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Brève du 6 juin : Pour Clément Méric

Brève de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais du 06 juin 2013.

Clément Méric est mort sous les coups de la haine et de la préférence raciale parce qu’il militait pour un monde de tolérance et de justice sociale.

Depuis quelques heures, des média tentent de connaître la vérité sur l’agression du jeune et brillant étudiant Clément Méric, avec un cynisme à vomir. Ils veulent savoir qui, des « deux bandes » a commencé, comme si ce meurtre peut avoir des circonstances atténuantes, ce qui permettraient de ne pas déclarer, volontaire et/ou préméditée, cette agression des fascistes contre l’antifasciste Clément Méric qui y a laissé sa vie à 18 ans le 6 juin 2013, comme Marc Lanvin assassiné à Arras par des fascistes le 29 juin 1968, il y a 45 ans…

Parole est donnée au fasciste reconnu Serge Ayoub [chef vénéré de 3ème Voie et des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires] qui règne en maître depuis 30 ans sur le mouvement skinhead d’extrême-droite parisien, défend ses troupes à coup de « mon dieu » et parle d’amalgame.

Parole est donnée à Alexandre Gabriac [dont le nom sonne trop avec Brasillach] le grand chef des Jeunesses Nationalistes lyonnaises qui vient de twitter : « Alors que l’on ne sait encore rien de ce fait divers, la gauche a visiblement trouvé son prétexte pour persécuter les nationalistes »

Bruno Gollnisch dénonce la mainmise d’une extrême-gauche provocatrice.

Gilbert Collard, député apparenté FN accuse l’extrême gauche d’attiser la haine.

Quant au FN, il dénonce cette agression par la voix de sa présidente Marie-Anne-Perrine Le Pen mais dit par la voix de son Vice-Président Florian Philippot que c’est une « récupération politicienne des hyènes attirées par l’odeur du sang », alors que 3ème Voie de Serge Ayoub (JNR) était présente dans les meetings du FN lors de la dernière campagne législative et présente sur le marché d’Hénin-Beaumont, le laboratoire frontiste, avec son attitude habituelle, raciste et anti progressiste. A relire le billet spécial antifasciste du 03 juin 2013.

Jean-François Copé a lui, en mangeant son « pain au chocolat », mis dos à dos l’extrême-gauche et l’extrême-droite [comme le Maire d’Auchel en août 2011] en proposant donc la dissolution des groupuscules racistes et antiracistes.

Déjà dans les média, des experts bien-pensants au service des intérêts capitalistes, défilent sur les plateaux, ils sont à la fois « horrifiés et scandalisés » mais ils annoncent que cette agression mortelle n’est peut-être pas politique, comme si c’était une rixe en deux gangs qui se seraient donnés rendez-vous dans un magasin pour en découdre un mercredi soir à 18h00.

Ce qui s’est passé à Auchel en juillet 2011 annonçait cette escalade de la violence d’extrême-droite, et cela avait été dénoncé dans un tract CGT en réponse aux allégations du Maire dans lequel il était dit « faudra-t-il un mort pour dissoudre la Maison de l’Artois, terreau de la haine fasciste ? ».

Comme nous l’avions dit récemment, les événements qui ont jonchés les manifestations intégristes contre la Loi Taubira sur le mariage homosexuel, n’étaient que des prétextes et n’ont servi que de terrains d’entraînement pour les hordes fascistes. La guerre ne fait que commencer !

Comme nous le répétons depuis des mois, c’est la stratégie de la tension qui se met en place, exactement comme en Italie au début des années 70 quand le MSI (le FN italien) et Gladio (l’équivalent des JNR), alimentés financièrement par la grande bourgeoisie et les subsides de l’aristocratie, ont semé la terreur dans la camp antifasciste puis au cœur de la population : pourtant comme le FN avec les JNR, le MSI niait ses rapports avec Gladio, alors que ce dernier s’est avéré être son bras armé… Tout cela débouchera sur la création des Brigades Rouges qui seront abattus au terme de 15 années, par l’alliance de tous les services de renseignements mondiaux (capitalistes), unis contre elles par crainte qu’elles remportent la victoire… et nous sommes certains que Manuel Valls sait très bien que cette situation est comparable.

Nous tenons à présenter nos plus sincères condoléances à la famille, aux amis et camarades de Clément qui restera dans notre histoire comme un symbole de l’antifascisme.

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