RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Réponse à la déclaration de Bradley Manning (Wikileaks)

Aujourd’hui, Bradley Manning aurait fait une déclaration de remords à l’audience de détermination de la peine à Fort Meade, dans le Maryland. La déclaration de Manning arrive à la fin d’un procès en cour martiale, il est poursuivi avec un zèle sans précédent par l’accusation.

Depuis son arrestation, M. Manning a été un symbole de courage et d’endurance face à l’adversité. Il a résisté à la pression de façon extraordinaire. Il a été détenu à l’isolement, dénudé et soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants par le gouvernement des États-Unis. Son droit constitutionnel à un procès rapide a été ignoré. Il a été maintenu en détention provisoire pendant trois ans, pendant que le gouvernement a réuni 141 témoins et refusé de communiquer des milliers de documents à ses avocats.

Le gouvernement lui a refusé le droit d’assurer sa défense sur la base de la loi sur les lanceurs d’alerte. Il l’a surchargé au point qu’il fait face à plus d’un siècle de prison et lui a tout interdit sauf quelques témoins. Il s’est vu refusé le droit à un procès pour faire valoir qu’aucun préjudice n’a été causé par ses agissements présumés. Il a été préventivement interdit à son équipe de la défense de décrire ses motivations ou de montrer que ses actions n’ont nui à personne.

Malgré ces obstacles, M. Manning et son équipe de la défense se sont battus à chaque étape. Le mois dernier, il a été reconnu coupable d’accusations portant jusqu’à 90 ans de prison. Le gouvernement américain a admis que ses actions n’ont causé de préjudices physiques à personne et il a été acquitté de l’accusation la plus grave « collusion avec l’ennemi ». Ses convictions se rapportent uniquement à sa décision présumée d’informer le public de crimes de guerre et des injustices systématiques.

Mais les recours de M. Manning sont épuisés. La seule monnaie d’échange de ce tribunal militaire aura été l’humiliation de Bradley Manning. Dans ces circonstances, la décision forcée de M. Manning de présenter ses excuses au gouvernement dans l’espoir de gagner 10 ans ou plus sur sa peine de prison doit être considérée avec compassion et compréhension.

Les excuses de M. Manning sont une déclaration extorquée sous le poids autoritaire du système de la justice militaire des États-Unis. Il a fallu trois ans et des millions de dollars pour extraire deux minutes de remords tactique de ce courageux soldat.

Les excuses de Bradley Manning ont été arrachées par la force, mais dans un tribunal juste, le gouvernement américain présenterait ses excuses à Bradley Manning. Comme plus de 100 000 signataires de la pétition pour sa nomination au Prix Nobel de la Paix l’attestent, Bradley Manning a changé le monde pour le meilleur. Il reste un symbole de courage et de résistance humanitaire.

Les excuses de M. Manning montrent que, dans la mesure où cela concerne sa condamnation, il y a encore des décennies en jeu. La pression du public sur le terrain militaire de Bradley Manning doit s’intensifier dans ces derniers jours avant le prononcé de la sentence contre lui ne soit fait.

WikiLeaks continue de soutenir Bradley Manning et continuera à faire campagne pour sa libération inconditionnelle.

Libérez Bradley Manning.

Julian Assange.

Traduction : Romane.

»» http://wikileaks.org/Response-to-today-s-Bradley.html
URL de cet article 21919
   
Même Auteur
Google contre Wikileaks
Julian ASSANGE
En juin 2011, Julian Assange reçoit un visiteur inhabituel dans sa petite maison de campagne anglaise en résidence surveillée de Ellingham Hall : le président de Google en personne, Eric Schmidt, venu tout droit de la Silicon Valley. Le général assiégé de WikiLeaks, la plus audacieuse entreprise d’édition insurrectionnelle connue à ce jour, et l’empereur d’Internet vont croiser le fer : du Printemps arabe aux bitcoins, et des solutions technologiques aux problèmes politiques, tout les (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le gant de velours du marché ne marchera jamais sans une main de fer derrière - McDonald ne peut prospérer sans McDonnell Douglas, le fabricant (de l’avion de guerre) F15.

Thomas L. Friedman "A Manifesto for a fast World"
New York Times Magazine, 28 Mars, 1999

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.