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Crise, quelle crise ?

Il paraît qu’il y a une crise, mais soyons réaliste, si la crise ne profitait à personne il n’y aurait pas de crise. D’ailleurs, Stéphane Bailly, propriétaire d’un groupe de location et de vente de voitures (453e du classement de Challenges) ne nous le cache pas : « La crise, ce sont des difficultés pour les petits, mais ce sont aussi, souvent, des opportunités pour les gros. » Et, jamais, depuis 1996, année où Challenges a lancé son classement des “500”, leur fortune globale n’avait atteint de tels sommets.

En vrac dans ce classement on retrouve sans surprise Bernard Arnault (LVMH, 24,3 milliards) ; Liliane Bettencourt (L’Oréal, 23,2 milliards) ; Gérard Mulliez (Auchan, 19 milliards) ; Serge Dassault (12,8 milliards) ou encore Vincent Bolloré (8 milliards). Parallèlement, dans le classement de décembre 2011 des 300 plus riches en Suisse on retrouve 44 Français, parmi lesquels les familles Wertheimer, 7 milliards de fortune, ou encore Peugeot avec 1,3 milliards. Vous savez Peugeot celui qui licencie et touche des subventions de l’Etat !

Pendant ce temps, on demande aux français de se serrer la ceinture, en bloquant les salaires, en exigeant toujours plus de sacrifices, en leur demandant de renoncer à leurs droits fondamentaux, comme le droit à la retraite à 60 ans. Les salaires stagnent, les fonctionnaires voient leur rémunération gelée et les Smicards n’ont eu droit à aucun « coup de pouce », et, à l’autre bout de la chaîne, d’autres Français se gavent…bonjour la solidarité !

Ces fortunes sont le résultat du véritable hold-up de la rente sur le travail, et les bénéficiaires en sont conscients. Un milliardaire anglais, Simon Cawkwell, a eu des propos forts explicites sur le sujet : « si les gens savaient ce que l’on gagne on rétablirait la guillotine et les têtes valseraient sur les piques ! ». La richesse cumulée des 500 premières fortunes de France s’établit donc à 330 milliards d’euros, alors imaginez que l’on ponctionne ou taxe de 10% minimum ces fortunes soient 33 milliards. D’un seul coup le déficit prévu des retraites et de la sécu est presque comblé. Et cela juste en taxant 500 contribuables ! C’est dire le niveau de concentration de la fortune. A 20%, ce sont des écoles, des hôpitaux, de l’emploi, la relance de l’économie, et à 50%, on ne les mettrait pas pour autant sur la paille, il pourrait continuer à ne pas travailler pendant plusieurs générations. Et après les yeux dans les yeux, on a le culot de nous dire qu’il n’y a pas d’argent ! Et dire que parmi la population il y a des BDB pour plaindre ces pauvres riches !

Il n’y a jamais eu de crise, il n’y a qu’un pouvoir de la richesse et de l’autoritarisme, avec pour dogme la supériorité, les privilèges et les inégalités, qui s’exerce jour après jour, de plus en plus durement, et qui amasse avec ce système d’exploitation férocement anti-social des profits de plus en plus larges. Ces gens là ne créent aucun emploi et même le détruisent, ils surfent sur notre peur qu’ils alimentent via les médias qui leur appartiennent.

N’oublions pas que la fameuse valeur travail dont on nous casse les oreilles, c’est la référence de ceux qui ne bossent pas et encaissent les bénéfices, car eux, se contentent de vivre de notre travail et de la financiarisation croissante de l’économie au détriment de la reprise de l’économie réelle ; il faut savoir que la part des revenus financiers dans les richesses créées en France a doublé depuis 1982. Gageons que les politiques d’austérité réclamées par le Medef et mises en place par le gouvernement vont avoir pour seul effet d’alimenter cette économie de casinos, et faisons le pari que la fortune des 500 premières fortunes de France aura encore augmenté l’année prochaine, et que la crise sera toujours là pour leur plus grand plaisir !

Sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/07/16/crise-quelle-crise/

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