2018 le panorama est modifié en Amérique Latine. Parmi les changements les plus importants, le Brésil a élu un président d'extrême droite et le Mexique un président démocratique et progressiste. 2019, à son tour, présentera de nouveaux défis : des présidentielles en Bolivie, en Uruguay et en Argentine, dans les trois cas en octobre, entre autres élections.
La gauche européenne a toujours eu de grandes difficultés à comprendre le nationalisme et le libéralisme dans des régions comme l’Amérique Latine. Elle développe des attitudes encore mues par le paternalisme de l’eurocentrisme et se tourne vers l’Amérique Latine non pour apprendre mais avec une posture de professeurs, comme s’ils étaient porteurs de l’ensemble de la connaissance et des expériences victorieuses, à partir desquelles ils donneraient un cours magistral sur nos processus.
Le discours de la droite contre la corruption cherche à disqualifier le rôle de l’État et le mouvement de transformation démocratique de la société ; Pendant ce temps, le marché favorise les crises internationales.
Nous sommes tous Cristina parce que tous nos pays sont victimes de manipulations odieuses du genre de celle dont est aujourd'hui la cible Cristina Kirchner et la démocratie argentine.
(Marina Silva est ex-membre du Parti des travailleurs (PT) et a été sénatrice avant de devenir ministre de l'Environnement du gouvernement Lula de 2003 à 2008. Candidate à l'élection présidentielle de 2010 pour le Parti vert du Brésil, elle arrive troisième avec près de 20% des voix. Après avoir échoué à créer son propre parti, elle rejoint en 2013 le Parti socialiste brésilien (PSB) et aurait occupé le poste de vice-présidente en cas de victoire du candidat Eduardo Campos pour l'élection présidentielle de 2014. Après la mort de ce dernier dans un accident d'avion le 13 août 2014, elle est désignée candidate du PSB.)
Il manque encore à l’Amérique latine, continent de révolutions et de contre-révolutions, une pensée stratégique capable d’orienter des processus politiques riches et diversifiés, et qui soit à la hauteur des défis à relever. Malgré une forte capacité analytique, d’importants processus de transformation et des dirigeants révolutionnaires emblématiques, le continent n’a pas produit la théorie de sa propre pratique.
Sociologue et philosophe brésilien, il est l’un des fondateurs du Forum social mondial. Il analyse les facteurs qui ont contribué aux victoires de la gauche en Amérique latine.