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Zimbabwe, les Blancs "voient" Noirs

Les élections présidentielles qui ont eu lieu, mercredi dernier, au Zimbabwe se sont déroulées, de l’avis du chef de la mission d’observateurs de l’Union africaine, Olusegun Obasandjo, de manière « libre, honnête et crédible ».

Les résultats de ce scrutin ont été donnés, samedi dernier, par la présidente de la commission électorale du Zimbabwe. C’est le président sortant, Robert Mugabe, qui est élu avec 61% des voix. Son rival et Premier ministre, Morgan Tsvangirai, a de son côté obtenu 34% des voix. Que le candidat malheureux dénonce des « irrégularités », il n’y a rien de plus normal. D’ailleurs, il le dit mollement et compte saisir la justice, plus pour sauver la face que pour changer le cours des événements.

Donc les Zimbabwéens ont désigné leur président de la République pour les 5 années à venir. Ce qui a été validé par l’organisation de l’Union africaine. Des chefs d’État d’Afrique ont commencé à adresser leurs félicitations au président élu, Robert Mugabe. Parmi ces chefs d’État il y a notamment, Jacob Zuma, le président sud-africain. Là où cette élection n’a pas plus, c’est en Occident. A commencer par le Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale au Zimbabwe, qui demande, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, William Hague, que des « enquêtes soient menées sur les allégations de fraudes ». Emboîtant le pas, les États-Unis sont plus « royalistes ». Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat, John Kerry, « ne pense pas que les résultats annoncés représentent l’expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen ». L’Union européenne ne veut pas être en reste et charge Catherine Asthon, la ministre des Affaires étrangères, pour dire que l’UE « s’inquiète des irrégularités présumées ».

Pour comprendre pourquoi l’Afrique valide des élections dans un pays africain alors que l’Occident les conteste, il faut donner un rapide coup d’oeil au rétroviseur. La Rhodésie du Sud, le racisme, le tyran Ian Smith, vous connaissez ? Alors, pour les plus jeunes nous dirons que l’actuel Zimbabwe s’appelait, du temps des colonies, Rhodésie du Sud. En 1965, les colons blancs de cette possession britannique déclarent unilatéralement « l’indépendance ». Seul l’Afrique du Sud, pays de l’apartheid à l’époque, reconnaît cette « indépendance ». Deux pays au même profil. Une minorité de Blancs qui soumet une majorité d’Africains dans leur propre pays. Robert Mugabe (qui vient d’être réélu) qui dirigeait, toujours à l’époque, la guérilla, est arrêté en 1964 et passera dix années en prison. Les colons blancs, sous la pression internationale, finissent par admettre, en 1979, la réintégration de la Rhodésie du Sud au Royaume-Uni qui organise l’année d’après des élections qui permettront à Robert Mugabe de devenir le premier Premier ministre noir du Zimbabwe. Il restera à ce poste jusqu’en 1987, année où il deviendra chef de l’État.

Depuis cette date, il est à chaque fois réélu à cette charge. Ainsi, en ont voulu les Zimbabwéens. Par contre, les colons blancs ne sont pas du même avis. Mugabe leur a repris, dès l’année 2000, les terres qu’ils occupaient pour les répartir entre les autochtones africains. Depuis, Robert Mugabe est la « bête noire » de l’Occident. Il le sait, mais en père de l’indépendance du Zimbabwe, il n’a pas l’intention de baisser les bras. Il continue de se battre pour son pays et son peuple bien qu’il soit âgé de 89 ans. Que les Zimbabwéens le réélisent quatre fois, dix fois, vingt fois, c’est leur droit le plus absolu. Que les terres reviennent à ceux qui en ont été spoliés par la colonisation, n’est que justice. Il y a là que les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme. Quand l’Ocident est pris à son propre jeu, il perd son intelligence et fait jouer ses muscles. Voilà pourquoi l’Ocident n’est pas du même avis que l’Union africaine !

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L’Avatar du journaliste - Michel Diard
Michel Diard
Que restera-t-il du quinquennat de Nicolas Sarkozy, le président omniprésent dans tous les médias ? Cet ouvrage dresse un inventaire sans concession des faits et méfaits de celui qui se présentait comme l’ami de tous les patrons de presse et a fini par nommer les présidents des chaînes de l’audiovisuel public. Le "sarkozysme" a largement reposé sur un système de communication proche de la propagande, digne des régimes les plus autocratiques, à la limite de l’autoritarisme. Le système (…)
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