Un petit article que j’ai écrit en Mars 2014 qui pourrait venir compléter le sujet :
Si l’on s’en tient aux articles de presse pro-européens, l’on tombe en faisant des recherches sur l’Ukraine sur les champs lexicaux du courage, de la créativité, de la liberté d’expression.
Depuis quelques jour également, sentant peut-être la girouette tourner, les médias "légitimes" commencent timidement à parler de dérives Nationalistes du nouveau gouvernement Ukrainien.
La presse Russophone n’est pas non plus particulièrement angélique. Elle décrit bien mieux la victoire du fascisme en Ukraine, mais elle fait aussi une propagande étrange contre l’UE, nous décrivant comme des partisans de la pédophilie et de l’homosexualité dès la primaire. Un petit sentiment de déjà vu avec les manifestations contre l’ABC pour l’égalité/Théorie des genres.
Quand je lis les médias officiels j’ai l’impression que ça donne ça :
(Fictice) RTT : Chantage pédophile de l’UE
Le parti terrorriste néonazi Svoboda continue à opprimer sa population afin de faire passer des lois promouvant la pédophillie en maternelle, réquisit obligatoire afin d’être acceptée comme un membre de l’Union Européenne.
(Parodie) AFT en collaboration avec Times Ukraine : Les sous-hommes au pouvoir en Crimée.
L’aggresseur Russe a envahi le centre de la nation, la Crimée, berceau millénaire du peuple Ukrainien et fait élire un président fantoche judéo-maçono-communiste afin d’organiser l’annexion de la péninsule.
Dur de faire plus équilibré...
Mais l’autre jour, je suis tombé sur un article : www.thetoc.gr/eng/news/article/ukraine-to-ban-greek-as-official-minority-language (Times of Change, petit journal en ligne grec sur lequel je n’ai trouvé que peu d’informations), répertoriant un certain nombre de lois fascisantes passées le 23 Février par la RADA (parlement) Ukrainienne.
Ne connaissant pas le journal en question, et vu qu’ils ne donnent aucune source pour vérifier leurs allégations, il était salutaire de vérifier leurs dires en se mouillant un peu. Il se trouve que la majorité des lois auquels ils font référence sont effectivement passées et que leurs traces sont encore présentes sur divers sites gouvernementaux Ukrainiens.
En menant une petite enquête, l’on s’apperçoit rapidement que la RADA est assez prompte à vous censurer l’acces à leur site si vous en consultez les recoins dont ils ne sont pas fiers. Rien qu’une petite chasse au proxy (ordinateurs zombies) Ukrainien ne puisse toutefois résoudre.
Vous pouvez mener vous-même l’enquête en utilisant les addresses suivantes comme tremplin :
Les chiffres en rouge(4201 et 773) peuvent être augmentés ou diminués, puis les pages résultantes, traduites sur google afin de vous faire une idée.
http://w1.c1.rada.gov.ua/pls/zweb2/webproc4_2?pf3516=4201&skl=8
http://zakon4.rada.gov.ua/laws/show/773-18
J’ai fait une copie des pages en question au cas où elles viendraient à subitement disparaître, mais je vous soumets ci-dessous trois lois qui ont en effet été passées le 23 Février par la RADA et qui je pense donneront au lecteur de quoi commencer à se faire une opinion informée sur le nouveau gouvernement au pouvoir à Kiev.
Loi 4176 : : "Amendements du Code pénal Ukrainien concernant la dépénalisation de l’apologie du fascisme, la dépénalisation de la négation publique ou la justification des crimes du fascisme, la dépénalisation de l’idéologie néo- nazie" – Concrètement, abolition de l’article 436-1 du code pénal
**http://w1.c1.rada.gov.ua/pls/zweb2/webproc4_2?pf3516=4176&skl=8**
Article 436-1 . La négation des crimes contre l’humanité commis pendant la seconde guerre mondiale, y compris les crimes commis par la waffen SS et les organes subordonnés, l’apologie des crimes du fascisme , la propagande néo- nazie et la production/diffusion de propagande dans ce sens est passible d’une amende de 500 à 1000 revenus minimum, ou de privation de liberté pour une durée maximale de deux ans, ou d’emprisonnement pour une durée équivalente.
Je vous conseille vivement la lecture de l’article suivant afin d’avoir une meilleure compréhension de ce contre quoi luttait l’article 436-1 du code pénal Ukrainien qu’abolit la loi ci-dessus :
**http://leplus.nouvelobs.com/contribution/980272-ukraine-j-ai-assiste-a-une-commemoration-d-une-division-ss-une-autre-realite-du-pays.html**
Citation des documents annexes à la loi 4176 : "Le but du projet de loi est de prévenir les différends idéologiques entre les citoyens de l’Ukraine, soulager la tension dans la société qui a émergé après l’introduction du Code pénal de l’Ukraine , l’article 436-1."
En effet, le nouveau gouvernement considère que sa version de l’histoire de la lutte de libération Ukrainienne est entravée par l’article en question et affirme que : "le « fascisme » ou le « néo- nazisme » est un point de vue sur les événements historiques liés à la lutte pour l’indépendance du pays dans les années 40 du siècle dernier."
Loi 4201 : "Projet de résolution visant à interdire le Parti communiste et le Parti des Régions"
**http://w1.c1.rada.gov.ua/pls/zweb2/webproc4_2?pf3516=4201&skl=8**
**http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_des_régions**
Le parti des régions est un parti de centre droit dont Viktor Ianoukovytch est issu. Il représente entre 32 et 35% des voix de l’éléctorat Ukrainien aux trois dernières éléctions législatives :
**http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_communiste_d’Ukraine**
Le parti communiste d’Ukraine fut le parti unique en Ukraine jusqu’en 1989. Il représente entre 3 et 13% des voix de l’éléctorat Ukrainien.
L’interdiction de ces partis, si l’on met de coté toute considération démocratique a pour conséquence au grand minimum, de considérer entre 35 et 48% de la population Ukrainienne comme indigne de ses choix de vote.
Pour ce qui est en particulier de l’interdiction du PC d’Ukraine, il est jugé responsable en tant qu’héritier idéologique, des famines soviétiques de 1931-1933 notamment la Holodomor : fr.wikipedia.org/wiki/Holodomor.
Puis dans un yaourt que je vois bien avoir été voté avec un pistolet sur la tempe, les parlementaires citent divers articles de la constitution Ukrainienne et se justifient de cette interdiction au nom d’un "désir de protéger la démocratie et les libertés civiles". Ça ne s’invente pas...
Loi 4217 : "Réparation des conséquences de l’occupation soviétique de l’Ukraine"
**http://w1.c1.rada.gov.ua/pls/zweb2/webproc4_2?pf3516=4217&skl=8**
Citation hilarante de la part d’un gouvernement qui vient d’interdire deux partis et de légaliser la propagande nazie : "Surmonter les effets du totalitarisme est une partie importante de l’évolution démocratique de notre pays"
Les auteurs de la loi vont citer la Bulgarie , l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, l’Allemagne , la Pologne, la Roumanie , la Slovaquie Hongrie République Tchèque comme des pays ayant entrepris des politiques de "dé-communisation" afin de parvenir à une société démocratique.
Citation directe : "Le but principal de cette loi est de fournir les conditions pour l’élimination des symboles du totalitarisme en Ukraine , et l’accès du public aux services de sécurité du matériel d’archives de l’ex-URSS .
Il est également recommandé que les gouvernements locaux démantèlent les monuments aux personnes impliquées dans l’époque soviétique et commencent à renommer les colonies , rues, places, ruelles , avenues, parcs Ukrainiens dont les noms sont reliés avec les l’époque soviétique."
La place Soljenitsyne va devenir la place Bandera.
Dans les faits, la chasse à l’ex communiste est lancée, si ce n’était pas encore clair ; mais pour les médias occidentaux, quand on détruit des buddhas c’est pas bien, quand on détruit des statues soviétiques, c’est l’aspiration légitime à la liberté des peuples. Le gouvernement ukrainien actuel l’a bien compris...