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Employer le mot invasion pour des refugiés qui fuient des atrocités c’est mélanger les victimes avec les agresseurs

Politique de dignité et de solidarité à fonder en philosophie, en droit et en pratique !

"Il est vulgaire, écrivait Cioran en 1949 dans son Précis de décomposition, de claironner des dogmes au milieu des âges exténués". Pour autant ne cédons pas à l'indifférence et au cynisme. Il importe alors de relier le principe de base de dignité humaine à des pratiques sociales concrètes.

Lier le discours positif et les actes se nomme congruence (la cohérence étant dans l’ordre du discours argumenté). Ce n’est pas là qu’une qualité individuelle (difficile), c’est aussi une qualité collective "sociétale" et sociale, anthropologique peut-être, pour une réelle amitié entre les peuples. Quand la congruence fait défaut c’est l’hypocrisie qui s’installe dans l’écart entre la théorie et la pratique, entre le dire et les actes. Il doit donc y avoir une chaîne bien reliée entre philosophie ou théorie générale et le droit fondamental, puis le droit appliqué, puis l’institutionalisation concrète des pratiques sociales professionnelles et militantes.

 Réifier les migrants ou les reconnaitre comme humains à aider !

Ce qu’on nomme déjà ici ou là (radio) une "importante crise migratoire" respire plus, semble-t-il, le réflexe gestionnaire des "flux" migratoires et sa réïfication que la recherche d’une nouvelle fondation pour la riche Europe d’une authentique politique de dignité humaine et de solidarité concommittante .

Le technocrate sort ses chiffres, ses derniers "tableaux" pour "traiter", au mieux, les "flux" migratoires avec non seulement le risque technocratique de réification (le migrant devient une chose) mais aussi et surtout une impitoyable logique de sélection (entre les bons - les réfugiés politiques - et les mauvais - les migrants économiques) qui montre le plus souvent - fatalement ? - un cynisme froid en matière de politique sélective, un cynisme qui écrase toute aspiration à la dignité humaine pour les plus faibles, les plus fragiles ! Et donc toute solidarité humaine au profit de la Raison d’Etat (J Ziegler).

On peut compter ici sur la droite et l’extrême droite pour entretenir les crispations égoistes et haineuses , pour mener une politique de puissance, de pouvoir d’exclusion, de rabaissement de l’humanité, d’anti-fraternité au lieu d’une politique positive de dignité humaine et de solidarité. Car dignité et solidarité se conjuguent ensemble contre cynisme et exclusion .

 Contre ces politiques xénophobes et réactionnaires, avancer en dignité et en solidarité !

Contre Thanatos, la régression et la barbarie (les laisser crever en mer ou dans leur pays et rien moins selon la réacosphère) il s’agit toujours et encore d’avancer en civilisation, en humanité.

Cette civilisation peut se fonder pour les uns sur les Lumières (Kant par exemple cité par JC Guillebaud dans La Refondation du monde qui affirme que "la dignité de tout homme est à respecter absolument") ou pour les autres sur des considérants plus anciens encore (il existe, dit JC Guillebaud, un fond culturel mixte, grec, judaique, chrétien, islamique) ou pour d’autres encore sur un progressisme internationaliste marxisant, comme celui d’Ernst Bloch, celui qui dans Droit naturel et dignité humaine (Payot), refuse les humiliations, les oppressions, les exploitations, les dominations pour prêter constamment aide et assistance aux frères et soeurs humains en détresse ! Pour qu’ils et elles marchent debout .

Dans la même veine citons aussi celui, plus récent, d’un Jean Ziegler qui distinguait il y a juste 30 ans, dans "Vive le pouvoir ! Ou les délices de la raison d’état " (Seuil, 1985), raison d’Etat et raison solidaire pour valoriser la solidarité entre les peuples du temps des Internationales ouvrières !
Plus récemment encore l’altermondialisme (ATTAC, CADTM, Actuel Marx, Fondation Copernic, autres) défend partout la "démocratisation du monde" (Gus Massiah, Martine Boudet, moi-même) via la critique de l’emprise des marchés, de la finance, des multinationales, des oligarchies et du 1% d’en-haut pour laisser plus de place et de pouvoirs aux peuples, aux peuples-classe multicolores du monde (C Delarue).

Cet important rappel de fondation de l’Europe sous références variables s’oppose aux discours d’exclusion et de haine de la réacosphère et de la droite sarkozyste (cf discours de Sarkozy).

 Droit

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948) dispose, en son article premier, que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits et en dignité ». La dignité constitue par ailleurs la première partie de la Charte européenne des droits fondamentaux (intégrée dans le traité de Rome de 2004 et clairement inspirée par la Convention européenne des droits de l’homme (1950) ) .

 Dérives

Et la nécessité d’une autre politique internationale ne saurait être l’alibi pour un durcissement xénophobe contre les migrants, car ce serait échanger de l’incertain en matière géopolitique avec une urgence de dignité et de solidarité !

Employer le mot invasion pour des refugiés qui fuient des atrocités c’est mélanger les victimes avec les agresseurs ! C’est aussi prendre, de façon fort peu innocente, un terme qui concerne l’entrée d’un ennemi (militaire le plus souvent) pour le rapporter, comme l’extrême-droite xénophobe, à des humains sans défense, humiliés, en détresse ! Là faut se laver les yeux ! Il y a du brun dessus !

Christian Delarue

Philo - La notion de dignité humaine fait référence à une qualité inséparablement liée à l’être même de l’homme ; ce qui explique qu’elle soit la même pour tous et qu’elle n’admette pas de degrés. Cette notion renvoie à l’idée que « quelque chose est dû à l’être humain du seul fait qu’il est humain » (Paul Ricœur). Cela signifie que tout homme mérite un respect inconditionnel, quel que soit l’âge, le sexe, la santé physique ou mentale, la religion, la condition sociale ou l’origine ethnique de l’individu en question.

in PhiloSophie - En quoi consiste ma dignité ?

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/articles.php?lng=fr&pg=9342

Employer le mot invasion pour des refugiés qui fuient des atrocités c’est mélanger les victimes avec les agresseurs


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« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

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