RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
57 
Quand meurent des américains, des anglais et un français, les consciences endormies ouvrent l’œil sur la lame des couteaux.

Exclusif : Pendant la guerre civile, le GIA algérien n’a exécuté personne.

La vérité a pris du temps pour remonter depuis le fond d’un puits si creux mais, nous en sommes certains, pendant les « années noires » qui se sont succédées à partir de 1991, les djihadistes et autres guérilleros des GIA n’ont exécuté aucun algérien. C’est en observant les réactions mondiales, celles qu’entrainent les décapitations perpétrées par les « barbares » du califat irako-syrien, que l’on peut être aussi ferme sur la nouvelle façon dont nous devons écrire cette page tragique de l’histoire algérienne.

C’est par une logique imparable que j’établis ma conclusion, quasiment scientifique. Puisque ni la France ni la « communauté internationale » n’ont jamais protesté contre les meurtres et décapitations à la chaine perpétrés par les islamistes algériens, c’est que ces crimes n’ont jamais existé.

Revenons donc à une barbarie un peu plus ancienne que celle mise en ligne depuis le désert syrien par les troupes d’Al-Baghdadi. En Algérie, sauf s’ils ont tous rêvé et que les tombes sont vides, les citoyens, militants politiques, les militaires gendarmes et policiers, ont bien chaque matin, relevé dans les rues et au bord des routes, de multiples cadavres ? Quels étaient-ils donc ? Et qui avait tué ces enfants, ces femmes et ces hommes ? La réponse est « personne » puisque, je le répète, à la surface du monde, nul ne s’est indigné de ces tueries revendiquées au nom d’Allah.

Lecteurs avisés, vous connaissez tous la réponse, ces morts avaient l’inexcusable défaut d’être des arabes et des kabyles. Ce qui se passait alors en Algérie ne relevait que de ce que les racistes font du fait divers : « un règlement de compte entre maghrébins », d’un crime inscrit dans les gènes.

Mais il existait aussi une explication plus noble, plus stratégique, plus politique, celle du « qui tue qui ? ». Lourde idéologie développée par des humanistes principalement français, souvent de bonne foi, qui affirmaient avec force et meeting que ces tueurs au nom de Dieu n’étaient que des agents de l’armée algérienne. Faisons court, la recette était la suivante : pour tenir le pays sous sa botte, les militaires créaient et entretenaient le brasier islamiste. S’il est aujourd’hui vérifié qu’en manipulant certains groupes, des généraux ont bien joué avec ce feu, identifier le massacre de plus de 200 000 personnes à un acte de barbouzerie est indigne et inhumain.

Aujourd’hui que les clones de ces dingos du GIA, nés eux-mêmes du chaos afghan bricolé par l’occident, tuent en Afrique, en Irak et Syrie, voilà que l’indignation grimpe dans le compte-tours. C’est parfait. Mais il faut nous expliquer pourquoi, il y a vingt ans, quand les tueurs du « califat » algérien égorgeaient dans les villes et les champs personne ne s’en soit alors indigné. Au prétexte que, pour de sombres raisons politiciennes, des algériens se tuaient entre eux, pas un penseur n’a levé une croisade pour flétrir les monstres salafistes. A l’époque c’est même avec une certaine bonhomie que Mitterrand, sur le thème du « il faut bien que l’islamisme passe », a apprécié avec indifférence ce qu’en temps ordinaire Kouchner aurait qualifié de génocide.

Aujourd’hui, puisqu’ils tuent des américains, des anglais et un français (justement en Algérie), les consciences endormies ouvrent l’œil sur la lame des couteaux. A titre posthume leur éveil devrait les conduire à présenter leurs excuses au peuple algérien : derrière le « qui tue qui ? » se cachaient déjà des barbares.

Jacques-Marie Bourget

PS. Aux lecteurs qui seraient sensibles à un rire qui n’existe pas, à l’humour salafiste, je recommande la consultation de la note Wikipedia sur le GIA algérien. Pour justifier la « manipulation » du GIA par l’armée, « l’encyclopédie » s’abrite derrière les travaux de Nafeez Mosaddeq Ahmed. On observera sans malice que cet « expert », spécialiste du bengâli, est aussi convaincu que l’attentat du 11 septembre a été fomenté par les USA...

URL de cet article 27427
   
DE QUOI SARKOZY EST-IL LE NOM ?
Alain BADIOU
« Entre nous, ce n’est pas parce qu’un président est élu que, pour des gens d’expérience comme nous, il se passe quelque chose. » C’est dans ces termes - souverains - qu’Alain Badiou commente, auprès de son auditoire de l’École normale supérieure, les résultats d’une élection qui désorientent passablement celui-ci, s’ils ne le découragent pas. Autrement dit, une élection même présidentielle n’est plus en mesure de faire que quelque chose se passe - de constituer un événement (tout au plus (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le fait que nous soyons martelés de propagande de manière si agressive 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est une cause d’espoir, pas de désespoir. Le fait qu’ils doivent déployer tant d’efforts pour maintenir l’humanité à ce niveau de folie signifie que l’attraction gravitationnelle va vers la raison, et qu’ils luttent de plus en plus fort contre cette attraction.

Il faut beaucoup d’éducation pour nous rendre aussi stupides.

Caitlin Johnstone

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.