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La bataille de Syrie

Avec l'amorce d'un mensonge, on pêche une carpe de vérité.

Hamlet. W. Shakespeare

Il ne s’agit ici de jouer, ni au stratège sans armée, ni à l’informateur qui est démuni de sources, ni au partisan révolutionnaire sans un peuple accablé, ni à l’ haruspice sans entrailles, mais de simplement mettre au jour ou mettre à jour les sentiments vagues du simple pioupiou, les échos d’ondes qui troublent un téléspectateur saturé de vilénies, les espoirs qui naissent quand un jour nouveau se lève, et des idées sur l’avenir qui tiennent aux tripes.

Parce que cela fait bien longtemps qu’ils nous la servent l’histoire des grands amis et partenaires pour le maintien de leur ordre local dans telle ou telle république bananière ; régional quand tout un sous-continent qui se libère aujourd’hui s’est trouvé soumis pendant des lustres aux agissements de manipulateurs copieusement appointés en dollars ; planétaire enfin quand un violoncelliste de talent s’est mis à jouer les cheveux au vent sur les ruines d’une résistance qui eut ses grandeurs et des moments de gloire porteurs d’espérance.

Parmi ces derniers, il y a plus d’un demi-siècle, la victoire du peuple vietnamien dans son héroïque et invraisemblable résistance victorieuse à l’arrosage de son territoire par des bombes larguées à 12 000 mètres d’altitude par les B 52. Il avait quelque soutien à l’arrière.

Parmi les heures noires, celles où les États-Unis réussissaient le coup de rassembler les Nations sous le drapeau de l’ONU pour lancer leur Tempête du désert sur un pays au dirigeant duquel ils avaient tendu le piège grossier de lui laisser croire qu’il avait les mains libres pour annexer un État voisin. Et celles qui suivirent dix ans plus tard pour achever leur œuvre de mise au chaos d’une population martyre.

Les observateurs naïfs qui crurent, au début de ce sanglant épisode de saccage, à une résistance possible oubliaient le fait que la petite musique de Vinteuil avait sonné sur les stigmates de la Guerre froide, et qu’une Nation seule ne peut rien face à l’écrasante supériorité d’un Empire dont une grande partie du budget est consacrée à l’accumulation et au perfectionnement des armes.

Quand, voici que, croyant renouveler l’opération qui réussit si bien, relayée entre temps par le hold-up sur la Libye, le même Empire découvre qu’il a rencontré cette fois, sur fond de soi-disant Printemps arabe, un dirigeant qui fait face avec énergie aux mauvais coups qui sont portés à son peuple et qui est soutenu par un État qui renaît de ses cendres.

Le peu de popularité et d’estime dont jouit W. Poutine dans la presse s’explique aujourd’hui : tout ce qui n’est pas soumis ni acquis à l’américanisation éhontée ou rampante, ou qui résiste à son agression armée, a droit au portrait taillé au couteau. Donc, seules comptent la force et l’intelligence face au Moloch qui s’engendre lui-même et naît de ses propres entrailles.

Déjà, depuis peu, c’est la Chine qui s’est fait respecter par son poids économique ; et toutes les campagnes de dénigrement dont nous fûmes abreuvés ont dû mettre un bémol quand nos managers sont allés négocier des contrats.

Il fallait compléter l’arrière-fond du tableau par une victoire sur les premiers plans ; guerriers et diplomatiques. Elle est en bonne voie ; et ceux qui voyaient dès le départ que la bataille de Syrie pourraient bien être une sorte de bataille de Stalingrad face à l’impérialisme, non pour les centaines de milliers de prisonniers qui ne seront pas, mais pour le tournant qu’elle marqua dans l’histoire, ne sont peut-être pas loin du compte.

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