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L’Ukraine face au spectre de la partition

Dans l’Est du pays, à Kharkov, se sont rassemblés les gouverneurs des provinces russophones, autour du président déchu Ianoukovitch. La crainte d’une scission du pays, d’un scénario à la Yougoslave plane, même si les dirigeants en question ont démenti avoir des intentions séparatistes.

La résolution adoptée au cours du congrès des gouverneurs de province de l’Est du pays a est pourtant clair : ils contestent la légalité des mesures adoptées par le parlement de Kiev dans la journée de samedi. A savoir la déchéance du président Ianoukovitch, l’organisation d’élections présidentielles au 25 mai prochain, la limitation des pouvoir du président, comme la libération de Ioulia Timochenko. Ces gouverneurs ont en outre décidé que les régions assumaient directement la responsabilité du maintien de la loi et de l’ordre car le pouvoir central est "paralysé".

Ianboukovitch lui-même a qualifié de "coup d’Etat" le retournement du parlement. "Je n’ai pas l’intention de donner ma démission. Je suis un président élu de manière légitime. Ce qui se passe aujourd’hui est du vandalisme, du banditisme, un coup d’Etat". Samedi, 10000 manifestants s’étaient rassemblés à Kharkov en soutien au président. En parallèle, 3000 personnes s’étaient rassemblées dans le centre de la ville pour clamer leur soutien aux changements intervenus à Kiev.

Entre la fuite et la division

A la tribune de la réunion des gouverneurs, un des orateurs a appelé ses compatriotes à se constituer en patrouilles civiles pour rétablir l’ordre ; un autre a prévenu les participants de la réunion de Kharkiv qu’ils devaient se préparer à être la cible de représailles si les manifestants de Kiev prennent le pouvoir sur l’ensemble du pays. A Moscou, la télévision publique Rossiya 24, qui a retransmis en direct la réunion des gouverneurs des régions de l’Est, a souligné qu’il était tout à fait envisageable que la ville de Kharkov se mette à déterminer ses propres politiques plutôt que d’appliquer les décisions prises dans la capitale.

Mikhaylo Dobkine, gouverneur de la région de Kharkov, a en revanche déclaré aux chefs des régions réunis : "Nous ne préparons pas une scission du pays. Nous voulons le préserver".

La carte du résultat des élections présidentielles de 2010 montre bien la séparation du pays en deux. En bleu les régions qui ont voté massivement pour Ianoukovitch, en jaune pour Timochenko (source Wikipedia).

En Crimée, certains ont déjà réclamé que la péninsule redevienne territoire russe. Les régions russophiles - Kharkiv, Donetsk, Dnipropetrvsk, Lougansk et la Crimée - comptent au total 14,4 millions des 46 millions d’habitants de l’Ukraine. La plupart sont d’importants bassins industriels. La Crimée abrite la Flotte russe de la mer Noire, basée à Sevastopol.

La carte politique est superposable la carte des langues parlées. Représenté ici le pourcentage d’habitants d’Ukraine dont la langue natale est l’Ukrainien (source Wikipedia).

Les autorités frontalières ukrainiennes ont annoncé samedi soir avoir empêché le décollage d’un avion dans lequel Ianoukovitch avait pris place à l’aéroport de Donetsk, où il tentait de quitter le pays. Deux soutiens du président, Mikhaylo Dobkine et le maire de Kharkov Guennadi Kernes, ont eux réussi à franchir la frontière russe.

http://www.humanite.fr/monde/l-ukraine-face-au-spectre-de-la-partition-559755

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