« La philosophie sociale initiée par les théoriciens de l’École de Francfort dépasse ce réductionnisme descriptif [...] »
Voici une phrase assez choquante dans les implicites qu’elle entraîne avec elle, les mots employés dans la présentation d’origine de ce n° des Cahiers philosophiques ne signifient pas la même chose et elle se trouve être beaucoup plus modérée en annonçant clairement :
« Quel sens cela a-t-il d’isoler une philosophie sociale alors même qu’existent d’autres disciplines qui traitent du social telles la sociologie, la psychologie sociale ou encore l’anthropologie ? La réponse est partiellement contenue dans la question elle-même : il s’agit justement d’une philosophie et celle-ci ne se réduit pas aux visées descriptives ou explicatives des sciences sociales, quoiqu’elle tire profit de leurs investigations et résultats. »
La première affirmation ne tient pas compte du rôle des sciences en philosophie ni de la simple posture scientifique nécessaire à la démarche philosophique.
Les sciences sociales sont des outils de compréhension, donc de descriptions, dont peut s’emparer librement tout penseur, il y est même vivement encouragé pour élaborer de la pensée critique sans laquelle n’importe quelle philosophie, fut-elle sociale, ne serait pas en mesure de penser des lendemains !
C’est d’évidence ce que les auteurs se proposent de faire mais Mr Cadet semble se laisser emporter par sa grille de lecture personnelle, je lui conseillerai de lire l’ouvrage indispensable à toute personne s’occupant du champ humain et social : " De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement" , Georges Devereux.
Où l’on apprend de quelle manière il est indispensable de savoir la composante personnelle, intime et culturelle dans une analyse de situation !
Si une partie des sciences sociales et humaines ont été récupérées par le néolibéralisme afin d’en renforcer l’ancrage et la popularité, cela n’en fait pour autant pas les ennemis de la révolution démocratique !
Il ne me paraît pas bien sérieux de se positionner ainsi, nous devons perdre tout espoir si nous ne nous emparons pas de ces outils pour comprendre ce qui nous assaille, comment combattre des fusils alors que nous ne concevons pas les armes au delà des flèches en bois ?