatrier l’industrie aux Etats-Unis, cela implique une politique radicalement (le mot est pesé) différente de celle de Mme Clinton, qui toute "démocrate" qu’elle puisse être est la vraie, l’authentique candidate de la finance américaine, européenne (qu’il faut "sauver") et asiatique. C’est pourquoi M. Trump est couvert de crachats en permanence – ce qui n’en fait pas un petit saint pour autant évidemment...

12/10/2016 14:33 par Palamède Singouin

@ Cunégonde

Ça y est ! L’épouvantail à moineaux "antifachisse" ressort du placard. Pour la réélection du génie "socialiste" Hollande, sans doute...

Caramba...Encore raté !!!

Pas plus que je ne l’ai fait pour arbitrer entre Chirac et Jean-Marie, je ne me déplacerais pour arbitrer entre Hollande (ou Valls, ou Sarko ou Juppé...) et Marine. Par contre, en cas d’élection de celle-ci, la crise politique déclenchée dès le lendemain de l’élection risque d’ébranler encore plus surement que les projets de réforme constitutionnelle de Mélenchon des institutions politiques complétement vermoulues.

Pourriez vous arrêter de prêter aux uns et aux autres des propos qu’ils n’ont jamais tenus ou des intentions dont vous ignorez tout ?

12/10/2016 19:21 par François

Je ne suis pas du tout d’accord pour faire le parallèle entre Trump et Lepen. Trump est définitivement un candidat que le système craint, à tord ou à raison... Personne cez les dominants n’a peur de Lepen.
Craignent t’ils plus Trump ou Sanders, la question ne se pose plus maintenant que Sanders est out.
Clinton est définitivement leur candidate. En France, Lepen est également une candidate qui ne remettra jamais en cause la position des dominants. Quand on analyse leurs choix de vote à l’assemblée et l’attitude conciliante des médias envers le fn, il n’y a aucun doute la dessus.

Personne ne sait réellement si Trump fera ce qu’il souhaite en cas d’élection, pour le meilleur (ré-industrialisation de son pays, bras d’honneur au FMI, dialogue avec Poutine) et pour le pire, mais il est certain que le doute plane, autant pour ceux qui ont peur de son racisme et de son sexisme que pour ceux qui ont peur de le voir casser le jouet des dominants.
Je pense que Trump est un choix terrible, mais c’est celui qui offre l’espoir de nous préserver du pire. Voter Clinton, c’est remettre une pièce dans la machine qui nous amène inexorablement vers ce même "pire".
Ce qui est le plus à vomir dans la politique de Hollande, c’est de très loin sont adhésions aux pires méthodes atlantistes. Voir son ministre des affaires étrangère parler de crimes de guerre en Syrie alors que nous avons détruit la Libye, que les yankees ont détruit l’irak

13/10/2016 07:55 par cunégonde godot

Pour l’instant, le "candidat de la guerre" c’est M. Obama, entre autres choses champion de tir au drone comme d’autres le sont au pigeon. Mme Clinton, élue, ne ferait que prolonger les guerres (et non pas la guerre) que mène M. Obama depuis huit ans, comme tous ceux qui l’ont précédé. Les guerres que mènent en permanence les Etats-Unis ne sont pas seulement "militaires", elles sont d’abord et plus encore économiques et culturelles. Ex. : la guerre du TTIP, mais aussi celle, fondamentale, de l’emprise culturelle, du contrôle des esprits, le cinéma, la rock music pour les "rebelles" de 17 à 77 ans, le droitdel’hommisme, l’européisme, le réchauffisme, le communautarisme, le relativisme esthétique, le spontanéisme, le commerce de la foi sous toutes ses formes, etc.

13/10/2016 09:18 par macno

@ cunégonde godot. « Je trouve proprement scandaleux vos commentaires »
Moi par contre je trouve très rigolo que vous soyez "scandalisée" par un commentaire (le mien), venant de vous, ce n’est pas banal.
« En résumé, le Pentagone est fondamentalement en train de poursuivre sa propre petite guerre en Syrie en baratinant Obama quand ça lui chante. »
C’était un extrait d’un article (et il y en a plein d’autres dans le même style) qui en dit long sur qui possède véritablement les clefs du Pouvoir, et ce n’est certainement pas Obama. Mais serait-ce la concierge ?...
http://lesakerfrancophone.fr/guerre-us-furtive-en-syrie-il-duce-le-capo-du-pentagone-fait-la-loi
Le simple fait que les néocons américains (Démocrates & Républicains, là on est d’accord) soutiennent ouvertement "Killary" est significatif de ce qui se passe au niveau de "l’État Profond Américain"...Pas certain du tout qu’un autre "État Profond" soit en accord avec ces options pour le moins impérialistes et préférerait plutôt revenir sur des bases plus économiques, quitte à, en cas d’élection de "Killary", la mettre hors d’état de "nuire" en la contrôlant. C’était le sens de l’article...que j’avais précisé, n’avoir pas retrouvé.

13/10/2016 17:55 par D. Vanhove

Pour ceux qui suivent un peu la politique US, cet article ne révèle rien de bien neuf... Oui, H.Clinton est bien la candidate pro-guerre(s), son passé en témoigne... et ses multiples déclarations également. Donc, aucun doute là-dessus... Et oui, D. Trump est atypique, et profère des énormités... tant à propos des femmes que de tout ceux qui ne sont pas de teint clair... D’accord aussi, sur ce point...

Tout le monde paraît donc d’accord pour dire qu’il y a là le choix entre la peste et le choléra... ok, on a compris !

N’étant pas citoyen américain, en ce qui me concerne, dvt une telle alternative, je me dis que si nos gouvernements européens, et si nos médias à la solde de l’oligarchie préfèrent la candidate Clinton, j’opterais dès lors pour le candidat opposé à ce consensus... sans conviction, sans doute, et par dépit... Mais voir et entendre à longueur d’infos que Trump serait le mauvais et Clinton serait la bonne, m’inspire juste le réflexe inverse... Tout en sachant que nous pouvons émettre tous les avis que l’on veut, nous n’avons aucun pouvoir ni aucune prise sur les résultats de ces élections et en subirons les conséquences, dans un cas comme dans l’autre...

13/10/2016 23:25 par Feufollet

Le réflexe D.Vanhove que je connais aussi, est bien à propos
Il semble que ce réflexe de rejet des outrances médiatiques du système
Ait joué également dans le vote du Brexit
Et qu’il s’inscrit dans le prochain vote américain
L’électorat commence à vomir les merdias-système indigestes
Dépasser un certain point d’outrance mensongère, les médias se discréditent d’elles-mêmes
Renforçant bien malgré elles l’opinion inverse

13/10/2016 23:27 par Jean cendent

Les élections US envahissent tous les écrans même sur LGS, suis-je sous l’emprise culturelle et le contrôle de l’empire du mal : le vrai, les USA.
Demain en 2017 les élections FR envahiront tous les écrans même sur LGS, serai-je sous l’emprise culturelle et le contrôle de l’empire du bien : le vrai, la France.

Et si après-demain il n’y avait plus de chefs à élire, ouh là et pourquoi pas Le Grand Soir, pendant que tu y es…Que pourrions-nous faire, regarder, écouter sur tous les écrans … de la Musette Musique pour les « Bretelles » de 77 ans à 177 ans et roulez jeunesse, mais pas que quand même …Ben ! Non, tout le reste aussi.

14/10/2016 08:07 par vagabond

Counterpunch explique très bien la situation de l’empire. Dommage que l’US de base ne le lit pas.

14/10/2016 12:50 par Palamède Singouin

voir et entendre à longueur d’infos que Trump serait le mauvais et Clinton serait la bonne

C’est simplement que là, on est même plus dans le domaine de la politique mais dans celui de "l’entertainment" comme ils disent là bas. Il y a le "Bon", le "Méchant". Le Bon doit gagner parce qu’il est...BON, comme les USA, et le MECHANT, en plus d’être méchant, est ridicule, bête, moche...comme dans un western (vous dirait Cunégonde) de série Z. Tout ceci n’est pas très Rock n’ Roll (ne vous dirait pas Cunégonde)...La réalité est que dans le cadre des institutions US (où le Président a en fait beaucoup moins de pouvoir que le monarque républicain Français), il est difficile de croire qu’un milliardaire New-Yorkais soit un plus grand danger pour le système que l’héritière d’une PME familiale, châtelaine de Montretout (Marine Le Pen), déguisée en parti politique.
Dans tous les cas, avec les USA le pire est quasiment certain (Hiroshima, Corée, Viet-Nam, Irak...).
r

14/10/2016 13:02 par cunégonde godot

Le choix entre « la peste et le choléra » est-il pertinent ?
Non, à mon avis. On ne peut mettre dos à dos Trump et Clinton. Il y a bel et bien une différence entre eux qui correspond grosso modo à celle existant chez les conservateurs, au Royaume-Uni et en Europe en général, entre les pro-Brexit et et les anti-Brexit, mais aussi dans le "camp" auto-désigné progressiste. Une cassure de plus en plus profonde entre l’idéologie euro-mondialiste faisant fi de la souveraineté des peuples (fût-elle populaire ou nationale) qu’elle ramène au mieux à des peuplades, et l’idéologie démocratique issue de l’Histoire, essentiellement la Révolution française.
Mme Clinton n’est pas la candidate du conflit armé (la guerre). Pas seulement. Elle est la candidate des conflits de tous ordres générés par l’euromondialisme ; M. Trump est le candidat de la souveraineté des peuples, du moins le dit-il. Cconservateur, il croit au "rêve" américain et veut le remettre au goût du jour. Il a contre lui, déchaînée, la caste parasitaire ("républicaine" et "démocrate" au sens américain) et ses valets, mais aussi la gauche "progressiste" à la Bernie Sanders.
C’est pourquoi la "gauche" européiste – sortie de l’Histoire depuis longtemps – fait semblant de ne voir entre les deux candidats américains que la peste ou le choléra. Et qu’elle s’apprête, en France du moins, à nous jouer une fois de plus le énième match entre ladroite et lagauche pour l’élection présidentielle à venir...

16/10/2016 10:57 par macno

@ cunégonde godot et @ ceux qui nient "’État Profond" et le peu de pouvoir des Présidents américains :
Analyse de Pepe Escobar,
le plan secret de l’establishment pour mener Trump à la présidence. Extraits :
Objectifs économiques :
« Les bailleurs de Trump soutiennent que le crédit bancaire : « ne devrait pas être utilisé pour la manipulation des devises, ou pour le trucage des marchés boursiers. Il ne devrait y avoir aucun crédit bancaire pour la spéculation et absolument rien pour les fonds spéculatifs. Nous allons éliminer ces véhicules spéculatifs par d’énormes impôts sur les bénéfices commerciaux à court terme, en stoppant les avantages fiscaux sur les emprunts, et en interdisant tout crédit bancaire pour la spéculation. Que ces gens fassent un vrai travail ». »
Sur la Russie :
« Une source familière avec les desseins des vrais maîtres de l’Univers prend la chose au sérieux : « En ce qui concerne la Russie, la question est décidée d’en haut, c’est là que la bataille a lieu. La décision dépasse Hillary et Donald, et Hillary sera mise en demeure de créer un rapprochement avec les Russes si elle est élue, et que c’est ce qui a été décidé. Si Trump gagne, c’est facile ; et s’il ne le fait pas, alors le fait qu’il en a parlé sera utilisé comme prétexte pour un changement de politique envers la Russie. La lutte est dans les coulisses maintenant ». »
http://lesakerfrancophone.fr/le-plan-secret-de-lestablishment-pour-mener-trump-a-la-presidence

17/10/2016 19:06 par chb

Lue chez M. Chaix, une analyse de Chevènement en 2004 sur le jihadisme (comme facette de la globalisation) :

la propagation du terrorisme islamiste, certes regrettable, fournit aussi un alibi idéal à l’entreprise de recolonisation du Moyen-Orient et de domination mondiale, à l’échelle d’un “nouveau siècle américain”, dans laquelle s’est lancée l’administration de George W. Bush. L’histoire du retournement des milices wahhabites d’Oussama ben Laden contre les États-Unis, qui les avaient soutenus contre l’URSS en Afghanistan, comporte tant de zones d’ombres qu’on peut se demander si la coopération très étroite entre la CIA et les services secrets saoudiens du prince Turki, congédié seulement quinze jours avant le 11-Septembre, n’éclairerait pas utilement les circonstances d’un événement qui a ouvert une page nouvelle dans l’histoire des relations internationales : comme Athéna sortant tout armée de la cuisse de Jupiter, la “Quatrième Guerre mondiale” a été décrétée ce jour-là.

On peut se demander combien d’hommes politiques hexagonaux prendront le risque (comme JLM récemment, loué soit-il pour cela) de dénoncer clairement l’hégémonisme impérialo-takfiri, et le rôle de la France caniche dans ses déclinaisons criminelles par-ci par-là. Puissent-ils éviter de cibler comme Trump les migrants "envahisseurs" : celui-là a trouvé la deuxième voie pour le conflit de civilisation et le chaos "constructeur".

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