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Face à la crise : fascisme ou révolution ? camarades, citoyens, l’heure est à l’action

"Une crise révolutionnaire se forme quand ceux d’en haut ne peuvent plus diriger comme avant et quand ceux d’en bas ne veulent plus être dirigés comme avant". Cette observation de Lénine, le plus grand révolutionnaire de toute l’histoire, peut-elle s’appliquer à notre pays à l’automne 2014 ?

Oui, d’une certaine façon, car l’Elysée est discrédité. Si l’équipe social-patronale Valls-Macron « réussit », elle créera un appel d’air permanent pour les surenchères thatchériennes de l’UMP et elle sapera son propre espace politique. Si Valls-MEDEF échoue, il suscitera un raz-de-marée réactionnaire qui balaiera les plus droitiers des « socialistes ». Par ailleurs, le peuple français est exaspéré, non seulement par la pression insupportable mise depuis trente ans sur le monde du travail, mais par l’abaissement national sans précédent de la France qui perd sa souveraineté à l’intérieur et sa capacité propre d’action à l’international. Alors, tout cela peut-il déboucher sur une révolution, comme le prédisait récemment Attali dans une émission de Frédéric Taddéi ?

Oui, mais... Lénine a aussi observé fort pertinemment que « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire ». L’évolution spontanée de la situation politique ne suffit jamais à provoquer une révolution, tout au moins si l’on entend par là le renversement de la classe exploiteuse par la classe exploitée et à son bénéfice. Il y faut aussi un parti d’avant-garde lié aux travailleurs, un large front d’alliances autour de la classe dominée, un projet alternatif partant des contradictions réelles pour les dépasser et dessiner les contours d’une nouvelle société. Un tel projet existe-t-il ?

Non si l’on se tourne vers les prétendus « frondeurs » : ces députés sociaux-démocrates approuvent tous les fondamentaux de la politique hollandienne : l’Europe supranationale et l’Union transatlantique, les guerres d’agression de l’OTAN, le sauvetage à tout prix de la zone euromark, le paiement prioritaire aux usuriers des banques de la prétendue « dette souveraine ».

Non si l’on analyse le comportement du Front de gauche : sa composante majeure, le PCF-PGE de Pierre Laurent, est arrimé à la « construction européenne » et au P.S. dont il dépend électoralement à tous niveaux.

Non si l’on observe l’orientation du Parti de gauche qui feint de croire qu’une 6ème République pourrait résoudre les problèmes de la France sans claquer la porte de la dictature euro-atlantique.

Oui si l’on constate que la ligne des « quatre sorties » (de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme) que prônait – absolument seul au départ en France et même en Europe ! – notre tout jeune PRCF, gagne chaque jour du terrain dans notre pays et dans le Mouvement communiste et progressiste européen à la lumière de la DEPRESSION que génère la monnaie unique, ce collier étrangleur fixé sur le cou des travailleurs d’Europe..

Oui si l’on constate le discrédit profond de l’UE dans les milieux populaires qui ont massivement boycotté l’élection européenne bidon.

Oui si l’on constate que le clivage politique principal dans le pays, si l’on part des intérêts réels du peuple et non des manigances d’appareils, sépare d’un côté l’oligarchie capitaliste qui veut dissoudre notre pays dans l’Union euro-atlantique de la finance, et de l’autre côté les classes populaires et moyennes qui veulent produire et décider en France tout en coopérant avec le monde entier. Ce qui impose d’unir le drapeau rouge du Travail au drapeau tricolore de la nation pour créer, non pas un « Front de gauche » étriqué, mais un large Front antifasciste, populaire et patriotique actualisant les principes fondateurs du Conseil National de la Résistance.

Cette ligne, la seule à pouvoir opposer un « rassemblement rouge Marianne » au « rassemblement bleu marine » comme au Parti Maastrichtien Unique (PS, UMP), pourrait fédérer des millions d’hommes. Pour cela elle doit devenir beaucoup plus visible. Il faut pour cela que les communistes véritables se regroupent dans l’action pour les quatre sorties indépendamment du PCF-PGE et qu’ils s’unissent aux vrais républicains pour construire dans l’action le Front populaire et patriotique,le nouveau CNR dont nous parlons, sans taire que l’objectif final reste de construire une société socialiste. Tout en tendant la main bien entendu, aux militants sincères du Front de gauche, aux électeurs socialistes déçus, aux patriotes qui ne se résignent pas à voir mourir la France, aux antifascistes qui veulent combattre le FN ET TOUT CE QUI LE PRODUIT, aux syndicalistes qui veulent en découdre avec le capital sans crainte de rompre avec l’absurde slogan de l’ « Europe sociale ».

Dans cet esprit,le PRCF appelle à construire une vaste manifestation unitaire contre l’UE atlantique, guerrière, austéritaire et supranationale et à prendre partout un maximum d’initiatives pour dénoncer la « construction » euro-atlantique dans les localités, les entreprises et les quartiers populaires.

L’instinct de survie devrait décider rapidement les hésitants car si nous ne parvenons pas rapidement à rendre visible une alternative indépendante du PS et totalement opposée à l’UM’ Pen en formation, la situation potentiellement révolutionnaire qui germe risque fort d’accélérer la fascisation et la thatchérisation de notre pays en arasant tous les acquis du CNR et de la Révolution française.

Floreal – 8/09/2014

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