RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Brésil : l’État, la corruption et le marché (Rede Brasil Atual)

Le discours de la droite contre la corruption cherche à disqualifier le rôle de l’État et le mouvement de transformation démocratique de la société ; Pendant ce temps, le marché favorise les crises internationales.

La dénonciation de la corruption est un thème récurrent de la droite. Mais son objectif n’est pas la moralisation de la politique, car quand elle gouverna selon son bon plaisir – pendant la dictature et les gouvernements Collor et de Fernando Henrique Cardoso – elle oublia cette question, justement au moment où celle-ci se pratiquait d’une manière débridée dans le pays.

L’objectif de la droite est de disqualifier l’État et la gauche qui valorise l’État comme instrument de transformation démocratique de la société. Le caractère sélectif des dénonciations est évident lorsque le seul sujet des médias sont les plaintes au sujet de la Petrobras, tandis que HSBC et le cas appelé Zélotes [1] (énorme scandale de fraude fiscale impliquant de grandes entreprises NdT) sont complètement occultés.

Quelle est la différence ? C’est que la première dénonciation implique l’État, en tentant de montrer que c’est l’État qui est à la source de la corruption, avec tous ses organes et ses tentacules – parlements, ministères, entreprises publiques, etc. ; tandis que les envois de fonds à l’étranger et la corruption des agents du fisc, qui sont des cas de fraude privée, représentent un montant infiniment plus important que la première.

Dans ces cas, ce sont les entreprises et les entrepreneurs, tant salués comme les agents dynamiques de l’économie – et comme protagonistes des campagnes contre le gouvernement, y compris les magnats des médias, parmi eux, la Folha de S. Paulo, Globo, Bandeirantes, RBS, qui sont impliqués dans des circonstances des plus compromettantes.

Pratiquant la fraude, l’achat de fonctionnaires pour ne pas payer d’impôts, l’envoi illégal de fonds à l’étranger – bref, contournant l’État, les lois, les obligations fiscales, tout en critiquant la corruption du gouvernement, la fiscalité excessive, et ceux qui ne respectent pas la loi.

Le centre de tout ceci est le débat sur l’État – et le plus souvent, bien qu’occulté, le débat sur le marché. Comme la droite ne peut pas faire l’éloge du marché – qui est responsable de la crise internationale du capitalisme – elle tente de discréditer l’État. Elle suit ainsi la proposition de Ronald Reagan selon laquelle la période historique de l’État en tant que solution devait cesser, car il s’était, en fait, transformé en problème.

L’État était devenu un problème car il pouvait bloquer la libre circulation des capitaux, réglementer les relations sociales en imposant des limites, empêcher que le marché et les capitaux circulent librement. La disqualification de l’État était un moyen indispensable pour que s’imposent la libre circulation des capitaux et le modèle néolibéral.

La diabolisation de l’État était la condition indispensable pour ouvrir le chemin au modèle néolibéral. Le disqualifier comme inefficace, expropriant les gens par sa fiscalité, qui est bureaucrate et corrompu.

Les entreprises publiques – comme la Petrobras – ne peuvent pas réussir. Les programmes sociaux ne peuvent pas fonctionner correctement. Les impôts sont excessifs. La corruption affectent tout ceux et tout ce qui a à voir avec l’État.

En contrepartie, l’entreprise est censée incarner toutes les vertus : l’efficacité, le dynamisme, la génération de cadres compétents, un fonctionnement parfait. Les grands entrepreneurs devraient être les nouveaux héros, comme un contrepoint aux techniciens des entreprises étatiques.

Mais lorsque ces mêmes personnages se révèlent de grands fraudeurs, corrupteurs, exportateurs illégaux de capitaux – tout bascule cul par-dessus tête. D’où la censure par les médias des scandales privés dans lesquels l’État n’a pas de rôle central.

[1] La Police Fédérale démantèle un réseau de fraude fiscale qui pourrait avoir détourné 19 milliards de reals (O Cafezinho)

Traduit par Lucien pour Si le Brésil m’était traduit...

»» http://www.redebrasilatual.com.br/b...
URL de cet article 28404
   
Michel Boujut : Le jour où Gary Cooper est mort.
Bernard GENSANE
Le jour de la mort de Gary Cooper, Michel Boujut est entré en insoumission comme il est entré dans les films, en devenant un cinéphile authentique, juste avant que naisse sa vocation de critique de cinéma. Chez qui d’autre que lui ces deux états ont-ils pu à ce point s’interpénétrer, se modeler de concert ? Cinéma et dissidence furent, dès lors, à jamais inséparables pour lui. Il s’abreuva d’images « libératrices », alors qu’on sait bien qu’aujourd’hui les images auraient plutôt tendance à (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.