C’est ainsi que celui qui détient le poste supposé de ministre du Pétrole, Abdelbari al-Aroussi, vient de se fendre d’un communiqué où il menace d’"un possible recours à la force", contre ceux qui bloquent les terminaux pétroliers dans l’est de la Libye.
Il faut dire qu’il doit bien faire semblant de représenter un État. Puisque le drapeau du roi Idriss Senouci flotte aux Nations unies et là où se trouve une ambassade à travers le monde.
Sur le terrain, les "révolutionnaires", qui n’ont pas compris le deal entre l’Otan et le CNT, à qui Aljazeera et l’ensemble des médias qui font l’opinion planétaire, ont fait croire que ce sont eux qui ont " libéré " le pays du "régime de Mouammar Kadhafi", sont légitimement convaincus que ce sont eux le vrai pouvoir. Et c’est, de plus, la réalité. Puisque la Libye est sous leur coupe et qu’ils se la sont partagée, selon leur implantation, leur appartenance tribale ou leur obédience politique ou idéologique.
L’une des milices a donc décidé de s’emparer des installations pétrolières, pour revendiquer sa part de la rente.
En face, "le gouvernement déploie tous les efforts pour dialoguer avec ceux qui bloquent les terminaux, mais toutes les options, y compris l’option militaire, restent ouvertes pour mettre fin à cette situation", c’est ce qu’a déclaré Aroussi, lors de sa participation à une réunion des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep).. Il était à Doha, au Qatar.
Les journalistes qui l’écoutaient doivent bien avoir vu qu’il plastronnait et qu’en guise d’option militaire il ne pourrait pas contrôler, ne serait-ce que les abords du palais gouvernemental à Tripoli. Cela, pour le secteur pétrolier. En attendant, peut-être, la création d’une compagnie pétrolière en Cyrénaïque qui commercialisera le pétrole, et celle d’une banque régionale, étapes programmées pour une sécession.
Reste le plus cocasse : El-Habib Al-Amin, ministre de la Culture et de la Société civile du gouvernement libyen, oui ça existe…, vient de rendre une fière chandelle à la comédie française qui cherchait désespérément à vendre son " Théâtre éphémère ", chose très difficile de l’aveu des vendeurs. Une structure démontable réalisée pour suppléer la salle Richelieu le temps d’une saison et laissée à l’abandon après la dernière représentation, en janvier 2013.
Son problème est donc réglé, la Libye va même payer les frais de démontage, selon un contrat signé, mercredi 18 décembre, à Tripoli. Ville promue, sans rire, capitale de la culture arabe 2014. Une belle affaire pour les deux parties et, en apparence, surtout pour le ministre libyen car selon le commentaire d’un témoin de la transaction :
"Cela (lui) a plu parce que l’objet est en bois. Et il n’y a pas de bois en Libye".
Ahmed Halfaoui