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Hollande l’a dit et redit : "La France ne paie pas de rançon" (et son adversaire est la finance).

Qui a financé le terrorisme ?

La France a été vertement rappelée à l’ordre par la Maison Blanche à propos du paiement des rançons contre la libération d’otages aux mains de groupes terroristes. Ainsi après l’exécution de trois otages anglo-saxons par l’Etat islamique (EI) en moins d’un mois, l’épineux sujet des rançons revient à la une de l’actualité. Excédé par le double langage de Hollande, Obama assure que Paris paye des rançons aux groupes armés.

Loin d’être un scoop, cette parenthèse ouverte par le président américain, lors d’un entretien accordé au New York Times, n’est pas innocente puisque la logique américaine de ne pas négocier avec les terroristes est mise à mal par la décision des Européens et particulièrement des Français de payer pour libérer leurs citoyens enlevés par AQMI et ses succursales au Sahel. On dit Barack Obama irrité par l’attitude de François Hollande qui, au travers de son aptitude de dégainer le carnet de chèques à chaque prise d’otage, expose, paradoxalement, les Français aux velléités des groupes armés. Même son de cloche chez Vicki Huddleston, ancienne diplomate américaine au Mali, qui avait déclaré, deux ans auparavant, que « les Européens payent les rançons, puis nient l’avoir fait. Cela rend nos ressortissants vulnérables ».

Dans son raisonnement pragmatique, Washington pense qu’en ne payant pas de rançons, ses ressortissants sont moins fréquemment pris en otages. La réalité du terrain lui donne entièrement raison puisque sur les 53 otages enlevés par Al-Qaïda, qui ont été recensés ces cinq dernières années, il n’y avait que trois Américains contre un tiers de Français. Les Autrichiens, les Suisses ou encore les Espagnols représentaient quant à eux 20% des personnes enlevées. Dans cette logique de ne pas négocier avec les terroristes, les Etasuniens vont plus loin dans leur jusqu’au-boutisme en menaçant même les familles des otages de poursuites au pénal en cas de paiement d’une rançon pour la libération d’un des leurs. Washington préfère mandater le Pentagone pour mener des opérations militaires sur le terrain comme cela a été le cas en Syrie pour libérer des Etasuniens, dont James Foley, retenus par L’EIIL.

Ce n’est pas la première fois que la France est montrée du doigt par l’Administration américaine puisqu’elle est considérée comme la « championne » du paiement des rançons à Al-Qaïda. Le quotidien américain estimait cet été que la France avait versé 58,1 millions de dollars depuis 2008 pour libérer ses ressortissants détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) alimentant de fait l’effort de guerre des groupes djihadistes. Le mode de paiement se fait directement ou par des intermédiaires comme Areva ou certains pays du Golfe. Selon toujours le New York Times, le commerce des otages a rapporté près de 125 millions de dollars à la mouvance djihadiste. Dans ce hit-parade des pays payeurs de rançons, on retrouve la Suisse avec 12,4 millions de dollars et l’Espagne avec 10,1 millions de dollars qui préfèrent payer que de voir leurs ressortissants exécutés. Alors faut-il payer les rançons ou non ?

Pour Washington, la réponse est on ne peut plus claire pour mettre un terme aux financements d’Al-Qaïda. En 2012, le sous-secrétaire américain au Trésor pour la lutte contre le terrorisme et le renseignement financier, David Cohen, avait appelé, à partir de Londres, à briser ce qu’il qualifie de « cercle vicieux » des enlèvements contre rançon, considérant cette dernière comme « la plus grande menace » en matière de financement du terrorisme. Les Etasuniens estiment, et à juste titre, que le paiement des rançons met à mal les succès obtenus par la communauté internationale face à Al-Qaïda bousculée dans ses méthodes traditionnelles pour son financement, principalement issu de la collecte de fonds, obligée dès lors de se tourner vers ses succursales régionales AQMI et Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) pour lever les sommes d’argent indispensables pour mener à bien ses opérations militaires.

Moncef WAFI

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