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Le FLN, Belkhadem et Bouteflika, deux femmes causent politique à Dallas

A Sougueur tous les gens se connaissent et rien ne se cache. Les gens de Sougueur constatent que le quartier Dallas de leur village traverse un moment de crise qui serait à l'image du « malaise algérien ». Une chose est certaine, l'image catastrophique du FLN ne va pas déstabiliser la nation. Le peuple est conscient de l’image. Il la place à sa juste valeur. Il la regarde et la fixe dans un cadre flexible qui épouse toutes les formes de spéculations. La frappe sur Belkhadem est lourde mais sans conséquences sur la ville de Sougueur. Les gens de Sougueur sont tous d’accord que Belkhadem n’a rien fait pour cette ville. D’ailleurs, il n’a rien foutu pour l’Algérie. Ils se moquent éperdument de son départ sans bagages. Abdelaziz Belkhadem est éjecté du dernier wagon du train qui avance, pour le moment, vers une destination inconnue. Les gens de Sougueur n’ont jamais pris ce train. Écoute-moi bien Saadia ! Les miroirs ont des mémoires. Dans notre vieux miroir du CEG l’image de Belkhadem n’a pas tellement changé. Nous devons classer cet évènement dans la série des histoires des trains de l’Histoire."

Ce quartier est une fusion de « fuite en avant dans une modernité de façade et de retour nostalgique sur le passé larmoyé ». Comme tous les quartiers des villages algériens, le quartier Dallas se défigure et s’enfonce dans la politique des ordures oubliées. Ces ordures sont acceptées comme une fatalité quotidienne. Sougueur n’est plus Trézel du temps colonial. J’ai connu dans ce village des gens sincères qui bavardaient après la prière du vendredi sur le parvis de la vieille mosquée la propreté et les bonnes coutumes. C’était le bon vieux temps. Ils parlaient le langage du village sans politique. A Trézel, j’ai vu les vaches qu’on rentrait, et qui traversaient la grande rue ou rue principale en bousant. Ces vaches embellissaient cet admirable village et donnaient du lait sein aux habitants qui ne connaissaient pas le lait ensaché. Le village était très propre même quand les muriers lâchaient leurs fruits sur la chaussée. J’ai entendu du dialecte, j’ai connu ces villageois qui mettaient le Si conditionnel devant les prénoms (Si Mohamed, Si Ahmed et Si Kaddour) pour afficher le respect et la considération. J’ai connu les deux ou trois handicapés mentaux qui étaient accueillis un peu partout avec gentillesse par les Trézeliens. Sougueur ou Trézel, ce village que j’adorais a changé d’image. Je ne reconnais plus mon village !

Après cette introduction, voici comment deux femmes du quartier Dallas de Sougueur analysent la politique réelle de Dallas dans un dialogue exceptionnellement imaginaire. Ces deux femmes font comme les actrices du film Dallas. Leur analyse contient une expression chère aux femmes « Les miroirs ont des mémoires, ils nous rappellent notre passé ». Un passé larmoyant dans le quartier Dallas de Sougueur.

Depuis une trentaine d’années, ces deux femmes observent à la loupe les mouvements de Belkhadem à Dallas. Face aux nouveaux modes de vie politiques, ces deux dames font de la résistance et rejettent le présent.

Saadia et Saïda sont des enseignantes dans un collège de la ville de Sougueur. Elles se rappellent la pièce théâtrale Baksajoura de Tawfiq Al Hakim présentée par Belkhadem au CEG de Sougueur en 1968. Cette pièce décrit comment une femme à la tête du gouvernement d’Athènes, nommée Braksajoura, réussit à semer un complot politique pour détrôner son mari incapable de gouverner.

Saadia est une femme très timide, par contre Saïda est franche et ne mâche pas ses mots quand elle parle politique. Saadia chuchote tout bas à l’oreille de sa copine Saïda qui connaît bien Belkhadem : « Peut-on faire confiance à Belkhadem quand il parle de stabilité politique, de projet de société et d’amour du pays sans oublier les complots politiques de Braksajoura présentés par Belkhadem ». Saadia, rigole est dit : « Les complots ont pris une autre dimension. J’ai lu La poudrière algérienne des auteurs de Mireille Duteil et Pierre Dévoluy. Dans ce document, je me rappelle qu’un officier supérieur (si j’ai bonne mémoire c’est bien le général Khaled) a qualifié cette personne de berger arriviste ou de bédouin hypocrite. Je t’informe, pour la majorité des gens comme Belkhadem, la stabilité veut dire conservons nos postes de responsables pour terminer le reste de notre vie dans la pitrerie politique. Belkhadem et les autres poussent les jeunes à haïr leur patrie quand ils s’éternisent au pouvoir.

Saadia continue, sans amour du pays, les jeunes oublient le bon goût à la vie et pensent à la harga. Fais-moi confiance, je te donne la bonne nouvelle. Un jour avant le limogeage de Belkhadem, le 24 août, le trait d’union entre Mohamed Djemaï et Belkhadem, l’islamiste tunisien Rached Ghannouchi, la personne que je n’aime pas beaucoup, est reçu par le président Bouteflika. L’audience s’est déroulée en présence du ministre d’Etat, directeur de cabinet de la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia sans notre ami Belkhadem. Pour Bouteflika, la diplomatie n’est pas un métier où on improvise les scenarios politiques à la Braksajoura. Tout a ses raisons et rien n’est laissé au hasard. Il s’agit de la diplomatie de haute gamme en temps de guerre, et en la matière, il n’y a ni état d’âme ni sympathie personnelle. Il s’agit tout simplement des hauts intérêts des Etats et de la sécurité de leurs peuples et non d’une scène de complots politiques jouée dans l’Acropolis d’Athènes.

Saïda répond : "Une chose est certaine, l’image catastrophique du FLN ne va pas déstabiliser la nation. Le peuple est conscient de l’image. Il la place à sa juste valeur. Il la regarde et la fixe dans un cadre flexible qui épouse toutes les formes de spéculations. La frappe sur Belkhadem est lourde mais sans conséquences sur la ville de Sougueur. Les gens de Sougueur sont tous d’accord que Belkhadem n’a rien fait pour cette ville. D’ailleurs, il n’a rien foutu pour l’Algérie. Ils se moquent éperdument de son départ sans bagages. Abdelaziz Belkhadem est éjecté du dernier wagon du train qui avance, pour le moment, vers une destination inconnue. Les gens de Sougueur n’ont jamais pris ce train. Écoute-moi bien Saadia ! Les miroirs ont des mémoires. Dans notre vieux miroir du CEG l’image de Belkhadem n’a pas tellement changé. Nous devons classer cet évènement dans la série des histoires des trains de l’Histoire."

Saadia réplique : "Tu as raison, le spectacle politique n’est plus historique. Nous ne sommes plus en 1963 où le premier secrétaire générale du FLN démissionne, ni en 1991 où le dixième secrétaire du FLN rencontre ou consulte l’ambassadeur d’Iran à Alger pour décider du sort des Algériens. Ce fut un temps où Belkhadem pensait que les Algériens avaient choisi la solution islamiste. Depuis cette rencontre l’étiquette « islamiste » est collée à jamais sur la barbe de Belkhadem. Une barbe blanchie par les rêves irréalisables dans le pays des surprises".

Saïda intervient en disant : « Belkhadem et ses amis refusent d’assumer les erreurs commises par d’autres personnes entre 1992 -1994. Belkhadem pense que durant cette période le FLN a été écarté du pouvoir ». Pour notre ami, durant les années 1992 -1994, le FLN n’a pas été associé à la gestion du gouvernement. Belkhadem insiste que le FLN ne cautionnera pas les dérives d’une ère où l’Etat était affaibli par les dettes du FMI et la barbarie du terrorisme. Trou de mémoire ou passage confus dans la cervelle de Belkhadem !

Saadia rigole et dit : « Belkhadem oublie que le numéro un du FLN Si Tayeb El Watani gouvernait le pays en ce temps. D’ailleurs ce dernier, a toujours affiché le feu rouge au passage de Belkhadem dans les carrefours politiques. Une rumeur circulait à l’époque dans les rues de Sougueur, Boudiaf a qualifié d’écurie le siège de l’APN qu’occupait Belkhadem. La présence de Belkhadem dans ce lieu est la raison qui a poussé Si Tayeb au verrouillage des portes de ce lieu durant sa gouvernance. »

Pour tester l’intelligence politique de Saadia, Saïda demande à Saadia si Belkhadem était un mauvais élève ? Saadia répond : « Sûrement non ! Tout simplement, il n’a pas compris où il faisait semblant de ne pas comprendre les règles du jeu politique. Il ne réalise pas que nous sommes en 2014 et les possibilités de louer El-Mouradia pour des vacances dans un printemps arabe ne sont plus permises. En tant que politicien, Belkhadem doit se rappeler des principes politiques de Braksajoura « celui qui accepte les coups de main doit aussi accepter les coups de pied ».

Saadia continue son analyse. Revenons à l’histoire pour justifier le coup de pied. Lors de son célèbre discours à Sétif, le 8 mai 2012, Bouteflika, avait déclaré que sa génération, celle des maquis de la guerre de libération, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, devait passer le flambeau aux jeunes. Ouyahia et Belkhadem voyaient le palais d’El-Mouradia venir vers eux. Ils prétendaient faisant partie des candidats potentiels à la succession de Bouteflika. Bouteflika conserve sa place de maître à bord. Il renverse la vapeur dans sa machine et appelle ses deux personnes à ses côtés à El-Mouradia pour les surveiller de près. Bouteflika applique la politique d’Haroun Rachid. Une politique non connue sous la gouvernance de Braksajoura.

Saïda rigole des manières de Saadia quand elle parle de Belkhadem et dit : "Comme dans la scène théâtrale Braksajoura, Belkhadem profite de la confiance du président. Quatre mois après le discours historique du président à Sétif, Belkhadem déclarait devant les flnistes réunis à l’université d’été du FLN, qui s’est tenue à Tipasa en septembre 2012 :« Certains énergumènes essayent par tous les moyens de me destituer, en vain. Ils ont avancé 72 heures avant la tenue de cette université, ma démission, et avant-hier le décès du Président »".

Saadia réplique : « Tu as complètement raison Saïda. Depuis ce temps le système FLN engendre une crise cruciale. Ce parti cherche à épouser les limites d’un système indéfini dans un environnement ancré dans le monde des affaires. Pour arriver à cette fin, certains acteurs politiques essayent de travestir notre histoire. Dans la tête de ces fantoches, nos héros historiques sont remplacés par des moudjahidines de deuxième choix. Certains membres du CC du FLN s’improvisent acteurs dans un décor à la Braksajoura. Dans ce décor, un proche de Saïdani taxe Belkhadem de barbu sans croyance et d’opportuniste sans limite dont les ambitions dépassent les objectifs de la gouvernante Braksajoura ».

Saïda ! Pour comprendre les mouvements de turbulences qui agitent la sauce politique au sein de la marmite du FLN revenons au trio Goudjil-Kara-Abada. Ce trio reproche à Belkhadem l’islamisation du parti. Ils n’oublieront jamais l’étrange neutralité affichée par Belkhadem aux moments les plus décisifs. Pas une seule déclaration contre Benflis, ni même en faveur de Bouteflika. Pour Saadia, Belkhadem est le joker qui favorise toutes les mains pour ne pas dire toutes les tendances. Il ne parle pas, il sourit et accepte tout. Elle pense que la carte de Belkhadem ne vaut rien car elle ne coute rien. Sur son échiquier politique, Saadia surveille de près le cavalier Djemaï. Elle l’accuse ouvertement. Elle pense que le député de Tébessa « Mohamed Djemaï sur instigation de Belkhadem » est à l’origine des séismes dans le FLN. Les gens de la rue savent que Mohamed Djemaï, député élu sur liste indépendante en 2007, a rejoint le FLN où il s’est fait élire au sein du comité central par l’aide de sa « chkara ». Ils savent aussi que ce député est un mystère dans le décor politique. Ce député énigmatique est le plus calomnié par les redresseurs. Saadia l’accuse d’avoir acquis sa place de vice-président de l’APN, grâce aux milliards qu’il a donnés au FLN pour ne pas dire à Belkhadem ou à Saïdani. Elle pense que le trait d’union entre Mohamed Djemaï et Belkhadem est l’islamiste tunisien Rached Ghannouchi. Saadia a entendu un vétéran du FLN dire que Djemaï est associé dans les affaires avec le fils du leader islamiste tunisien, un ami à Abdelaziz Belkhadem. Au même rythme, elle admire Si Lakhdar Bouregaa commandant de l’ALN de la willaya IV historique quand il compare la situation du FLN de Belkhadem à un conducteur sans papiers ou à une femme divorcée qui entretient une relation illégitime. Comme Si Lakhdar, Saadia pense qu’il n’y a plus de militantisme dans ce parti étant donné que les têtes de liste aux élections s’achètent avec de l’argent.’"

Saïda intervient à haute voix et déclare : "Par contre, l’ex-ministre et membre du comité central du FLN Boudjamaa Haichour prétend avoir une information inédite dans les documents Wikileaks. Cette information se résume dans ses paroles : Nous détenons des informations sur la réception à titre personnel de Belkhadem par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton dans un lieu hors du pays quatre mois avant les législatives du 10 mai 2012. Le rendez-vous entre la secrétaire d’Etat Hilary Clinton et le SG du FLN a porté sur des sujets sensibles liés aux prochaines élections présidentielles de 2014. Haichour a comparé le rendez-vous Belkhadem-Clinton à celui de l’ex- secrétaire général du FLN Ali Benflis qui s’est déplacé en France à l’approche des présidentielles de 2004 et qui s’est matérialisée enfin de compte par la candidature de ce dernier qui s’est opposé à la candidature de Abdelaziz Bouteflika". Je ne sais pas d’où vient cette information. Je pense qu’Haichour sous-entend que ce repas a eu lieu au royaume du makhzen durant la visite de Clinton !"

Saadia ! Tu oublies qu’a la fin juin 2014, la bataille pour le contrôle du FLN a dépassé le cadre élastique. Elle a atteint son paroxysme. J’attendais le coup de fouet du grand chef. Les gens dans le souk de Sougueur ne sont pas habitués à ce coup de théâtre mais les spectateurs de la scène Braksajoura ont senti le contrepied politique. Bouteflika vise à gauche et frappe à droite. Belkhadem et ses supporteurs ne s’attendaient pas à ce coup. Ils se disaient forts du soutien du président de la République. C’est bien fait pour eux !

Saadia bouge sa tête et glisse : "Ce n’est plus une histoire d’Enrico Macias et sa chanson à Constantine. Le coup est lancé le 25 août et Belkhadem n’est plus. Les ennemis de Belkhadem se souviennent des paroles de Belkhadem à Skikda. Il a critiqué les personnalités et partis politiques qui ont appelé au boycott de l’élection présidentielle en Algérie. Selon Belkhadem, les boycotteurs des élections veulent conduire le pays vers le chaos. Il a été jusqu’à les comparer à des "pelles de démolition". Il a même chanté à haute voix "l’Algérie n’a pas besoin d’un chef de chantier mais d’un chef d’Etat dont l’expérience, l’honnêteté et la maturité politique prévaudront lorsqu’il s’agira de prendre des décisions déterminantes pour le pays et le peuple".

Saïda réplique : "Même s’il n’a cessé de rabâcher sur tous les trottoirs la célèbre chanson "le candidat du FLN pour l’élection présidentielle de 2014 sera Abdelaziz Bouteflika", ses apparences ne pouvaient pas cacher ses ambitions de devenir Président. Une chose est certaine, Belkhadem semble avoir été martyre de ses ambitions présidentielles. Erreur politique ou folie à la Braksajoura, Belkhadem marche sur ses principes. Il participe à l’université d’été organisé par les opposants qui ont boycotté les élections présidentielles de 2014. La dernière cartouche de Belkhadem a été tirée dans le camp du rassemblement des forces du changement."

En conclusion : Dans le miroir des femmes, Saadia et Saïda demandent à Belkhadem une seule chose « Pour éviter d’être victime il faudrait être capable de se défendre". Saadia sait qu’après cet évènement politique, les amis de Belkhadem ont cousu leurs bouches dans le train de peur que la prochaine éjection les touche. En contraste, Saïda ne cache pas que les ennemis de Belkhadem comme le coordinateur général du mouvement des redresseurs Abada mettent l’accent sur la nécessité de juger ce dernier pour le jeu de Braksajoura... Saadia et Saïda remarquent que la politique fatale continue et les ordures s’entassent

»» http://www.lematindz.net/news/15226...
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Les Cinq Cubains (éditions Pathfinder)
Une sélection d’articles de l’hebdomadaire The Militant depuis 13 ans sur le combat pour libérer Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González. Les Cinq Cubains, connus sous ce nom à travers le monde, ont été condamnés par le gouvernement U.S. sur des chefs d’accusation de « complot » fabriqués de toutes pièces et ont reçu des sentences draconiennes. Ils sont emprisonnés depuis leur arrestation après les rafles du FBI en 1998. Leur « crime » ? (…)
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Le plus grand crime depuis la deuxième guerre mondiale a été la politique étrangère des Etats-Unis.

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