Je voudrais pour ma part revenir sur la leçon administrée par le professeur Jospin aux télespecteurs jeudi dernier.
S’adressant notamment aux électeurs de gauche qui s’apprêtent à voter non au référendum, l’ancien premier ministre nous explique qu’il ne faut pas se tromprer d’élection et en profiter pour cencurer les pouvoirs en place.
Pour ce faire, il avance une comparaision osée : lors d’un mariage, les époux se disent mutuellement oui, il ne disent pas oui au maire qui leur pose la question.
Puisqu’il utilise cette comparaison, allons jusqu’au bout du raisonnement de ce chantre du oui :
les futurs époux se disent mutuellement oui, pour la bonne raision que le maire, ou l’officier d’état civil, ne porte aucune appréciation sur le bien-fondé du mariage. Il constate simplement que leur consentement est libre, et leurs rappelle leurs obligations au regard du code civil. Il est neutre par rapport aux époux.
Au contraire, J Chrirac n’est pas neutre dans cette campagne électorale. Il appelle ouvertement à voter oui au référendum. Difficle, dans ces conditions, de ne pas dissocier la réponse de celui qui pose la question. Et il est clair que même si chacun sait que le vote n’aura aucun effet sur la longévité du chef de l’Etat à l’Elysée, un non sorti vainqueur des urnes ne pourra qu’être interprété comme un échec pour le Président et les autres tenants du oui.
Par ailleurs, les époux ne sont que deux. Ils peuvent, au cours de leur vie commune, changer relativement facilement leur contrat de mariage. C’est sans doute plus difficile quand les époux sont 25 ou plus. Raison de plus pour éplucher à la lettre des stipulations du contrat de mariage constitutionnel.