@ Dwaabala
Désolé de ne pas être encore d’accord avec vous, mais il est faux de dire que : « toute classe sociale intermédiaire est immuable dans sa composition. », et effectivement je suis d’accord avec Cunégonde sur « la classe moyenne (extrêmement réduite) d’hier » et le bouleversement de ce "hier" s’il ne date plus profondément que d’une soixantaine d’année...disons qu’il s’est enclenché avec la révolution industrielle.
C’est un sujet qui est extrêmement important pour comprendre l’évolution des sociétés dites occidentales.
Il existe actuellement une "classe moyenne" qui vit extrêmement bien, il ne faut pas s’inquiéter à son sujet, notamment dans le tertiaire, Banques & Assurances, mais pas que dans ces secteurs d’activités, il y a aussi celui des "nouvelles technologies".
Je le sais en connaissance de cause, ayant été syndicaliste (un peu anarcho, je précise) dans le secteur Assurances. Dans la compagnie d’assurances où je "sévissais" on avait en gros 14 mois et demie de salaire, l’embauche se faisant assez sensiblement au-dessus du SMIG, et bien d’autres avantages liés au Comité d’Entreprise. Si je raconte ça dans les secteurs PME-bâtiment et viticoles, j’ai de fortes chances de me faire lyncher....!
Par exemple les "ronds de cuir" d’autrefois n’étaient pas vraiment des privilégiés, exception faite bien évidemment dans leurs conditions de travail qui n’avaient rien à voir avec celles des autres prolétaires de l’industrie, celles que l’on rencontre maintenant en grande partie dans les "délocalisations".
Pour vous la "classe moyenne" aurait été représentée par :
« artisans, petits commerçants, boutiquiers, ou petits agriculteurs propriétaires. Ce qu’on appelait déjà à l’époque les beaufs. »
La phrase sur les "beaufs" est totalement incongrue, "beauf" étant si je ne me trompe une invention de Cabu, pour qualifier quelqu’un de "simplet" dans ses analyses et sa manière de vivre, celui qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez de ses propres intérêts ; la seule analogie que l’on pourrait faire serait avec celle péjorative de "mercantile" s’appliquant à tout ce qui touche au commerce.
Mettre les artisans et les petits agriculteurs dans le même panier que les commerçants et les boutiquiers c’est pour le moins assez "osé" comme vision de la société, TOUT les opposait.
Des "petits agriculteurs (et) propriétaires" à mon avis il ne devait pas y en avoir bézef ; par contre il y avait beaucoup de métayers, anciennement des serfs (= servitude) qui eux mêmes étaient pratiquement les descendants d’une certaine forme d’esclavagisme, et des fermiers qui eux représentaient véritablement une "montée en grade" dans le paysage du travail de la terre car s’ils étaient bien "propriétaires", ils ne l’étaient que de leurs décisions de production, ils ne devaient qu’un loyer au propriétaire de la ferme.
Les artisans eux étaient des ouvriers, qui allaient du "simple" (avec beaucoup de guillemets) par exemple cordonnier, au pratiquement ingénieur représenté par le Compagnonnage (voir les compagnons bâtisseurs de cathédrales, maçons, tailleurs de pierre et charpentiers par exemple, leurs savoirs étaient impressionnants). De là à les qualifier de "beaufs" quelle incongruité !
Du "marxisme" avant d’en parler il faudrait, comme pour les compagnons, faire son "tour de France".