Un article du Washington post La nouvelle doctrine US inquiéte les européens commence ainsi : "ici dans la capitale de la nouvelle Europe, les fonctionnaires expriment une gamme de sentiments qui s’étend du souci à l’alarme et à la colère à mesure qu’ils constatent l’écart croissant entre eux-mêmes et l’administration Bush.
La cause immédiate en est la doctrine préemptive [1] récemment délivrée par l’administration. Elle réserve aux Etats-Unis le droit d’attaquer les ennemis potentiels avant qu’ils ne frappent, en même temps qu’elle marque leur détermination à traiter du cas de l’Irak avec ou sans appui international.
Un fonctionnaire européen a déclaré que le nouveau message que les ETATS-UNIS adressaient à l’Europe était : "vous avez cessé d’être pertinents, et à moins que vous fassiez quelque chose de dramatique pour augmenter votre budget de défense, vous touchez aux limites. Le téléphone ne sonne pas."
Le Pentagone dispose en effet ajourd’hui d’un budget qui est équivalent à celui dont il disposait par le passé pour lutter contre l’empire soviétique, aux pires moments de la Guerre Froide. Et l’Europe est invitée à s’aligner dessus.
On rappellera toutefois, pour information toujours, qu’on estime à 6000 le nombre de combattants d’Al Qaeda qui se sont entraîné dans les bases afghanes avant la guerre dont 200 cadres de haut niveau. C’est cette horde innombrable, sans aucun doute, qui légitime cette guerre sans fin contre le terrorisme et les moyens qu’il est urgent de lui octroyer.
En d’autres termes la lutte contre 6000 personnes qui ne sont pas toutes des terroristes et quelques 200 cadres de Al Qaeda coûte déjà aux américains aussi cher que celle contre l’ensemble des forces de l’Armée Rouge et de celles de ses pays satellites sans compter les groupes militaires financés un peu partout dans le monde par le Kremlin.
Voici un rappel graphique de l’état des dépenses du Pentagone depuis 1945. Les lecteurs sont invités à réaliser le même à partir des chiffres des budgets de défense européens.