@ Romane
Combien de silences depuis le début de l’affaire, même sur LSG qui publie nombre d’articles sur Manning et Assange depuis plus de deux ans ?
Si en terme de « silences » vous pensez au manque de réactions écrites en commentaire, cela signifierait que plus un sujet suscite notre intérêt plus on y commente.
Soyez rassurée sur ce phénomène, car c’est loin d’être le cas.
Par exemple, des lectrices féministes actives pourront éviter de s’exprimer sur des billets développant ce thème, donc rester silencieuses, alors que c’est un thème qui mobilise leur intérêt.
Par ailleurs, un article qui nous apparaît médiocre et truffé d’erreurs fera certes, beaucoup de bruit, mais c’est en rapport à la polémique qu’il aura engendré (le « buzz » est ainsi créé).
Sur internet certaines interventions sont motivées par des stratégies trollesques qui consistent à déverser un glougi-boulga propre à détourner l’information qui a été diffusée dans un article, à la contredire systématiquement ou à en ré-interpréter les données au mépris des arguments déjà avancés : évidemment, d’autres considèrent qu’ils ne peuvent laisser passer cela, alors ils ne restent pas silencieux.
C’est une des raisons pour laquelle, par exemple, on aura plus réagi pour défendre la position de Bradley Manning lorsqu’elle est critiquée sur un fil, et qu’on reste silencieux sur celui auquel on adhère, et sur lequel on ne voit pas trop ce qu’on pourrait rajouter... puisqu’on considère que c’est déjà exprimé dans l’article et qu’il rétablit les idées que l’on aurait défendues dans le cas inverse.
Plus personnellement, bien des sujets non commentés m’ont frappée et marquée jusqu’à modifier mes points de vue et comportement dans ma vie, alors que ce ne fut pas forcément le cas pour ceux sur lesquels j’ai commenté souvent.
Pour le reste de votre commentaire, j’ai bien peur que si certaines actions sont plus portées à l’attention du public sur les réseaux sociaux que d’autres, c’est qu’elles bénéficient d’une campagne de soutien des pouvoirs dominants, et que si elles en bénéficient, c’est parce que ces pouvoirs en place avaient programmé par avance leurs actions. A mon avis, ils mettent en place des pions qui provoqueront une situation stratégique, et mettent aussi en place la médiatisation qui appuiera cette action.
Evidemment, les actions d’Assange, Manning ou Snowden sont loin de correspondre aux campagnes de désinformation de ces pouvoirs, d’où leur but de les minimiser, par crainte d’une mobilisation telle que celles qui, par le passé, avaient obtenu par exemple la liberté d’Angéla Davis.