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La notion de socialisme a été vidée de tout sens par le parti qui porte son nom

Requiem pour le communisme.

Ces quelques lignes sont dédiées d'une part à ceux qui n'ont que la Stasi, le Goulag ou Pol Pot, c'est-à-dire Le Livre noir du communisme à brandir, d'autre part à ceux qui votent « socialiste » ou « écologiste » sans plus se poser de question, ou « Front national » pour emmerder le monde, ou s'abstiennent ayant le dégoût et le désintérêt pour parti, enfin à ceux, les rares, qui au nom de « l'humain » tournent le dos à l'histoire et à la théorie auxquelles ils doivent jusqu'au titre qu'ils revendiquent... j'allais oublier UMP et centrisme, mais la plupart peuvent se reconnaître chez les premiers, ou les seconds.

Le communisme, au sens marxiste du terme, pour ce que je croyais avoir compris, n’est pas un parti, ni une intention, ni une morale, et par conséquent n’est pas une utopie non plus.

Et ceci, même s’il a pu ou peut, comme il ne se prive pas de le faire chez ses rares défenseurs ou partisans et ses quasi universels ignorants ou détracteurs d’aujourd’hui, - ou pourra revêtir l’un ou l’autre de ces oripeaux.

Il est stupéfiant que personne, au moins parmi celles qui s’expriment quelquefois avec les meilleures et touchantes intentions ne semble, ne serait-ce que seulement entrevoir comment il conviendrait sans doute de poser le concept.

Alors que, pour la théorie, il est simplement la forme sociale encore parfaitement indéterminée qui émergera de la période socialiste pendant laquelle le mode de production dominant sera celui de la propriété sociale et non plus privée des moyens de production et d’échange.

Cette position demande évidemment un gros effort intellectuel, sauf le respect dû au lecteur, – et une longue phrase par conséquent difficile à suivre, puisqu’elle demande d’admettre d’abord que le mode de production actuel, capitaliste, c’est-à-dire celui de la propriété privée des moyens de production et d’échange et son corollaire, celui de l’exploitation du travail salarié, n’est pas plus éternel que ne le furent le mode de production primitif encore à l’œuvre chez les peuples qui se survivaient naguère ou peuvent encore exister de manière devenue rarissime au stade du paléolithique, ni que le mode de production esclavagiste, qui survécut jusqu’au XIXe siècle au sein de la civilisation la plus avancée, ni que le mode de production féodal avec lequel la plus grande révolution consciente de l’histoire eut à découdre en Russie, alors que d’un autre côté ce pays développait cependant une industrie capitaliste de production de masse des plus moderne, celle qui fournit l’avant-garde des troupes révolutionnaires.

Ces constations débouchent tout naturellement sur d’autres perspectives, certes réservées seulement à ceux qui peuvent admettre, conceptuellement au moins, le passage à un mode de production supérieur, celui du socialisme, les autres devant suspendre ici leur effort de compréhension : d’abord, qu’il n’est pas question d’imaginer un instant que ce passage puisse s’effectuer sans l’action peu ou prou consciente des masses éclairées et conduites par la théorie.

Depuis Hegel et la Révolution française, dont ce furent les derniers avatars, et l’essor du socialisme en tant que science au XIXe siècle, le temps où l’histoire se faisait massivement dans le dos des peuples est révolu ; ce qui ne veut évidemment pas dire que tout est écrit d’avance, que drames, mésaventures ou erreurs sont écartés par la grâce de la théorie et de l’action.

La vérité de ces dernières est relative dans la pratique bien qu’elle soit absolue dans le principe. Sinon l’avenir, à défaut d’être dépourvu d’épisodes tragiques déjà traversés et prévisibles, serait bien dépourvu de charme et l’appétence pour s’y projeter ferait cruellement défaut.

Ensuite : de même que les autres modes de production et les formes d’organisation politique (démocratie, république, empire, principauté, féodalité, royauté...) et le folklore les accompagnant ont été dominants sans jamais pour autant être exclusifs ( par exemple : esclavage sous la féodalité et le capitalisme, coexistence d’États féodaux et capitalistes, etc), de même le socialisme doit coexister pendant un temps indéterminé avec les formes d’organisation sociale qu’il remplace.

Et cette indétermination est à la base même de ce qui rend impossible de définir le communisme d’un point de vue théorique, – autre que celui-ci : il est l’état de l’humanité qui succèdera au stade du socialisme devenu prépondérant.

D’un point de vue concret maintenant : l’héroïque révolution russe et l’épopée soviétique, la révolution chinoise et ses démêlés actuels avec le capitalisme tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, les luttes des peuples d’Amérique latine, les luttes qui furent vaincues en Afrique, ou victorieuse ailleurs, je pense en particulier au Vietnam, l’épisode du Front populaire en France, voire de la Libération sont autant de pas faits en direction du socialisme et ceci qu’ils se soient proclamés ou se proclament comme tels ou non.

C’est sans doute la raison pour laquelle en France aujourd’hui puissance impérialiste alliée, avec d’autres, de l’impérialisme le plus puissant, la notion de socialisme a été vidée de tout sens par le parti qui porte son nom et qui prétend exercer le pouvoir alors qu’il n’est que la courroie de transmission du grand capital.

Requiescat in pace.

Le 18 novembre (mois de la révolution d’octobre 1917 selon le calendrier julien) 2014

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