RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La guerre économique au Venezuela

La presse occidentale a énormément parlé des « difficultés » économiques du Venezuela. Elle a particulièrement insisté sur les énormes réserves pétrolières du pays qui auraient été un oreiller de paresse cachant l’incapacité d’abord du gouvernement Chavez, puis de celui de Maduro (pensez donc un simple travailleur !) les deux incapables d’impulser une politique économique menant à la prospérité du pays.

En transférant une partie de la manne pétrolière des poches des magnats du pétrole à celles de la partie la plus pauvre de la population, en développant des systèmes de santé et d’éducation performants et gratuits, ces gouvernements seraient aujourd’hui punis pour avoir transgressés les « vrais » lois économiques. La forte inflation et les pénuries de biens de consommation dans les magasins seraient la sanction de leur politique économique laxiste.

Certains entrepreneurs du secteur privé profitent de la situation et l’accentuent : ils stockent des produits de base et de l’électroménager pour provoquer de la rareté et faire monter les prix. Ils intensifient aussi leurs activités de contrebande vers la Colombie. De plus, ils occupent certains bastions dans l’appareil politique pour essayer de déboulonner le gouvernement.

Cette véritable guerre économique a créé un certain mécontentement qui a été le prétexte déclencheur de ce qu’on a appelé des « émeutes », en réalité des vendettas de l’extrême-droite vénézuélienne voguant sur ce que notre presse a qualifié de « mécontentement populaire ».

Le plus étrange c’est que nous, qui sommes honnêtes, avouions qu’il y avait des difficultés économiques, alors que l’extrême-droite, qui est malhonnête, a nié tant les résultats éminemment positifs de la révolution bolivarienne et les résultats des multiples élections que les actes terroristes de ses « manifestants », en réalité des groupes paramilitaires.

On oublie souvent qu’aucune économie n’est neutre. Le capitalisme est partout dans le monde un moyen de canaliser la richesse vers le capital, donc dans les poches de ceux qui le possèdent. La « science » économique est en réalité l’art de conduire une guerre de classe.

Cette guerre a un fondement idéologique : le sens donné au mot richesse. Pour certains la richesse est le capital, être riche c’est donc avoir beaucoup de capital, et tout ce qui ne sert pas à le nourrir en profit est du gaspillage. Ce sens donné au mot richesse est aujourd’hui dominant. Mais il existe un autre sens que nous devrions reconnaître : la richesse est tout ce qui concourt à créer du bien-être.

C’est cela le vrai fondement idéologique de la guerre économique. : la richesse des capitalistes, c’est ce qui est accumulé aux dépends des autres ; tandis que selon nous, gens des peuples, la richesse c’est le travail humain mis en œuvre pour améliorer le bien-être de tous.

Pour les capitalistes tout ce qui a été fait au Venezuela pour vaincre la misère est évidemment du gaspillage.

La guerre économique a ses armes. L’une d’elles est l’inflation. Celle-ci est aux aguets dès que les salaires augmentent, les prix prennent l’ascenseur aussitôt. L’inflation est une manière de neutraliser les améliorations salariales. C’est un des côtés de la médaille. Mais on oublie souvent l’autre côté de la médaille : les actions, les objets financiers non libellés en argent échappent à l’inflation. Autrement dit l’argent qui atterrit dans la poche des travailleurs perd de sa valeur alors que les actions ou les papiers valeurs qui atterrissent dans les coffres des banques des capitalistes restent stables ou augmentent la leur.

Chaque expérience révolutionnaire est précieuse, elle n’est jamais toute blanche ou toute noir, elle constitue un enseignement irremplaçable parce que résultant de la vie elle-même. C’est aujourd’hui en Amérique latine, en particulier au Venezuela que l’expérience la plus avancée est en route ; il faut la soutenir sans réserve parce que plus elle ira loin plus elle nous aidera tous en tant que révolutionnaires. Cela à condition qu’on sache en tirer les enseignements et qu’on ne passe pas notre temps à donner des leçons.

Christian Tirefort

Né en 1943 dans une petite ville du Valais, en Suisse. Christian Tirefort a eu une scolarité réduite à sa plus simple expression qui a commencé à 8 ans et s’est terminée à 14 ans. Il a fini l’école si tôt parce que ses instituteurs ont estimé qu’il n’avait plus rien à apprendre d’eux. Selon eux il aurait du continuer sa scolarité dans une école supérieure. Son tuteur ne l’a pas voulu et l’a envoyé faire un apprentissage de typographe dans une imprimerie. Il a alors tout d’abord lu et écrit des romans, puis poussé par ses camarades de travail il est devenu délégué syndical. Il s’est alors intéressé à la politique, surtout aux aspects théoriques. Toujours poussé par ses camarades d’entreprise il est tout d’abord devenu président du syndicat local, puis dès l’âge de 49 ans président central, c’est-à-dire le plus haut responsable national de la branche des médias. Il est aujourd’hui à la retraite, mais très actif sur le plan politique.

Son dernier ouvrage sorti en librairie :
MANIFESTE POUR UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL
Réhabiliter le travail, c’est le libérer de l’emploi capitaliste

»» http://b-tornare.overblog.com/2014/06/la-guerre-economique-au-venezuela.html
URL de cet article 25825
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Les 7 péchés d’Hugo Chavez
Michel COLLON
Pourquoi les Etats-Unis s’opposent-ils à Chavez ? Pour le pétrole, on s’en doute. C’est tout ? Les guerres du pétrole, ils sont habitués à les gagner. Mais au Venezuela, on leur tient tête. Ici, on dit qu’il est possible d’employer l’argent du pétrole de façon intelligente et utile. Pas comme à Dubaï où on construit des hôtels à vingt mille euros la nuit au milieu d’un monde arabe sous-développé. Pas comme au Nigeria où la faim tue alors que ce pays est un des plus gros exportateurs mondiaux. Au Venezuela, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Comment devenir un expert médiatique millionnaire :

- Ne jamais avoir la moindre idée de ce dont vous parlez.
- Avoir systématiquement tort sur tout.
- Ne jamais admettre qu’on vous a prouvé que vous aviez tort.
- Dire la vérité uniquement lorsque cela sert le pouvoir.
- Ne jamais recevoir d’invités de gauche ou anti-impérialistes.

Caitlin Johnstone

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.