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à M..., Prison de ....., Israël

Dédicace :
M. est dans une geôle israélienne depuis de longs mois. Ces mots sont pour elle et tous ceux qui sont enfermés, humiliés et torturés pour leur appartenance ethnique, religieuse ou politique.

M…

Je vous envoie ces mots à la volée.
Vous les entendrez du fond de votre geôle, sans les lire, je le sais bien !
Je sais aussi qu’ils vous parviendront, comment ? Quelle importance. Ils sont à vous.

Ce sont des mots de lumière qui illumineront votre âme. Une lumière incandescente que vous seule pourrez voir. Aucun soldat-bourreau ne parviendra à l’éteindre car je la tiens allumée pour vous, par-delà les milliers de kilomètres qui nous séparent. Ils ne me trouveront pas, je la tiens au creux de la paume de la main.

Ce sont des mots de confiance qui vous apporteront la force de lutter. Aucun bourreau ne les anéantira car je vous en envoie pour une éternité. Et si, hélas, je n’en ai trop souvent qu’en pointillé, je peux aussi vous envoyer ceux de l’Amour absolu, ceux-là sont infaillibles, les voici.

Des mots d’espérance, ceux des hommes courageux, qui se battent pour qu’un jour la liberté s’ouvre enfin à vous. De ces mots trouvés dans l’amour qui nous entoure. Une espérance qui flotte doucement dans l’air saturé d’une cellule trop sombre, trop petite.

M…

dont je me dois de taire le prénom même.
Je le crie du fond de mon cœur, le porte et le répète au vent sans cesse. C’est vous qui me donnez l’envie de me battre.

Gardez-vous dans le courage ! Il n’y aura ni indifférence ni oubli et j’entends, je prends chacun de vos cris de souffrance lors des jours et nuits de tortures. Je les renvoie au-delà des trouées dans la nuée pour qu’ils s’allègent dans l’Amour.

Ils peuvent bien vouloir vous rabaisser à n’être qu’un simple numéro, à un corps qu’on malmène, ils ont oublié l’extraordinaire force de la communion entre les hommes. Ils se rabaissent, leurs ricanements les humilient, vos cris de souffrance vous redressent, vous élèvent.

Pleurez-vous de désespoir ? Hurlez-vous votre colère ? Vous ont-ils imposé le silence et la solitude comme subtile torture ?
Je vous imagine les yeux tournés vers les barreaux de la cellule, avide du bleu azur des cieux, avide de liberté. Peut-être pensez-vous à votre famille.
Je vous imagine combattante courageuse.

Je n’ai qu’une photo un peu floue de vous. Assise, vous tenez entre les mains deux photos d’hommes prises dans des cadres désuets, émouvant et pathétique geste de mémoire. Et ce regard, Dieu, ce regard …. épuisé, las, triste, si triste. Cela m’est insupportable.

Je nous voudrais devisant tranquillement en paix autour d’un café. Vous me raconteriez la prison et je témoignerais, après, pour vous, pour tous ceux enfermés privés de leurs droits élémentaires à la dignité humaine.

Quel est donc ce Pouvoir cruel, aveugle et fou ? Que puis-je en comprendre dans le confort de ma vie. Je n’ai que mes pensées à vous offrir et mon ineffable confiance en la vie.

Je voudrais ? … vous faire rire … dérisoire n’est-ce pas ?

M…

Tant que j’écris, tant que je vous parle,
Vous existez,
Vous m’entendez ?
Vous EXISTEZ !

Une p’tite lampe allumée,
au fond d’une cellule obscure,
d’un couloir triste, froid, sans humanité.

Libre Plume

URL de cet article 21403
   
En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture (…)
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« A toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. »

Karl Marx

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