Le second tour de l’élection présidentielle du Mali a eu lieu le dimanche 12 août 2013. Les résultats de ces élections étaient évidemment très attendues des Maliens. Oui, après des mois de conflits, ils espèrent une stabilisation de leur pays. Ibrahim Boubacar Keita, alias IBK, a été élu président du Mali avec 77,61% des suffrages exprimés. Son adversaire Soumaila Cissé obtient 22,39% des suffrages exprimés. Ibrahim Boubacar Keita a été félicité par son adversaire qui a reconnu sa défaite. Le taux de participation au premier tour avait été de plus de 50% alors qu’au second tour il a été de 48%.
Soumaila Cissé a déclaré :
« Ma famille et moi-même sommes allés chez MR Keita, futur président du Mali, le féliciter pour sa victoire. Que dieu bénisse le Mali ».
Effectivement, Soumaila Cissé, en acceptant la victoire de son adversaire, exonère le Mali de possibles conflits. Car avant le second tour de l’élection présidentielle, les deux candidats avaient présenté de possibles fraudes pendant ces élections.
Mr Keita est né le 29 janvier 1945, à Koutiala, en Afrique Occidentale Française. Il a été premier ministre et président de l’assemblée nationale. Cet ancien étudiant de l’université de la Sorbonne a été nommé Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Niger et au Burkina Fasso. En 1993 il devenait ministre des affaires étrangères du Mali. En 1999 il devenait vice-président de l’internationale socialiste.
Le nouveau président a-t-il véritablement les possibilités de stabiliser son pays ?
En raison de la politique France-Afrique, la stabilisation du Mali reste très difficile. L’impérialisme français a l’objectif de renforcer son hégémonie dans cette zone du globe, pour puiser les matières premières nécessaires au capitalisme monopoliste. En effet, le Mali est le troisième producteur d’or du continent Africain. Les deux premiers étant l’Afrique du Sud et le Ghana. En 2006, la production d’or, au Mali, était de 61 tonnes. L’or représentait 15% du PIB du pays et 70% des recettes d’exportations. Des gisements sont situés à Loulo, Faboula, Misséni, Morila.
Dans le nord du pays, du coté de Nara et Gao, des sociétés comme TOTAL ont effectué des forages en 2009-2010. Effectivement, le pétrole dans ces zones du Mali serait très prometteur pour l’impérialisme Français.
Cette recherche de profit est évidemment appuyée par des institutions internationales telles le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale. Ces institutions ont asséné au Mali une politique d’ajustement structurel (aide financière du FMI et de la BM, mais avec des obligations de réorganisations économiques et sociales du pays concerné) très néfaste pour l‘économie du pays. Dans cette politique d’ajustement structurel, le Mali était dans l’obligation de privatiser des secteurs importants de l’économie du pays. Ces privatisations ont concerné les Chemins de Fers, la distribution de l’eau ou la Compagnie Malienne pour le Développement du Textile.
Ces politiques destructrices ont attisé les luttes des différents mouvements du pays qui revendiquaient, depuis la dissolution de l’Afrique Occidentale Française, l’autodétermination de la région nord du Mali.
Le 17 janvier 2012 , des attaques contre des camps de l’armée Malienne avaient été effectuées, au Mali, par le MNLA ( mouvement national de libération de l’Azawad). Ces camps militaires se situaient dans le nord du pays.
C’est « officiellement » la date qui marquait le début de la rébellion.
Les mouvements comme le MNLA ou Ansar Dine revendiquaient l’autodétermination de trois régions, Kidal, Gao et Tombouctou. Officieusement, les mouvements de libération avaient commencé leurs luttes après la dissolution de l’Afrique Occidentale Française dans les années 1960.
Après la prise de la ville de Konna par des rebelles, l’état d’urgence avait été décrété par le gouvernement du Mali le 11 janvier 2013. Il s’ensuivait le déclenchement de l’opération Serval, l’attaque de l’impérialisme Français au Mali avait été lancée.
L’opération Serval a été lancée suite à la résolution 2085 du conseil de sécurité des Nations Unies. Cette opération avait été lancée avec l’aide de la CEDEAO (communauté économique des états de l’ouest), l’Union Africaine et les forces armées Tchadiennes. Officiellement, cette intervention avait pour objectif d’aider les troupes Maliennes, qui combattaient l’avancée des groupes islamiste armés. Ces groupes armés avaient pris le contrôle de l’Azawad, le nord du pays.
Le nouveau président du Mali à d’ores et déjà présenté le souhait d’ouvrir des négociations avec les groupes armés situés dans le Nord du Mali. Il a présenté une autre de ses préoccupations : s’attaquer à la corruption dans les cercles du pouvoir au Mali.
Le président François Hollande a félicité le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, il assistera à son investiture.
Jimmy dalleedoo