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De Huchon à Arif : quand la "gauche" oublie ce qu’elle est

Entre le 6 mai 2012 et aujourd'hui, de l'eau coulé sous les ponts. De l'espérance initiale, le peuple de gauche est désormais plongé dans le désarroi. Outre la trahison politique menée par le gouvernement socialiste, la France de gauche subit continuellement les affaires de ses hommes politiques. De Jean-Paul Huchon, à Thomas et Sandra Thévenoud, en passant par Kader Arif, la rupture est définitivement consommée entre l'électorat populaire et les élites autoproclamées "de gauche".

Depuis quelques temps, la presse peut se régaler des errements du gouvernement, qui enchaine couacs et affaires. La gauche, autrefois proche du peuple, ami des petites gens, est aujourd’hui devenue un artefact du monde des affaires et de la finance, chacun cherchant à profiter de son poste pour s’enrichir. Récemment, c’est Kader Arif, discret Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants qui s’est vu inquiété par une sombre affaire d’ouverture de marché public à ses proches dans sa région d’origine, les Midi-Pyrénées. Le tout, pour la somme rondelette de 2 millions d’euros. Cette affaire suit de près celle de Thomas Thévenoud, qui aurait "oublié" de payer ses impôts pendant 3 ans, ainsi que son loyer, ainsi que l’impôt sur ses sociétés fantômes. En tout, deux membres du gouvernement ont, en une semaine, contribué à renforcer la défiance entre le peuple et les élites.

La gauche, héritière de Jean Jaurès et de Léon Blum doit viser le bien commun, la défense des petits face aux gros, les droits des oubliés contre l’omnipotence des puissants. A l’heure où les Etats se désagrègent sous les coups de l’ultra-libéralisme et que les droits sociaux sont de plus en plus difficiles à défendre pour les salariés, la "gauche" de gouvernement oublie ses devoirs et se trouve gangrené par un individualisme forcené, où chacun cherche à s’enrichir, à profiter des failles et béances d’un système aujourd’hui à bout de souffle. Si l’on regarde de plus près, les affaires concernent aussi des personnalités locales, moins connues.

Ainsi, le président "socialiste" de la Région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon a-t-il été condamné à une peine de prison et à un an d’inéligibilité pour "prise illégale d’intérêt", notamment du fait de passations de marché public à une entreprise qui embauchait sa femme. On dirait bien que KAder Arif n’a rien inventé... Malgré ces casseroles, il reste, depuis 16 ans à la tête de la région Ile-de-France et briguera même un énième mandat lors des prochaines élections.

Qu’ils soient locaux ou nationaux, ou encore membres de l’exécutif, les affaires qui rongent les rangs du Parti Socialiste témoignent que la gauche "socialiste" a définitivement oublié ce qu’elle est, ou du moins ce qu’elle fut autrefois. Il est urgent de balayer ces hommes et femmes, qui tous les jours, trahissent nos idéaux et de renouer avec ce que nous sommes vraiment, les héritiers de la défense des dominés contre les dominants.

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« Il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient pas. »

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