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Le Nègre a fait son devoir : le journaliste d’opposition, Andrey Babitski, découvre la liberté d’expression occidentale. (The Unz Review)

Andrey Babitski était le journaliste russe démocratique par excellence. Correspondant, depuis 1989, de Radio Liberty / Radio Free Europe (RFERL) financée par le gouvernement américain, son étoile a commencé à briller au début de la deuxième guerre de Tchétchénie en 1999, quand il a accompagné au combat les combattants rebelles à Grozny. Il a adopté une ligne anti-russe radicale. Il a écrit, par exemple, ce qui suit sur un prisonnier de guerre russe exécuté sommairement :

"Il faut dire que les Tchétchènes ne coupent pas la gorge des soldats [russes] parce que ce sont des sadiques sanguinaires, mais parce que de cette manière ils peuvent rendre la guerre plus émotionnelle et plus visible à l’opinion publique, montrer qu’il y a vraiment une guerre et que la guerre est cruelle et terrifiante".

Il a été arrêté par l’armée russe lorsqu’il a voulu quitter Grozny en Janvier 2000. La Secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, a personnellement lancé un appel pour sa libération, lors d’une visite à Moscou. Par un retour ironique des choses, il a été libéré, mais aux Tchétchènes en échange de plusieurs prisonniers de guerre russes. Ses amis tchétchènes l’ont gardé prisonnier dans une cave avant de le laisser partir avec un faux passeport, le mois suivant.

Par la suite Babitski a continué d’être une épine dans les pieds des forces de sécurité russes ; son plus gros coup a été une interview pour ABC News en 2005 de Chamil Bassaïev, l’homme qui avait organisé le siège du théâtre Nord-Ost en 2002, le massacre de l’école de Beslan et de nombreuses autres atrocités terroristes avant d’être assassiné en 2006. Inutile de dire que les siloviki* de Russie ne l’aimaient pas beaucoup non plus. Outre la période sombre de 2000, il a été détenu quelque temps en 2004, pour retarder son départ vers l’Ossétie du Nord où il devait faire un reportage sur la crise de Beslan.

Le reste de ses articles était de la même veine. Il a condamné "l’agression russe" contre la Géorgie en 2008. Il a dénoncé la propagande des médias d’état russes. Le blog La Russophobe, aujourd’hui défunt mais autrefois l’un des blogs russes les plus lus de l’Anglosphère et qui ne faisait pas mentir son nom, avait l’habitude de reprendre les articles de Babitsky en le qualifiant de "journaliste héroïque." Depuis 2009, il dirigeait la rubrique "Echo du Caucase" de RFERL.

Ce qui rend la récente révélation qu’il a été congédié de RFERL en 2014 plutôt ... intéressante.

Pourquoi a-t-il été renvoyé ? Ses ennuis avec la rédaction ont commencé à cause d’un article qu’il a publié sur son blog en langue russe en mars 2014. Juste à cause de la première phrase de l’article, en fait. Elle a depuis été supprimé, mais l’Internet n’oublie rien :

"Ceci n’est pas à propos de la Crimée, – sur cette question, je suis complètement d’accord avec la thèse centrale de Vladimir Poutine selon laquelle la Russie a le droit absolu de prendre la population de la péninsule sous sa protection. Je suis conscient que nombre de mes collègues ne partagent pas mon point de vue. Après le discours du président, me voilà devenu en quelque sorte un bon citoyen qui a reçu une approbation officielle, pendant que ceux qui sont en désaccord avec ce que fait la Russie en Ukraine sont devenus des traîtres nationaux."

C’est tout. Le reste de l’article est son discours habituel sur la dérive autoritaire sans fin de la Russie, et sa persécution et sa disqualification des dissidents. Il revendique une liberté d’expression totale et dit qu’il est très préoccupé par le sort des 10% de personnes qui sont en désaccord avec l’intégration de la Crimée à la Russie alors que les 90% restants la soutiennent avec passion dans une atmosphère de peur, de suspicion alimentés par un discours de diabolisation.

Comme cela est rapidement devenu évident, il aurait pu s’appliquer cela à lui-même.

En effet, une semaine plus tard, Babitski était relevé de ses fonctions de rédacteur en chef d’Echo du Caucase, et suspendu sans salaire pendant un mois. La décision a été condamnée par Mario Corti, un ancien directeur de RFERL qui avait également eu des désaccords majeurs avec la direction américaine et avait démissionné complètement dégoûté. Même s’il a souligné qu’il n’était pas d’accord avec la position de Babitski sur la Crimée, il note que l’article était globalement "très critique envers Vladimir Poutine," qu’exprimer son l’opinion dans un commentaire est "légitime pour un journaliste" et que le fait de le rétrograder en en contradiction avec la volonté de RFERL d’apparaître comme un "parangon de la liberté d’expression."

Babitski a été réintégré en tant que journaliste après sa suspension d’un mois, mais a été discrètement renvoyé en septembre 2014, après un intermède comme correspondant de guerre dans le Donbass. Il est parti sans faire d’éclat, contrairement, par exemple, à Liz Wahl, dont la démission théâtrale de RT et sa dénonciation de la chaine en direct avait été soigneusement orchestrée à l’avance par le porteur d’eau et troll professionnel néocon, James Kirchick. Peut-être que Babitski ne voulait pas mettre en danger son permis de résidence tchèque - RFERL est basée à Prague - jusqu’à ce que sa fille ait fini l’école. En tout cas, c’est il y a quelques jours seulement que nous avons enfin pris connaissance des détails croustillants de son départ dans l’interview qu’il a donnée au quotidien tchèque Lidové noviny.

Il commence par exposer en détail ses vues sur la Crimée, qui se résument essentiellement à une position de principe absolue sur les questions d’autodétermination et de souveraineté nationale :

Lidové Noviny : « La Crimée a pris de l’importance pour vous d’une autre manière : Vous avez été forcé de quitter RFERL après 25 ans de bons et loyaux services en raison de votre position sur l’annexion ? »

Andrey Babitski : « Un des posts de mon blog contenait quelques mots qui soutenaient la décision de Poutine d’intégrer la Crimée à la Russie. Le reste de l’article critiquait Poutine et la Russie. Par exemple, je condamnais le fait qu’il soit devenu acceptable en Russie de traiter de "traîtres à la Patrie" ceux qui n’étaient pas d’accord avec l’incorporation de la péninsule à la Russie. Il n’y avait qu’une seule phrase dans mon post sur le sujet de la Crimée elle-même et son incorporation à la Russie. »

Lidové Noviny : « Considérant que vous travailliez pour une station de radio financée par le gouvernement américain, n’était-il pas un peu imprudent de soutenir l’annexion de la Crimée ? »

Andrey Babitski : « Nous avons travaillé en Tchétchénie pendant de nombreuses années et, même alors, je pensais la même chose – s’il y a une minorité, une partie de la population, qui considère que ses droits sont en conflit avec l’intégrité territoriale de son pays d’accueil, alors il doit y avoir un divorce. Ce groupe opprimé, si ses intérêts sont lésés, a tout à fait droit à une existence indépendante, selon ses propres règles. En tant que journaliste, j’ai soutenu ce droit lorsque les Tchétchènes étaient concernés, comme aujourd’hui en Crimée et aussi au Donbass. »[...]

Lidové Noviny : « [Vous avez été congédié] parce que votre opinion sur l’annexion de la Crimée différait de celle de votre employeur ? »

Andrey Babitski : « J’ai une relation spéciale avec la Crimée. Nous avons une maison là-bas. Ma femme est originaire de Crimée, et ses parents – d’anciens militaires - y vivent encore. Nous y allons chaque été. Donc, je sais que beaucoup de Criméens ont toujours considéré l’Ukraine comme un État étranger. Les Criméens ne se sont jamais senti chez eux en Ukraine. Les politiques d’ukrainisation les contrariaient. On les forçait à parler ukrainien à la place du russe. Depuis son indépendance, Kiev a mené une politique nationale erronée envers les minorités et, en premier lieu, envers la minorité russe. Pendant cette période les insultes sont devenues plus fréquentes et les gens ont trouvé cela injuste et se sont mis à redouter que ça empire. »

Lidové Noviny : « Que ça empire avec l’arrivée de la nouvelle équipe au pouvoir en Ukraine ? »

Andrey Babitski : « Les Criméens fondent leurs opinions sur l’expérience : personne ne sait jamais ce qui se passe à Kiev ni ce qui nous attend. La réaction qui a suivi était, à mon avis, tout à fait normale et même légale. Vous voyez la main de Poutine partout, mais en Crimée les gens se sont tout simplement révoltés pour défendre leurs droits. Tout comme, pour vous, les habitants de Kiev. Vous, comme le reste de mes collègues occidentaux, aimez prétendre que, à Kiev, les gens se battent véritablement pour leurs droits et leurs libertés, tandis qu’en Crimée et dans le Donbass il s’agit d’une grande conspiration de Poutine et des services secrets russes. Mais ce n’est pas vrai. La péninsule entière a été saisie d’horreur en voyant ce qui les attendait, donc la scission a été la réaction claire à la menace que représentait l’Euromaïdan pour les Criméens. La Crimée n’a-t-elle pas le même droit de se rebeller contre l’injustice et la répression que le Maidan ? »[...]

Lidové Noviny : « [Toute minorité a peut-être droit à la souveraineté], mais sûrement pas avec l’aide de grands voisins qui utilisent non seulement la propagande mais aussi des armes réelles pour s’approprier des territoires. Un référendum libre est une chose, mais le reste n’est que de l’incitation au séparatisme. »

Andrey Babitski : « Attendez une seconde. Il y a plusieurs semaines, l’organisation GfK Ukraine, une société de sociologie allemande - pas russe - a publié une étude qui montre que 93% de Crimée sont satisfaits de leur intégration à la Russie. 93 ! Je ne considère pas la scission de la Crimée, contrairement à nombre de mes collègues occidentaux, comme la résurrection de l’URSS. Au contraire, ce n’est que la poursuite de l’effondrement de cette dernière entité. C’est le régime soviétique qui avait créé des frontières artificielles bizarres sans fondement historique et divisé ces espaces en différentes républiques et oblasts purement artificiels. ... »

Ce discours n’a pas été très apprécié par son interlocuteur tchèque. Babitski a beau être un libéral pro-occidental qui a lutté toute sa vie pour "votre liberté et la nôtre" ... comment peut-il oser mettre la loyauté envers le libéralisme au-dessus de la loyauté envers le camp pro-occidental ?

A mesure que l’entrevue progresse, les questions deviennent de plus en plus tendancieuses et hostiles. Au début, il essaie de répondre raisonnablement, mais finalement il abandonne.

Lidové Noviny : « On a du mal à comprendre comment une personne comme vous qui avez manqué d’être assassiné par le régime de Vladimir Poutine et été contraint à l’exil, êtes aujourd’hui devenu un partisan de Poutine ...

Andrey Babitski : « Mais Poutine n’est pas la Russie ! La Russie, c’est une histoire et une tradition riches. Pouchkine, c’est la Russie. De plus, il faut dire que la Russie d’aujourd’hui ressemble beaucoup plus à un pays européen que l’Ukraine. Oui, la Russie a ses nationalistes, mais ce sont des déviants. Tandis qu’en Ukraine, le nationalisme est devenu une doctrine d’Etat. Le nationalisme, qu’il soit ukrainien ou géorgien, conduit au nazisme hitlérien. La Russie est un pays multiculturel où le nationalisme n’a pas d’avenir. »

Lidové Noviny : « Y a-t-il quoi que ce soit en Russie qui mérite vos critiques ? »

Andrey Babitski : « Elle a encore de nombreux aspects soviétiques. Tout d’abord, une grande difficulté à respecter la liberté de la presse et le libre accès à l’information. Le sentiment anti-occidental augmente, en plus, on croit beaucoup aux théories conspirationnistes extrémistes, il y a des restrictions aux droits civils, etc. Mais en Ukraine, la situation est pire à tous égards. »

Lidové Noviny : « Alors, selon vous, La Crimée a fui ces nationalistes ukrainiens pour se réfugier dans les bras chaleureux de la grande, bonne, Russie traditionnelle. On croirait entendre la télévision d’état russe... »

Andrey Babitski : « La Crimée a échappé au drame meurtrier qui n’a pas épargné le Donbass. Il y avait 20 000 soldats ukrainiens sur la péninsule, si un fou à Kiev avait donné l’ordre de se battre, la conversation aurait été aussitôt couverte par l’artillerie lourde et la Crimée aurait été complètement détruite. »

Lidové noviny : « Les Tchèques aiment toujours faire la comparaison avec les Sudètes. Croyez-vous aussi qu’à l’époque, la minorité allemande aurait dû lutter pour ses droits ?

Andrey Babitski : « D’abord, il s’agissait d’une agression extérieure. Vous n’aviez pas persécuté les Allemands. Ou vouliez-vous, vous aussi, en faire des Tchèques, comme les Ukrainiens voulaient le faire avec les Russes de Crimée ? En Crimée, c’était complètement différent. Un grand conflit qui durait depuis des décennies. Les gens étaient de plus en plus désabusés. Et dès que la révolution a englouti Kiev, ils se sont mis à craindre de nouvelles restrictions sur l’usage de la langue russe et la promotion exacerbée de l’ukrainien ... entre autres. Vous voyez, il y a aussi l’expérience historique à considérer. Ma mère est née à Kiev. Dix-sept membres de notre famille ont été tués par les nationalistes ukrainiens pendant la guerre. »

Lidové Noviny : « Je ne suis pas le seul à douter que les droits des Russes en Crimée aient été mieux respectés sous le régime du président pro-russe Viktor Yanoukovitch. »

Andrey Babitski : « Me considérez-vous comme un bon journaliste ? Si oui, alors voilà : au cours des dix dernières années, je suis allé treize fois en Crimée, j’y ai passé tous les été, et c’est ce qui me permet de vous dire aujourd’hui : Allez au diable avec vos doutes ».

Mais aussi intéressant que tout cela puisse être, ce n’est pas à cause de la phrase sur la Crimée que RFERL l’a licencié.

Il a été licencié par un média financé par les Etats-Unis pour avoir révélé de possibles crimes néo-nazis.

Lidové Noviny : « La peur des conséquences du Maidan a été propagée surtout par les médias russes. Certes, vous, en tant que journaliste, vous connaissez le pouvoir de l’information ...

Andrey Babitski : « Quand je travaillais encore à RFERL, j’ai demandé aux dirigeants de m’envoyer au Donbass. J’y suis allé et j’ai opéré comme je le fais habituellement dans les zones de guerre. Le 2 septembre 2014, j’ai filmé l’exhumation de quatre cadavres : deux civils et deux insurgés. Selon les habitants - pas les milices, mais les habitants ordinaires de Novosvetlovka - ces personnes avaient été exécutées par des volontaires ukrainiens du bataillon Aidar. J’ai envoyé le film, sans commentaire, à la division moldave de RFERL. La vidéo a été mise en ligne. Les nationalistes de la division ukrainienne de RFERL ont piqué une crise hystérique. Il y a eu un gros scandale. Tout cela, juste parce que j’avais fait mettre en ligne une vidéo qui montrait ce que j’avais vu de mes propres yeux, sans aucun commentaire. »

Lidové Noviny : « Mais parfois, le choix précis de certains faits, présentés en dehors de leur contexte, peut donner une impression complètement fausse de la réalité ...

Andrey Babitski : « La vidéo a été supprimée. Le 26 septembre, je suis retourné à Prague. La direction m’a convoqué et on m’a dit que mon poste avait été supprimé. RFERL n’est clairement et définitivement devenu rien d’autre qu’un instrument de propagande américaine. »

Qui aurait pu imaginer cela ?

Maintenant, ne vous méprenez pas. RFERL est financé par le gouvernement américain, de sorte que, en principe, le gouvernement américain peut dicter la façon dont ses ressources sont utilisées (bien qu’idéalement, si ce n’est dans les faits, il doive rendre des comptes à son électorat et respecter l’éthique journalistique). Si cela implique donner un coup de pied au derrière de journalistes dont les opinions et les reportages ne donnent pas satisfaction, alors pourquoi pas. Après tout, presque tous les médias internationaux parrainés par l’état, servent, à des degrés divers, les intérêts de leurs sponsors : Al Jazeera, BBC, CCTV, France 24, Deutschewelle et ... RT.

Mais le système médiatique occidental a la chutzpah** de le nier et de prétendre se consacrer corps et âmes à la vérité, l’objectivité, la liberté d’expression, et aux jolis petits lapins roses. Peut-être que c’est justement parce qu’ils ne le font pas qu’ils le disent. RT au moins est assez honnête pour reconnaître ses tendances pro-russes. Comme son directeur Margarita Simonyan le dit, "L’’objectivité n’existe pas, il n’y a que des approximations de la vérité exprimées par autant de voix différentes que possible". Cette honnêteté directe agace beaucoup l’eshtablishment occidental, car ils considèrent leurs arrangements sociaux et leur hégémonie mondiale comme la vérité révélée et quoi que ce soit qui laisse penser que ce qu’ils disent n’est qu’une des nombreuses vérités possibles s’apparente à de l’hérésie et déclenche une rage digne du chiliasme*** monothéiste en lutte contre les autres religions. D’où la diffamation de RT, les appels à son bannissement, l’acharnement judiciaire de l’Ofcom, le chien de garde des médias du Royaume-Uni, contre la chaine russe.

RFERL est, à cet égard, la quintessence du media de masse occidental. Non seulement il est censé faire preuve d’objectivité, mais il a même une citation de la Déclaration universelle des droits de l’homme comme devise (article 19 : « Toute personne a droit à la liberté d’opinion et d’expression"). C’est encore plus fort que "le commentaire est libre" du Guardian !

Mais la réponse de RFERL aux questions précises concernant la manière dont a été traité Andrey Babitski et leur engagement à sa liberté d’opinion et d’expression est ... un peu plus laconique.

A savoir, zéro, nada, que dalle et peau de balle.

J’ai posé la question à Brian Whitmore, un blogueur à The Power Vertical, le blog russe de RFERL. Pas de réponse, alors que nous avions eu des contacts à plusieurs reprises dans le passé. Ok, je suis un laquais de Poutine et RFERL est peut-être soucieux d’éviter "l’exploitation par les médias pro-Kremlin en Russie." Pourquoi alors ne pas répondre à Ben Aris, un journaliste qui a soutenu le Maidan ?

La réponse est aussi simple qu’il est cynique.

Le Maure**** a fait son devoir, le Maure peut s’en aller. Dans le grand ordre des choses, il ne représente qu’un tout petit remake de ce qui est arrivé à Soljenitsyne quand il a rejeté le capitalisme néolibéral, ou à Gorbatchev quand il a approuvé l’intégration de la Russie à la Crimée. Soit on les suit tout au long du chemin, soit on se retrouve sur une voie de garage.

Mais surtout ne dites rien, ou vous serez chassé de notre belle société de l’entente cordiale, parce que vous êtes partial et que vous détestez la liberté.

Anatoly Karlin

Notes :

* Les "siloviki" ("silovik" au singulier) sont les détenteurs de la force publique, en Russie, c’est-à-dire les responsables des ministères et des services chargés de la défense et de la protection de l’ordre public : le ministère des Affaires intérieures (MVD), le ministère de la Défense (MO), le Service fédéral de Sécurité (FSB), etc. Par extension, on désigne également ainsi les responsables de l’industrie de défense (secteur militaro-industriel). Politiquement, les "siloviki" apparaissent comme la composante "étatiste" (favorable au contrôle de l’Etat sur l’économie) au sein du gouvernement russe actuel.

**Mot hébreu qui signifie : toupet, culot.

***Doctrine de ceux qui pensaient qu’après le jugement universel, les prédestinés demeureraient mille ans sur la terre et y jouiraient de toutes sortes de plaisirs.

****Le nègre (qui écrit pour un autre), l’esclave.

Traduction : Dominique Muselet

»» http://www.unz.com/akarlin/the-moor-has-done-his-duty/
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La Chine sans œillères
Journaliste, écrivain, professeur d’université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l’ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d’ATTAC, directeur adjoint d’un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d’une émission de radio, animateur d’une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, (…)
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Pour moi, un réactionnaire c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui trouve que c’est dans l’ordre naturel des choses. Un conservateur, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui pense qu’on n’y peut rien. Un progressiste, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui trouve que c’est injuste. Un communiste, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui est prêt à faire pour eux ce qu’il ferait pour ses propres enfants.

Ibrahim,
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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