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Syrie : L’opposition soutenue par les États-Unis dégénère en un conflit interne

Des factions rivales issues des groupes soutenus par les États-Unis et qui combattent le régime d’Assad en Syrie ont exécuté une série d’embuscades et d’assassinats qui démontrent le caractère réactionnaire et antidémocratique de toute la campagne qui menée par les États-Unis en vue d’un « changement de régime ».

L’étincelle qui a déclenché les combats a été l’assassinat jeudi d’un haut commandant de l’Armée syrienne libre (ASL), Kamal Hamami, qui a été tué par balle dans la ville de Salma, dans la province de Lattaquié dans le nord-ouest de la Syrie. Le meurtre est l’œuvre d’un groupe affilié à al-Qaïda, l’ISIS (Islamic State of Iraq and al-Sham, Etat islamique d’Irak et d’al-Sham) et il a eu lieu suite à un différend entre Hamami et le dirigeant local d’État islamique, Abu Ayman.

Des articles de presse ont relaté qu’Abu Ayman et d’autres militants avaient dénoncé l’ASL comme étant des « infidèles », les critiquant pour avoir signé une déclaration de tolérance religieuse à l’égard des minorités chrétiennes et alaouites. Des groupes islamistes comme l’ISLI et le Front al-Nusra, qui ont bénéficié d’un financement considérable de la part d’alliés des États-Unis comme le Qatar, prennent régulièrement pour cible les non sunnites, ainsi que des sunnites pratiquant une forme moins rigide de l’Islam.

Il se peut aussi qu’il y ait eu un conflit d’argent vu que deux commandants auraient eu des avis différents au sujet de projets pour l’attaque d’un point de contrôle du gouvernement syrien situé à la frontière turco-syrienne. Mis à part leur importance stratégique, les passages aux frontières sont une source de revenus lucrative étant donné qu’à la fois les réfugiés fuyant la guerre civile et les livraisons de marchandises au-delà de la frontière peuvent être soumis à une « taxation » par les rebelles, c’est-à-dire de l’extorsion et du vol.

La chaîne canadienne CTV a rapporté, « Chaque groupe tente aussi de mettre en place des structures de gouvernement sur le territoire du Nord que l’opposition contrôle depuis un an et de prendre une part de l’argent des marchandises en provenance de Turquie qui sont introduites en contrebande en Syrie. »

Cet incident est la deuxième attaque de ce type dans la région de Lattaquié. Une semaine plus tôt, les combats entre l’ISIS et dix tireurs de l’ASL avaient fait 10 morts et des dizaines de blessés, mais les articles de presse se contredisaient quant à savoir quel groupe avait initié les combats et quelles en étaient les conséquences.

Le meurtre d’Hamami le 11 juillet est une affaire bien plus médiatisée, car il était l’un des 30 membres du Conseil militaire suprême, premier organe de coordination de l’ASL. Deux jours plus tard, une guerre ouverte a éclaté à Alep, de lourds combats se déroulant à Boustan al-Qasr dans le quartier sud-est de la plus grande ville syrienne.

Depuis un an, l’ASL contrôle la majeure partie du côté est d’Alep, mais, selon les articles de presse, les islamistes ont pris le contrôle d’un poste de contrôle pour le trafic allant vers le côté ouest de la ville où des forces fidèles au président Bachar al-Assad se sont imposées.

Selon un rapport de Reuters du 11 juillet, les forces « rebelles » qui contrôlent le poste frontalier à Boustan al-Qasr ont brutalement réprimé une manifestation de civils organisée contre le blocus qui empêchait que des vivres et des médicaments ne parviennent aux quartiers de la ville contrôlés par le gouvernement.

Une vidéo diffusée sur internet montrait une pancarte affichée par les rebelles au point de passage de Boustan al-Qasr disant : « Nourriture, médicaments, essence, produits pour bébés, lait, légumes, viande, pain : formellement interdits. »

Les habitants étaient ainsi dans l’impossibilité d’envoyer les produits de première nécessité aux membres de leur propre famille et à leurs amis dans la mesure où ils vivent de l’autre côté de la ligne de front floue qui partage la ville. Les « rebelles » ont tiré des coups de feu en l’air pour disperser la manifestation comprenant entre autres slogans celui de « La population veut la fin du blocus, » a dit Reuters.

Ce rapport est une exception dans la presse occidentale : une description honnête des rapports qui règnent entre les forces soutenues par les États-Unis et la population syrienne. Loin d’agir comme des « combattants de la liberté », les forces rebelles cherchent à affamer ceux qui vivent sous le régime d’Assad tout en recourant à la violence contre ceux qui se retrouvent à vivre dans les zones « libérées ».

Samedi toujours, des tireurs de l’ISIS auraient attaqué le siège de l’ASL dans la province d’Idlid, au nord-ouest de la Syrie.

L’ASL se sert de ces incidents comme argument pour intensifier les livraisons d’armes en provenance des États-Unis et d’autres puissances impérialistes, en avançant la menace de groupes liés à al-Qaïda. Louay al-Mokdad, coordonnateur médias de l’ASL, aurait dit en parlant des islamistes, « Ils ont un plan pour tuer les dirigeants de l’ASL. » Il a ajouté, « Nous ne voulons pas une guerre dans la guerre. Nous ne voulons pas nous battre avec eux. Mais, s’ils répandent le sang de notre peuple, ce qu’ils sont en train de faire, alors on devra se battre. »

Le quotidien britannique Daily Telegraph a rapporté qu’en réaction au meurtre de Hamami, l’ASL allait lancer une attaque contre les islamistes. « L’Armée syrienne libre est en train de planifier une vaste attaque contre le groupe al-Qaïda dans la province de Lattéquié pour se venger de la mort du commandant, » a dit au journal un activiste local. « Il y a un grand nombre d’extrémistes étrangers. On ne peut pas traiter librement avec eux. L’ASL va leur donner un ultimatum ; partez ou alors nous vous combattrons. »

Un « haut commandant » anonyme de l’ASL a dit vendredi à Reuters, « Nous n’allons pas les laisser s’en tirer, non. Eux, ils veulent nous cibler. On va les réduire en bouillie. »

L’intervention de l’État d’Israël est un élément supplémentaire qui s’ajoute au carnage grandissant en Syrie. Des sources américaines et britanniques ont rapporté dimanche que des sous-marins israéliens avaient attaqué le 5 juillet un dépôt d’armes du gouvernement dans le port de Latakia en tirant des missiles de croisière.

L’attaque israélienne avait été réalisée « en étroite coordination avec les États-Unis, » selon le Jerusalem Post et ciblait un lot de 50 missiles anti-navires Yakhont P-800 de la production russe et qui sont une arme efficace contre les corvettes israéliennes. Il s’agit de la quatrième attaque du genre contre des capacités militaires syriennes depuis le début de l’année.

Les groupes syriens appuyés par les États-Unis ont étendu leur guerre au Liban avec, le 9 juillet, le bombardement d’un supermarché dans la banlieue sud de Beyrouth, région majoritairement sunnite et qui abrite de nombreux dirigeants du Hezbollah, le parti politique chiite et la milice alliée à Assad. Près d’une vingtaine de personnes ont été blessées lors du bombardement pour lequel un groupe syrien appelé Brigade 313 missions spéciales a revendiqué la responsabilité.

(Article original paru le 15 juillet 2013)

»» http://www.wsws.org/fr/articles/2013/jul2013/syri-j17.shtml
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Cuba est une île
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Présentation de l’éditeur " Cuba est une île. Comment l’aborder ? S’agit-il de procéder à des sondages dans ses eaux alentours de La Havane, là où gisent toujours les épaves des galions naufragés ? Ou encore, aux côtés de l’apôtre José Marti, tirerons-nous une barque sur la petite plage d’Oriente, et de là le suivrons -nous dans la guerre d’indépendance ? Alors, est-ce qu’il l’a gagnée ? C’est compliqué ! L’écriture hésite, se veut pédagogique pour exposer les conséquences de la nomenclature (…)
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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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