RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Le maire de Toulouse fait taire un compagnon de Mandela, mais...

Robert Ménard à Toulouse le lundi 18 mai

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, celui-là même qui entend expulser de la Bourse du Travail, la CGT et Radio Mon Païs, a accordé une salle, la Salle Barcelone, 22, allée de Barcelone pour une conférence de Robert Ménard, maire de Béziers, apparenté Front national.

Rappelons qu’en mars dernier, la Ville avait interdit au même endroit la tenue d’une réunion du NPA 31, sous prétexte qu’un membre du comité BDS devait y participer. Le BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanction) se veut une réponse non-violente à l’impunité d’Israël, « jusqu’à ce que ce pays applique le droit international et les principes universels des Droits de l’Homme ».

Le militant de BDS interdit de parole à Toulouse par le maire UMP est Farid Esack, un écrivain sud-africain, un proche de Nelson Mandela avec lequel il a lutté pour le droit des noirs, un militant des droits humains, un professeur qui a enseigné dans de nombreuses universités, dont l’Université de Harvard, l’Université Xavier aux États-Unis, l’Université du Western Cape, en Afrique du Sud et la Vrije Universiteit à Amsterdam.
La conférence de Robert Ménard est organisée par l’Association « Face à Face » qui se présente comme « apolitique » et qui a déjà reçu Éric Zemmour, Frigide Barjot et bien d’autres de la même mouvance. Sa présidente et fondatrice, Marie Coquelin est l’ancienne responsable toulousaine de la Manif pour Tous.

Qui est Robert Ménard ?
C’est le maire de Béziers, élu avec le soutien du Front National, dont le directeur de Cabinet est un dirigeant du Groupe identitaire, groupe fasciste violent, c’est l’homme qui défraie la chronique en affirmant avoir dressé la liste nominative des enfants musulmans de Béziers, c’est l’admirateur avoué des tueurs de l’OAS, c’est l’homme qui regrette la suppression de la peine de mort et qui refuse de condamner la torture, c’est l’homme qui a dirigé RSF avec des dollars de plusieurs officines écrans de la CIA, l’homme qui s’est mis naguère au service des dictateurs esclavagistes du Qatar, c’est l homme dont le compagnon de la présidente du FN dit qu’il est plus à droite que le FN. C’est l’homme, soit dit en passant, qui m’a menace quatre fois d’un procès.

Notez le paradoxe : Toulouse, la cité de Jean Jaurès, interdit une conférence d’un militant anti-apartheid et donne la parole à l’homme qui a dit, à Béziers, où naquit Jean Moulin : « Je viderai le centre ville des pauvres, des maghrébins et des gitans. »

La conférence de Ménard aura lieu à 20H30 à la Salle Barcelone, 22, allée de Barcelone(1), une allée qui longe le canal, près de la place Saint-Pierre. Il serait bien d’aller y faire un peu de bruit. Ce soir, il y aura du FN, de l’UMP, des gogos et de la police. Il serait bien qu’il y ait aussi du démocrate, du républicain pour crier que Toulouse ne veut pas devenir Béziers. J’y serai.

Maxime Vivas


(1) C’est à deux pas d’un local désormais fermé, celui du Groupe identitaire qui s’était illustré maintes fois par sa violence. Le 31 mars 2012, au cours d’une expédition rythmée par des chants nazis et des slogans hitlériens, ses militants avaient fracturé le crâne d’un étudiant chilien, pris pour un arabe.

URL de cet article 28635
   
Même Auteur
Chicharra et les vautours
Maxime VIVAS
Le nouveau roman de Maxime Vivas Ce livre est la simple histoire d’une idole internationale (proche d’un Manu Chao) dont on exploite l’image et de jeunes ambitieux qui cherchent fortune sans penser à mal. Mais en rapprochant l’art et l’argent, ce roman intègre en filigrane l’ombre de Michael Jackson et de bien d’autres idoles qui furent cernées par des profiteurs avides jusqu’à se moquer de la vie de la poule aux oeufs d’or. Pierre souffre de solitude dans sa grange transformée en (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.