Un militant de toujours, du mouvement national, à la guerre de libération, aux droits fondamentaux de l’être humain, a eu ce mot : " que brûle la république, si je suis SDF ".
Il s’agit de Hocine Zahouane. Tout un programme qui ne figure nulle part ailleurs, que chez ceux qui savent ce que les droits de l’Homme signifient. Ceux qui en sont privés, en premier lieu. Pour s’en convaincre, il faudrait par exemple aller interroger ces millions d’étatsuniens livrés à la rue qui vous diront que les droitdelhommistes, ils n’en connaissent pas le bout du nez d’un seul. Comme les émeutiers du logement en Algérie, qui ne figurent pas dans la liste des " victimes ", objets de la mobilisation de ces ONG qui ne désemplissent pas des espaces médiatiques, d’ici et de là-bas, qui font un vacarme de tous les diables sur le thème des "libertés" et de la "démocratie", qui ont l’oreille, l’argent de la Maison-Blanche et de l’Union européenne.
En retour, elles sont leur pointe avancée de la diplomatie et le porte-parole quasi-officiel. Les droits politiques sont épurés, sublimés, transformés en noumènes kantiennes, en des absolus insaisissables et consacrés matériaux de contestation. Le bruit a pour objectif d’abord, de tout couvrir de ce qui dérange l’ordre politique consacré. Les outrances de la ploutocratie mondiale devenues agendas des gouvernants, ne seront pas dénoncés, en tant que dictature, même quand celle-ci sévit sous les régimes issus de la " démocratie réelle ".
Les spasmes d’agonie, en Somalie et ailleurs, des centaines de milliers de victimes de la famine, produit d’une division internationale inique du travail, n’auront pas droit à l’ombre d’une mention. Par contre, les gesticulations " libertaires " du dernier quidam en Chine, en Iran ou à Cuba, seront le prétexte d’une mobilisation à la mesure des capacités de propagande des puissances occidentales. La conclusion est très simple et coule de source. Les droits de l’Homme n’intéressent pas les droitdelhommistes. Ceux qui les financent ne placent pas leur argent à la légère. Ils en font un investissement et ne s’en cachent pas, au contraire de ces associations qui sont muettes sur le sujet. Ils parlent clairement de faire émerger des " leaders " et des " sociétés civiles " susceptibles de constituer une " opposition " active aux " régimes " et de porter une gouvernance " compatible " avec l’économie de marché. Nous comprenons, dès lors, qu’en matière de droits, il n’y en aura que pour ceux qui garantissent la propriété et la liberté totale de commerce, ce qui donne un éclairage sur l’attitude souvent fondamentalement subversive des ONG droitdelhommistes, qui font du " changement de régime " un point essentiel de leurs revendications. Il sera, bien sûr, vain de trouver dans leurs discours, les attendus de ce " changement ", en dehors de la supposée démocratisation aux contours indéfinis. Ceci étant, l’insistance sur le caractère pacifique du " changement " n’est pas fortuite. Elle découle directement du souci d’empêcher le déferlement du mécontentement social, incontrôlable par définition, et qui peut " brûler la république " et produire des leaders et une société civile qui combattent la gouvernance mondiale et son ordre établi facteur de chômage et de dénuement.