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Grève dure chez Latécoère

130 ouvriers de l’usine Latécoère (Toulouse et Gimont) sont en grève illimitée. C’est la première fois depuis 1972.

Au capital de cette entreprise historique (endettée) sont entrés le 30 avril 2015, à hauteur de 25% deux fonds d’investissement anglo-étasuniens : Apollo Global Management (5ème au monde, 22 milliards de dollars en cinq ans) et Monarch Alternative Capital (5 milliards de dollars en 2015), dont l’objectif officiel est de secourir les entreprises en détresse ! Ces fonds ont apuré une dette de 320 millions d’euros. Quant à Apollo, il se qualifie d’« anticonformiste », apte à « libérer les potentialités ».

Les premières décisions prises par les nouveaux actionnaires ont mis le feu aux poudres : augmentation de la rémunération des membres du conseil d’administration, attribution d’actions gratuites aux dirigeants pour un montant d’environ 10 millions d’euros. Dans le même temps, les salaires ont été gelés deux fois en cinq ans (la CGT demandait une augmentation générale – phénoménalement scandaleuse – de 50 euros) alors que l’usine tournait à plein régime et que les finances du groupe étaient en très bonne voie d’assainissement.

Dans cette entreprise, un ouvrier gagne 1 400 euros net par mois après dix ans d’ancienneté. De nombreux emplois ont été délocalisés au Mexique et au Maroc. Aucun nouveau projet d’avion n’est prévu avant dix ans dans ce bijou de l’industrie française, n° 1 au monde pour les portes d’avions.

Le dialogue social a été complètement interrompu, la « mobilité » est encouragée et les travailleurs doivent respecter des « objectifs » dont ils ne comprennent pas le sens. La baisse du pouvoir d’achat est réelle, tout comme les humiliations subies par les employés.

FO, syndicat majoritaire, ne s’est pas associé au mouvement (quoique « en colère »), préférant attendre les négociations de début 2016. En 2015, FO, en compagnie de la CGC, avait accepté un gel des salaires « afin de faciliter l’opération de restructuration du capital ».

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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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