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Chili : La page est tournée.


Ricardo Lagos

Aujourd’hui, mardi 16 août 2005, le Congrès (Assemblée législative et Sénat réunis) a voté la réforme de la Constitution de Pinochet promulguée en 1980. Approuvée par 150 voix pour, 3 contre et 1 abstention, elle est donc l’objet d’un consensus remarquable.

Parmi les 58 nouvelles mesures constitutionnelles :

1) Il n’y aura plus, ni sénateurs désignés, ni sénateurs à vie (les anciens présidents). Une loi définira le nombre de sénateurs à élire.

2) Il n’y aura plus d’inamovibilité des Commandants en Chef des Forces Armées.

3) L’état de siège pourra être décrété pour une période de 15 jours, renouvelable. Elle était de 90 jours.

4) L’état d’urgence pourra être décrété et prorogé avec l’accord des deux chambres.

5) Les chiliens nés à l’étranger pourront obtenir la nationalité et leurs droits citoyens après un an de résidence.

6) L’âge minimum des sénateurs passe de 40 à 35 ans.

7) Le mandat présidentiel passe de 5 à 4 ans sans rééligibilité pour la période suivante.

8) Tous les articles transitoires correspondant aux normes de la Junte sont abrogés.

9) Pour changer de nouveau la Constitution, il suffira de la majorité au Congrès.

10) La nouvelle Constitution portera la signature de Ricardo Lagos.

Reste en suspens la question de l’élection présidentielle au système binominal pour laquelle les avis restent très partagés. L’extrême-gauche de Juntos Podemos proteste contre cette non-révision et crie à la collusion entre la Concertation et l’Alliance pour le Chili, respectivement gauche et droite libérales.

Pendant ce temps, Pinochet, sa femme et son fils Marco Antonio n’en finissent pas de leurs démêlés avec la Justice et le détournement de quelques 27 millions de dollars, alors que les poursuites contre les anciens tortionnaires se multiplient.

Bref, la triste page est enfin tournée.


Election présidentielle au Chili : une campagne à rebondissements, par J.M Hureau

Le linge sale de la dictature chilienne, par José Maldavsky.


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Noam CHOMSKY
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En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.

Thierry Deronne, mars 2014

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